Commentaire : l’unilatéralisme, une théorie à bannir dans la pratique internationale
Les impacts de la pandémie de Covid-19, la montée en puissance de l’unilatéralisme et du protectionnisme… Autant d’épreuves qui défient l’homme et questionnent son avenir. Mais face à ces difficultés, l’Organisation des Nations unies passe pour la solution.
Antonio Guterres et Volkan Bozkir, respectivement secrétaire général et président des Nations unies, ont, lors de la 75ème session de l’assemblée générale de cette organisation universelle, insisté sur l’attitude ferme que devraient adopter la communauté internationale afin de défendre le multilatéralisme et combattre l’unilatéralisme. Les deux personnalités ont appelé l’ensemble de la communauté internationale à placer leur confiance en l’ONU.
Coïncidence ou hasard du calendrier, l’Organisation mondiale du Commerce s’est prononcée le même jour, contre les droits de douane que le gouvernement américain a imposés sur 200 milliards de dollars de produits chinois. Pour l’OMC, cette imposition américaine viole les règles du commerce international, et est, par conséquent illégale. Cette position sans équivoque de l’OMC sonne comme une contre-attaque foudroyante aux velléités unilatéralistes.
L’histoire nous renseigne que le multilatéralisme est le choix commun de l’humanité qui ne veut pas revivre les malheurs du passé. Il s’agit également du fondement de l’ordre international et de garantie pour la paix et le développement de tous les pays.
Seulement voilà. Certains politiciens américains, poussés par le fameux « Amérique d’abord » ont fini par fouler aux pieds l’esprit du consensus, devenant malheureusement des fervents défenseurs de l’unilatéralisme et du protectionnisme. A cause d’eux, de nombreuses institutions multilatérales comme l’OMC, l’UNESCO ou le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies sont en difficulté. Même chose pour les traités internationaux importants tels que l’Accord de Paris et l’Accord sur le nucléaire iranien qui, sont menacés, du fait du retrait des Etats-Unis.
A ce jour, les caprices de la superpuissance rencontrent une forte opposition, plusieurs s’élèvent pour dénoncer la manière des Etats-Unis de vouloir briser le socle du multilatéralisme, un édifice patiemment construit au prix d’énormes sacrifices. D’après l’enquête de l’ONU, 90% des sondés considèrent la coopération internationale comme le seul mécanisme capable de résorber les crises à l’échelle planétaire, y compris la crise sanitaire. Ils sont 74% qui estiment crucial le rôle des Nations Unies. Signe que l’esprit du multilatéralisme est toujours dominant à l’échelle mondiale.
Les Etats-Unis, quant à eux, ont essuyé plusieurs échecs au sein des Nations Unies. Le 21 août, quand ils ont demandé le lancement d'un mécanisme de "restauration rapide des sanctions" contre l'Iran au Conseil de sécurité de l'ONU. Sur 15 pays que compose cet organe, 13 avaient réservé une fin de non-recevoir à cette proposition américaine. Le 24 août, la Conférence des Etats parties à la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer a élu le candidat de la Chine comme nouveau juge au Tribunal international du droit de la mer, et ce, en dépit des menaces et des pressions exercées par les Etats-Unis. Le 11 septembre, l'Assemblée générale des Nations Unies a adopté une résolution sur la façon de faire face à l’épidémie de COVID-19. Les Etats-Unis sont parmi les deux seuls pays qui y ont dit non, mais cela n’a pas empêché que la résolution soit approuvée par 169 pays. « Les Etats-Unis sont de plus en plus marginalisés au sein de la communauté internationale », estiment plusieurs médias.
La fermeture ou l’ouverture, seul ou uni, voilà des options qui peuvent décider l’avenir de l’humanité. Une chose dont on est sûr, est que les Nations Unies célébreront leur 75e anniversaire, pendant que le monde fait face aux nombreux défis. Toutefois, plusieurs signes favorables donnent les raisons de croire à un lendemain meilleur. C’est le cas des pays émergents et en développement qui poursuivent leur processus de redynamisation, le monde avance sûrement vers la multipolarité, et la mondialisation économique progresse en permanence, contre vents et marées.
Face à l'unilatéralisme et à la politique de puissance, il est plus urgent et important de défendre le multilatéralisme. Le monde a besoin d’une ONU forte. Pour cela, tous les pays sont appelés à former un front uni en faveur de la construction du multilatéralisme et à lutter résolument contre les actes qui portent atteinte à l’ordre international et piétinent les règles internationales. Cela revient à tous les pays de résister et arrêter le contre-courant unilatéraliste. C’est non seulement un rappel à l’engagement initial de l’ONU, mais aussi la clé conduisant à la prospérité et à la stabilité à long terme de la société humaine.