Commentaire : COVID-19, pour avoir opposé la politique à la science, les Etats-Unis paient le prix de leurs erreurs
Aux Etats-Unis, le dernier bilan de cas confirmés de COVID-19 fait état de quelque 6,5 millions et près de 200 mille personnes en sont mortes. Un tableau peu reluisant que le journal Times a qualifié d’« une défaite à la américaine ».
Mais, la réalité serait encore pire. Selon un rapport de recherche publié par la Faculté de la santé publique de l’Université de Californie à Berkeley et dont la chaîne de télévision CNN s’est procurée une copie, les cas réels de contamination au COVID-19 pourraient être de 3 à 20 fois supérieurs au nombre de cas confirmés à ce jour. Ce résultat de recherche coïncide avec celui du CDC américain, conclu fin juillet, selon lequel le nombre de cas aux Etats-Unis est de loin supérieur à ce que l’on pense.
Il en résulte que la vérité de l’épidémie aux Etats-Unis ressemble à la partie immergée d’un iceberg. Dans l’opinion, on se demande comment les Etats-Unis, un pays aussi puissant, n’ont pas pu bien gérer l’épidémie, au point de devenir le pays le plus touché au monde tant en termes de contaminations que de morts.
Thomas Frieden, ancien directeur du CDC a déclaré que la gestion de la pandémie du Covid-19 par le gouvernement américain a été pour le moins catastrophique. Cette défaite, selon Frieden, est le résultat de l’approche américaine consistant à mettre en avant des intérêts politiques en lieu et place de faire valoir les théories scientifiques. Une erreur d’appréciation qui a vite conduit le pays dans les précipices, a-t-il ajouté.
Bien que de nombreux spécialistes sanitaires aient souligné l’importance de mettre en évidence des informations relatives à la lutte contre l’épidémie, le gouvernement américain fait l’erreur de croire que la dissimilation de la vérité était une solution pour arrêter la propagation du virus sur son sol.
Le célèbre journaliste Bob Woodward a récemment révélé que le dirigeant américain avait, d’après l’enregistrement d’une interview, reconnu qu'il était au courant de la gravité du coronavirus dès le début du mois de février et qu'il avait volontairement minimisé le danger, lorsqu’il faisait ses apparitions en public. A plusieurs reprises, il avait en effet déclaré publiquement que le virus allait « disparaître » et qu'il n'était pas plus grave que la grippe.
Cette révélation a suscité une polémique tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des Etats-Unis. Le rédacteur en chef de la revue « Science », qui jouit d’une réputation académique mondialement reconnue, a fortement critiqué le fait qu’un président américain ait débité des mensonges à propos de la science. Cette mauvaise conduite a non seulement menacé la santé des êtres humains, mais provoqué directement la mort de nombreux Américains. « C’est le moment le plus scandaleux dans l’histoire de la politique scientifique aux Etats-Unis », a-t-il déclaré.
Dans tout cela, certains politiciens américains n’hésitent pas à imputer la gestion chaotique de COVID-19 aux pays tiers. Et dans leur quête des boucs émissaires, les Etats-Unis pointent du doigt la Chine, l’OMS et l’Union européenne. Tout récemment, lors d’une conférence de presse tenue à la Maison Blanche, le dirigeant américain a plusieurs fois répété ce mensonge : « tout est de la faute de la Chine ». En conséquence, les internautes américains l’ont critiqué en tweetant : « près de 200 000 personnes sont mortes. Maintenant, il refuse toujours de dire la vérité. »
Les gens ont fini par comprendre que les politiciens américains sont prêts à fouler aux pieds les sciences, pourvue que les intérêts politiques soient préservées. Cette mauvaise manière de voir les choses a conduit à la mort de beaucoup d’Américains et à la fracture de la société américaine. A cela s’ajoute la détérioration de son image à l’international. Comment ces politiciens n’ont-ils pas honte de prendre en otages les intérêts nationaux, tout en prétendant « rendre à l’Amérique sa grandeur »?