COVID-19 : doubler la vigilance face à l’égoïsme dans la distribution du vaccin 

2020-08-24 21:47:56
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« Nous devons éviter de tomber dans le nationalisme du vaccin. Seule une distribution bien planifiée à l’échelle planétaire aidera chaque pays». C’est en ces termes que s’est exprimé le secrétaire le secrétaire général de l’OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus, visiblement inquiet du comportement de certains pays qui ne cessent de spéculer autour des candidats au vaccin contre Covid-19.

En effet, certains politiciens américains se montrent toujours égoïstes face aux solutions à apporter à l’épidémie dont ils sabotent d’ailleurs toute idée de lutte internationale.

Le monde dénombre à l’heure actuelle plus de 23 millions de cas confirmés du COVID-19 et plus de 800 mille décès. Entretemps, le vaccin, non encore opérationnel, va se révéler comme le seul remède efficace. Ces derniers temps, plusieurs pays ont accompli d’importants progrès dans ce sens : les recherches avancent normalement bien et tout porte à croire que la commercialisation du vaccin contre le COVID-19 n’est plus que question de quelques mois. Des nouvelles encourageantes qui redonnent de l’espoir au monde entier. Seulement voilà, certaines personnes aux Etats-Unis préfèrent politiser la question du vaccin et en font même une affaire de « géopolitique ».

Ainsi, les politiciens américains qui s’accrochent à leur idéologie de compétition à somme nulle, après avoir politisé la question de l’origine du virus, sautent sur le propos du vaccin et s’en servent pour détourner le mécontentement de l’opinion américaine, espérant de ce fait séduire les électeurs lors de la prochaine présidentielle de novembre. Ils accusent la Chine de « voler les techniques et les données américaines, de « jouer à la « diplomatie du vaccin ». Dans le même temps, ils ont dégainé toutes leurs armes pour avoir la prépondérance en termes des recherches, développement et d’utilisation du vaccin. Cette classe de politiciens américains est bien capable de faire du vaccin un véritable business. En mars de cette année, Washington était soupçonné de vouloir acquérir l’exclusivité de la technique du vaccin que développe une société allemande. Cet acte d’un rare sentiment égoïste a été vivement critiqué.

Certains se livrent même à une guerre du vaccin. Le magazine Science a révélé que le gouvernement américain avait signé avec plusieurs sociétés pharmaceutiques des contrats d’achat de vaccins pour une valeur totale de 6 milliards de dollars. Il ne faut pas être un devin pour comprendre cette motivation de Washington. Voyant que sa gestion de la crise sanitaire était tout sauf une réussite, l’administration américaine ne jure plus que sur la vaccination à grande échelle.

S’il est vrai que Washington a urgemment besoin du vaccin, il convient de signaler que ce même besoin est également vivement ressenti dans les pays en voie de développement où vit la majeure partie de la population mondiale.

Comme l’indique le magazine britannique The Ecologist, la polémique autour des candidats vaccins par les Etats-Unis et autres pays réduira considérablement les chances de voir les populations vulnérables vivant dans les pays pauvres se faire vacciner. Au finish, c’est le monde entier qui en subira les conséquences. Le docteur Dr John Nkengasong du Centre de contrôle et de prévention des maladies d’Afrique a bien peur que la quantité des vaccins réservée à l’Afrique ne soit insuffisante.

Le développement du vaccin ne synonyme de la fin de la guerre contre le Covid-19. Encore faut-il que la communauté internationale se rassure de la répartition équitable des vaccins. C’est où commencera un autre combat, un peu âpre que l’actuel.

La Chine mène des recherches sur le développement du vaccin dans la dynamique de préservation de la sécurité sanitaire mondiale. En mai de cette année, dans son discours prononcé à l’inauguration de la visioconférence mondiale sur la santé, le président chinois Xi Jinping avait promis de mettre le vaccin chinois, dès qu’il serait mis au point, à la disposition du monde entier comme un produit public. Récemment, le Ministère chinois des Affaires étrangères a invité l’académicien Zhong Nanshan à échanger en ligne avec 158 délégations diplomatiques étrangères pour partager les expériences chinoises en matière de prévention et traitement de la pneumonie due au nouveau coronavirus.

La Chine n’est pourtant pas capable d’assurer à elle seule la distribution équitable du vaccin. Tous les pays, en particulier les pays développés ont une part de responsabilité qu’ils devront assumer. Il noter que l’OMS a reçu à ce jour 2,5 milliards de dollars de don pour financer le projet dit l’Accélérateur de l’outil contre le Covid-19. La somme de 31,3 milliards sera pourtant nécessaire pour soutenir les travaux des 12 premiers mois : une grande lacune reste à combler.

L’étroitesse du nationalisme est derrière l’impasse dans laquelle se trouve le monde que ce soit pour répondre aux changements climatiques ou pour réduire les écarts entre les nations. Face au défi du Covid-19, les pays du monde ne doivent pas se laisser embobiner dans l’égoïsme du vaccin des politiciens américains. La solidarité et la coopération sont les armes les plus puissantes pour combattre le désastre. Le chef de l’OMS a bien résumé la situation : pour une reprise plus vite, il faut que le monde entier se reprenne. Quelques pays du monde, à eux seuls, n’arriveront pas à éviter la catastrophe.

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