Commentaire : la spéculation politique nuit à la vie des Américains

RCI 2020-08-18 22:23:47
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Des dirigeants américains ont utilisé à plusieurs reprises des expressions racistes dont le « virus chinois » pour décrire l’épidémie du COVID-19, ce qui a suscité des réactions tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des Etats-Unis. C’est le cas de la chaîne de télévision américaine CNN qui a condamné l’usage de ces expressions, rappelant que la présente épidémie a un nom officiel et que ce nom n’a rien à avoir avec la Chine. Selon le chroniqueur du magazine « The Atlantic » George Packer, les dirigeants américains gèrent la présente crise suivant leurs propres intérêts et calculs politiques.

L’épidémie est un défi commun de toute l’humanité, elle ne fait pas de distinction des pays ou des races. Les spéculations politiques n’aident pas du tout à la lutte contre l’épidémie.

Le membre de la Chambre des délégués de Virginie Nick Freitas, en pleine campagne pour obtenir un siège au Congrès, propose la vente des masques avec des slogans racistes « virus COVID-19 made in China » sur son site de compagne. Une proposition qui a soulevé un tollé général. Une fondation représentant les Sud-Coréens aux Etats-Unis l’a critiquée dans une lettre ouverte, soulignant qu’« imputer la responsabilité de l’épidémie à la Chine ne fait qu’aggraver des attaques et des discriminations contre les Chinois et d’autres groupes asiatiques ».

Selon une enquête du Conseil de la politique et du plan de l’Asie-Pacifique des Etats-Unis (A3PCON - Asian Pacific Policy and Planning Council), jusqu’au 15 juillet, plus de 2300 Américains d’origine asiatique ont été victimes de la discrimination. Le scientifique de renom William Haseltine a appelé le gouvernement américain à cesser l’affrontement avec la Chine et à apprendre auprès des Chinois les méthodes pour gérer le COVID-19.

La crise sanitaire a aggravé l’inégalité raciale dans les soins médicaux. Le taux de mortalité lié au COVID-19 est plus élevé chez les Américains d’origine africaine et latino-américaine que chez leurs compatriotes blancs. Cette inégalité est également observée chez les enfants. Un rapport du Centre pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) montre que le taux d’hospitalisation est plus élevé chez les enfants d’origine africaine et latino-américaine que chez les enfants blancs.

D’ailleurs, les Américains d’origine africaine et latino-américaine sont plus vulnérables à l’impact économique dû à l’épidémie. D’après les statistiques du Département du travail des Etats-Unis, en juin le taux de chômage des Américains blancs avait atteint 10,1%, tandis que celui des Américains d’origine africaine et latino-américaine était respectivement de 15,4% et de 14,5%.

En revanche, les riches ne voient pas leur portefeuille maigrir. L’écart entre les riches et les pauvres aux Etats-Unis est retombé au niveau d’il y a cent ans. La raison ? Les politiciens ne s’intéressent qu’à leurs propres intérêts et font du bonheur du peuple le cadet de leurs soucis. La gestion catastrophique de la crise sanitaire pénalise les masses populaires. Le darwinisme social appliqué dans la classe politique américaine engendre un mécontentement général dans la société. Un récent sondage réalisé par l’Institut Gallup montre que seulement 13% des sondés sont satisfaits de la situation actuelle aux Etats-Unis, le plus bas niveau depuis août 2011.

Les difficultés imposées par la crise sanitaire actuelle constituent une belle épreuve à tous les gouvernements. Face au bilan douloureux du COVID-19, les politiciens américains doivent cesser immédiatement leur jeu maladroit consistant à trouver de bouc émissaire. Bien au contraire, ces politiciens devront donner la priorité à la sécurité et à la santé de la population.

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