Les biens publics comme Beidou sont toujours bienvenus pour un monde meilleur

RCI 2020-08-03 21:02:50
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Après plus de 20 ans de dur labeur dévoués dans la construction du système mondial de navigation par satellite Beidou, ce projet dont l’objectif est de servir le monde entier est à ce jour mis en service. Le nom « Beidou », terme chinois qui désigne la constellation de la Grande Ourse, correspond bien aux objectifs de ce projet. En effet, selon les légendes chinoises, cette constellation représente la lumière et la direction, et guide les voyageurs pendant leurs expéditions nocturnes, exactement à l’image du phare construit artificiellement.

Le phare est souvent utilisé par les économistes pour expliquer le concept du bien public, lequel a deux caractéristiques : un bien public profite à tout le monde sans gêner les autres ; et personne ne peut s’accaparer des profits qu’il génère. A l’instar d’un phare, une fois construit, il éclaire la mer aux alentours et tous les navires profitent également de sa lumière. Quand bien même le nombre de navires augmente, la lumière, elle, ne diminue pas. Il en est de même pour le système Beidou développé indépendamment par la Chine. Il s'agit d'un bien public au service du monde, un phare pour toute sorte de navigation à l'ère de l'information.

Le Beidou a d’abord servi dans la région d’Asie-Pacifique. Au Myanmar, par exemple, dans ce pays où 70% de la population est agricole, les données de Beidou fournissent une base pour les décisions de l'aménagement du territoire, de l'agriculture et de la sylviculture. En Thaïlande et au Laos, Beidou joue un rôle important dans l'agriculture de précision et la surveillance des insectes nuisibles. David Turner, directeur adjoint du Bureau de l’espace et des technologies avancées du Département d’État des États-Unis a déclaré, fin 2019, que Beidou renforçait le système mondial de navigation par satellite (GNSS) et fournissait un meilleur service aux utilisateurs mondiaux. La chaîne d'information française France 24 a pour sa part qualifié Beidou de « nouvelles routes de la soie spatiales ».

Le Beidou est une plateforme ouverte, qui ne cesse de coordonner et de coopérer avec le GPS des États-Unis, le GLONASS de la Russie et le Galileo de l'UE. Beidou est compatible et interopérable avec les signaux civils du GPS, le système de navigation le plus utilisé actuellement. Selon le principe de fonctionnement de la navigation par satellite, le terminal au sol doit maintenir la communication avec au moins quatre satellites de navigation pour un positionnement précis. Beidou utilise de manière innovante trois types de satellites en orbite, ce qui lui permet d’assurer un signal stable partout à travers le monde, même dans les bâtiments et les forêts, endroits généralement difficiles à capter des signaux.

Le Beidou dispose d’ailleurs d’un atout majeur : la fonction du message court. Lors du séisme de Wenchuan qui a frappé lourdement la province du Sichuan (sud-ouest) en 2008, la communication terrestre avec l’épicentre a été interrompue pendant les 20 premières heures. Après son arrivée à l’épicentre, le premier groupe de secouristes a pu envoyer le bilan de secours au poste de commandement grâce au message court de Beidou. Cette fonction est également précieuse pour des cas d’urgence survenus dans les régions faiblement couvertes par les stations de communication terrestres. Il faut noter qu’un message court peut contenir 1000 caractères chinois, équivalent d’un texte long comme cet article devant vous. Les émetteurs de ce message ont la possibilité d’informer aux récepteurs de l’endroit où est parti le message et de ce qui s’y passe précisément.

Le Beidou pour les Chinois, la Grande Ourse pour les occidentaux, ce sont des étoiles qui nous regardent depuis l’antiquité, qui nous unissent malgré la distance. Sous le même ciel étoilé, les 7 milliards d’hommes et de femmes partagent la Terre mère. Afin que notre planète devienne plus connectée, plus intelligente, plus agréable à vivre, nous aurons besoin d’autres biens publics, comme Beidou.

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