En attaquant des entreprises chinoises au nom de la sécurité, Pompeo doit être atteint de la démence…

2020-07-31 20:51:19
Share
Share this with Close
Messenger Messenger Pinterest LinkedIn WeChat

Dans son récent discours prononcé à la bibliothèque Nixon, en Californie, Mike Pompeo a une nouvelle fois considéré que Huawei était une « menace pour la sécurité des Etats-Unis ». Huawei ne cherche pas des bénéfices, avait-il expliqué. Ce n’est pas la première fois que l’on entende ce genre de propos insensés. Le chef du FBI Christopher Wray et le procureur général William Barr avaient en leur temps fait ces mêmes déclarations contre le géant chinois de télécommunication, sans qu’ils ne soient en mesure d’apporter la moindre preuve de leurs accusations.

A bien regarder le parcours de Huawei, on s’aperçoit que ce mastodonte chinois a, durant 30 ans, fait un travail de fourmi, construisant plus de 1 500 réseaux dans 170 pays et régions du monde. Il compte parmi ses clients, 228 sociétés figurant parmi le top 500 des entreprises les plus valorisées du monde. Plus de 3 milliards de personnes utilisent le service Huawei, sans qu’aucun incident de cyber-sécurité-genre Snowden ou Wikileaks-ne soit signalé. Aucun pays n’a jusqu’ici pu prouver l’existence d’une « porte de derrière » sur un produit de la marque Huawei.

On peut facilement comprendre pourquoi ces politiciens américains ont fait recours à la machine d’Etat pour attaquer les sociétés technologiques chinoises : ils n’acceptent pas de voir les Chinois devenir leader dans les secteurs de l’intelligence artificielle ou encore de la 5G. Animés par leur logique du jeu à somme nulle et leurs préjugés idéologiques, ils sont même allés jusqu’à faire pression sur leurs alliés pour qu’ils rejettent la technologie chinoise.

Ce qui est ironique, c’est que lors d’une audience au Congrès américain le 29 juillet, les CEO de Appel, Google et d’Amazon ont avoué qu’ils « n’avaient pas de preuve » en répondant à la question de savoir s’ils pensaient que la Chine avait volé de la technologie des sociétés américaines. Alexey Biryukov, chercheur à l’Université de Moscou, a expliqué la stratégie américaine « qui consiste essentiellement à entraver le développement rapide de la Chine ». Les Américains ont un objectif principal, selon lui, de paralyser par tous les moyens leurs adversaires. Stephen Walt, professeur à Harvard University pense que « les pires ennemis des Américains sont les Américains ».

Maintenir leur hégémonie sur le monde, c’est tout ce que veulent les Etats-Unis. Aujourd’hui que la réalité ne leur donne pas satisfaction, ils semblent être prêts à tout, pour ramener le monde en arrière, jusqu’à ce qu’il ressemble à leur propre scénario.

Les échanges commerciaux américano-chinois et les investissements chinois ont créé 2 400 000 emplois pour les ouvriers américains, a indiqué Craig Allen, président de United States-China Business Council. Les smartphones, ordinateurs et autres appareils électroniques des marques américaines-Appel, Dell, HP- sont majoritairement montés et assemblés dans des usines en Chine. Les entreprises chinoises sont attaquées, les sociétés américaines sont perdantes.

La crise paranoïaque des politiciens américains ont déjà fait plonger les investissements chinois aux Etats-Unis. Le dernier rapport de Rhodium montre que le volume des investissements chinois aux Etats-Unis est au plus bas niveau depuis la récession de 2009 : ayant atteint en 2017, 46,5 milliards de dollars, il a été ramené en 2018 à 5,4 milliards de dollars, avant de chuter jusqu’à 5 milliards en 2019. « La rupture avec la Chine sera une erreur pour l’économie américaine, la sécurité de notre pays va en souffrir », a dit Scott Kennedy, spécialiste des questions commerciales avec la Chine au Centre d’études des questions stratégiques et internationales des Etats-Unis.

Une très mauvaise nouvelle est tombée le 30 juillet : le département au commerce des Etats-Unis a revu à la baisse les prévisions de l’économie américaine : une décroissance de 32,9% pour le 2e trimestre de l’année. Un record depuis 1947. De l’épidémie à l’économie, le peuple américain paye le lourd tribut des caprices de ses hommes politiques. Le discours, aux allures d’une guerre froide contre la Chine, prononcé récemment par Pompeo, devrait faire comprendre aux Américaines et Américains que le vrai danger pour les Etats-Unis est bel et bien cette idéologie de la guerre froide.

Partager

Articles les plus lus