Commentaire : En incitant à la guerre froide, Pompeo, une menace grave à la paix mondiale

RCI 2020-07-27 20:48:40
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Le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo a récemment prononcé un discours à la Bibliothèque de Richard Nixon (Richard Nixon Presidential Library and Museum) en Californie. Dans son allocution, il est revenu sur la soi-disant «menace que constitue la Chine ». En dénonçant les « défaites » de la politique américaine envers la Chine au cours des cinq dernières décennies, il a appelé les Etats-Unis et leurs alliés à adopter des « mesures plus radicales » pour, d’après lui, changer la Chine. Ce secrétaire d’Etat « le plus défectueux de l’histoire » des Etats-Unis est en train d’inciter à la mentalité de la guerre froide, il constitue une menace sérieuse à la paix internationale.

Il est à noter que le lieu de ce discours hostile à la Chine n’était pas anodin. En effet, Pompeo a cité à plusieurs reprises les propos de Nixon pour pousser les Etats-Unis et leurs alliés à s’opposer à la Chine, espérant se justifier par la justice de l’histoire. Certes, ce qui est à l’encontre de son intention initiale, est que cet agissement fomentateur de Pompeo démasque justement son ignorance vis-à-vis des faits historiques. Le journal « Washington Post » a publié le 26 juillet un commentaire de Richard Haass, président du Conseil américain pour les Affaires étrangères. Dans cet article, Richard Haass a indiqué que le président Richard Nixon et Henry Kissinger avaient souhaité contrebalancer l’Union soviétique en s’appuyant sur la force de la Chine, mais pas dans le but d’intervenir dans les affaires intérieures de la Chine. Le discours violent de Pompeo contre la Chine montre qu’« il ne connaît ni l’histoire, ni la Chine et ni son propre pays les Etats-Unis ».  

La Chine aspire à la paix et n’a pas d’ambition hégémonique, elle offre l’opportunité et ne profère pas de menace. La Chine se considère comme partenaire et non adversaire d’autres pays. Voilà ce qu’il faut comprendre de l’histoire de l’intégration chinoise au monde pendant ces dernières décades. Dans la configuration actuelle du monde, caractérisée par la multipolarité, les intérêts chinois et des pays du monde s’avèrent inextricablement mêlés, il est impossible, dans ces conditions, de penser à revenir à la conjoncture de confrontation des deux camps comme cela a été le cas du temps de la guerre froide. En revanche, l’administration américaine se livre à l’unilatéralisme au détriment des intérêts de leurs alliés, ce qui l’a discréditée auprès de ses alliés.  

Une expérience majeure pour assurer la stabilité générale à long terme des relations sino-américaines réside dans la maîtrise des divergences et l’élargissement de la coopération. De la coopération dans la lutte internationale contre le terrorisme, à la suite des attentats du 11 septembre 2001, à la coordination politique après la crise financière en 2008, les deux pays ont déployé une multitude de coopérations dans divers domaines. Une coopération exemplaire qui a joué un rôle clé dans la sauvegarde de la paix et du développement du monde. Suite à la propagation du COVID-19 début 2020, après être parvenue à juguler la circulation du virus sur son territoire, la Chine a rapidement assisté plusieurs pays du monde, dans la mesure de ses moyens. Les Etats-Unis se trouvent sur la liste des pays qui ont bénéficié de l’assistance chinoise. Preuve du sens élevé de responsabilité de la Chine, en tant qu’une grande nation.                      

A l’initiative des experts et personnalités de 48 pays, une conférence, placée sous thème « Toute nouvelle guerre froide contre la Chine contrevient aux intérêts de l’humanité », a été organisée le 25 juillet, et retransmise en direct sur plusieurs plateformes des médias sociaux. A l’issue de cette conférence, les participants ont rendu public la déclaration baptisée « Refuser la nouvelle guerre froide », un document traduit en 14 langues. Les pays en sont profondément conscients : Notre monde, sorti de la guerre froide, ne s’est pas encore complètement remis des séquelles d’hostilité, de séparation et d’isolement suscitées à la suite de cette guerre idéologique. Il n’y a que Mike Pompeo qui n’est pas conscient de cette situation, son envie de naviguer à contre-courant de l’histoire, ne trouvera échos dans l’opinion publique internationale, y compris chez le peuple américain lui-même. 

Pour beaucoup, les propos et agissements de Pompeo constituent un « mauvais roman » qui manque d’horizon politique, de professionnalisme et de profondeur historique. Si Washington gouverne le pays en vertu de cette brochure remplie de nationalisme droitiste, le destin des Etats-Unis serait en danger et l’auteur de ce bouquin sera évidemment ridiculisé et châtié par l’histoire.

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