Commentaire: En cherchant à former un bloc anti-Chine, Pompeo tend un piège à ses alliés
Le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo a terminé le 22 juillet sa tournée qui l’a conduit au Royaume-Uni et au Danemark. Il en a profité, comme à ses habitudes, pour lâcher des absurdités contre la Chine. Le patron de la diplomatie américaine ne s’est pas arrêté là, suggérant la création d’une nouvelle alliance pour faire face à ce qu’il appelle abusivement la « menace chinoise ». De manière flagrante, il a fait de sa tournée en Europe une campagne anti-chinoise. Cependant, la tentative de Pompeo de semer la discorde entre l’Europe et la Chine est vouée à l’échec.
Lors de cette tournée, Pompeo a « salué » la position intransigeante du Royaume-Uni contre la société chinoise Huawei. Pour des internautes britanniques, l’appréciation de Pompeo est une preuve de l’influence américaine sur leur gouvernement. Des analyses pensent que la prise en otage des relations sino-britanniques par des forces anti-chinoises telles que Pompeo et ses semblables, va coûter cher au peuple britannique.
Ces dernières années, l’Europe, autrefois alliée inconditionnelle des Etats-Unis, a parfaitement compris la ruse de l’actuelle administration américaine qui consiste à poignarder ses alliés dans le dos. Dernier exemple en date est celui de Pompeo, encore lui, qui a, mi-juillet menacé de nouveau d’étendre les sanctions contre les participants au projet de gazoduc « North stream-2 » reliant la Russie à l’Europe. Ce geste arrogant a suscité un vif ressentiment parmi les pays européens. Le haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, a publié une déclaration, dans laquelle, il a souligné l’opposition de l’Union européenne aux sanctions imposées par un quelconque pays contre des entreprises européennes engagées dans des activités légales. Pour lui, les actions des Etats-Unis violent manifestement le droit international.
En fait, ces dernières années, les Etats-Unis et l’Europe ont eu des démêlés au sujet de nombreuses questions telles que les dépenses de défense, la question du nucléaire iranien, les consultations économiques et commerciales et les organisations internationales. Des divergences de vue qui ont aggravé des fractures des relations transatlantiques. Ces brouilles sont beaucoup plus apparues pendant l’épidémie de COVID-19. On a vu les Etats-Unis intercepter du matériel anti-épidémique destiné aux pays européens. Ensuite, les mêmes Etats-Unis n’ont pas eu pitié de leurs alliés, en interdisant l’accès sur sol aux citoyens de l’UE. Comme si cela ne suffisait, Washington a refusé de participer à la conférence internationale des donateurs contre le COVID-19. Une litanie d’actes unilatéraux qui non seulement ont déçu l’Europe, mais leur ont également permis de comprendre la vraie nature de leur sempiternel allié.
Le magazine « Foreign Policy » a fait savoir que sous l’actuelle administration américaine, le respect mondial dû aux Etats-Unis avait chuté à son plus bas niveau. Même au Royaume-Uni, seuls 28% des personnes croient encore aux actions des Etats-Unis sur le plan international. Le journal israélien Haaretz a écrit dans un commentaire que les actions de Pompeo faisaient de lui un ennemi des valeurs et des idéaux fondamentaux des Etats-Unis.
Cette année marque le 45e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la Chine et l’UE. La Chine et l’UE partagent de larges intérêts dans le développement économique et commercial, le multilatéralisme et la gouvernance mondiale. La coopération gagnant-gagnant reste toujours le cap des relations bilatérales. Et le soutien entre la Chine et l’UE, surtout en cette période de la lutte mondiale contre le COVID-19, n’est plus à démontrer.
La chancelière allemande Angela Merkel, dont le pays assume la présidence tournante de l’UE depuis ce mois de juillet, a souligné que le maintien de la coopération avec la Chine présentait des « intérêts stratégiques importants » pour l’UE.
Dans le contexte actuel où le fossé entre les Etats-Unis et l’Europe se creuse, l’Europe n’a pas d'intérêt à suivre les manœuvres dilatoires des Etats-Unis au risque de sacrifier ses propres intérêts vitaux. Les tentatives de Pompeo de semer la discorde entre l’Europe et la Chine n’aboutiront jamais.