Nouvelles questions, vieilles méthodes ?

RCI 2020-07-13 18:22:57
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Après les épreuves connues durant ces dernières décennies, la relation sino-américaine, l’une des relations bilatérales les plus importantes et les plus compliquées du monde, fait face évidemment au défit sans précédent. Le président américain Donald Trump avait répété récemment à plusieurs reprises, que les Etats-Unis pourraient interrompre toutes ses connexions avec la Chine, que la rupture totale des relations avec la Chine faisait une option absolue de la politique américaine. Mais faut-il prendre cette option ou pas ? Des divergences se manifestent même au sein du cabinet du gouvernement américain sur cette question. Robert Lighthizer, représentant au Commerce de l’administration du président Trump, a reconnu en juin dernier lors d’une séance d’audition de la Chambre des représentants, que ce n’était pas réaliste d’interrompre les relations sino-américaines.

En fait derrière cette question, ce sont des petits calculs liés aux élections présidentielles américaines. D’après l’analyste de l’agence de presse Reuters, l’équipe de Trump a fixé « une attitude intransigeante envers la Chine » comme une gageure politique dans sa dernière ligne droite de la campagne présidentielle. Jouer la carte de la Chine est devenu une routine des candidats de deux partis américains dans la campagne présidentielle. Une fois le résultat des élections présidentielles annoncé, quiconque soit élu devait faire face réellement à la relation sino-américaine aussi bien importante que compliquée, et la traiter avec une attitude pragmatique, tout en récupérant des coups de boutoir qu’ils ont donnés. Dans un contexte de la campagne présidentielle, les tapages en matière de la soi-disant « rupture totale des relations sino-américaines » ne sont que des scènes politiques en vue de gagner davantage de voix.

Pour Edward Alden, chercheur supérieur du Council on Foreign Relations (CFR) des Etats-Unis, l’idée d’interrompre toutes les connexions sino-américaines est la variante de la façon avec laquelle les Etats-Unis traitaient les relations entre les Etats-Unis et l’ex-URSS pendant la guerre froide. Selon lui, même à l’époque, les alliés occidentaux des Etats-Unis ont contourné avec succès les obstacles dressées par le Comité de coordination pour le contrôle multilatéral des exportations (Coordinating Committee for Multilateral Export Controls), aujourd’hui les Etats-Unis rencontrerions des difficultés presque incontournables s’ils voulaient imposer la même méthode sur la Chine, parce que la plupart des entreprises occidentales ont une dépendance continue de la chaîne industrielle chinoise. Selon les chiffres du think-tank américain Marco Polo, la guerre commerciale n’a pas réduit la dépendance des entreprises américaine de la chaîne industrielle chinoise : 46% des fournisseurs d’Apple se trouvaient en Chine en 2017, ce pourcentage a augmenté à 47,9% en 2019. D’après l’estimation du Citigroup, tenant compte des problèmes concernant les infrastructures et l’écosystème industriel, il est très peu probable que les chaînes industrielles à haute valeur ajoutée, telles que la fabrication des portables intelligents, la construction d’automobile et l’Internet des Objets, pourraient quitter la Chine complètement.

Le monde n’est plus dans la guerre froide qui érigeait partout des remparts impénétrables. Il ne faut pas non plus mettre les relations sino-américaines d’aujourd’hui et les relations entre les Etats-Unis et l’URSS sur le même plan.

Alors comment résoudre les nouvelles questions dans les relations sino-américaines ? Le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, qui est également le Conseiller d’Etat, a récemment répondu clairement dans un message au Forum des think-tanks et médias sino-américains : Premièrement, ouvrir ou réactiver tous les canaux de dialogues. La Chine est totalement ouverte aux échanges avec les Etats-Unis à tous les niveaux et dans tous les domaines. Deuxièmement, les deux pays devaient dresser la liste des questions et dossiers sur lesquels les deux pays devront échanger. Sous l’esprit de dégager un terrain d’entente par-delà des différences, les deux pays devaient trouver une résolution pour les divergences par voie de dialogue. Troisièmement, les deux parties devaient coopérer dans la lutte contre le Covid-19.

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