Commentaire : l’obsession de Pompeo à la xénophobie nuit à l’image des Etats-Unis

RCI 2020-06-24 21:47:04
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« Pompeo a nui à la réputation du Département d’Etat forgée durant quelques siècles des sacrifices », peut-on lire sur le site du quotidien américain « New York Times », dans un reportage intitulé « Pompeo a fait honte du Département d’Etat ». Devant la pandémie du COVID-19 et les manifestations contre le racisme, les réactions du chef de la diplomatie américaine ont une fois encore embarrassé ses collègues. D’après le reportage, « le sceau du Département d’Etat est en train d’être insulté ».

Le Conseil des Droits de l’Homme des Nations unies a récemment adopté une résolution, mandatant Michelle Bachelet, haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, d’ouvrir des enquêtes sur le racisme systématique dans les organes d’exécution des lois de tous les pays. Bien que des termes évoquant le racisme et la violence policière aux Etats-Unis soient retirés de cette résolution, Pompeo la considère toujours comme une résolution hypocrite. Pour lui, les débats autour de la mort de George Floyd est emblématique de la maturité de la démocratie américaine.

En effet, la question du racisme a heurté la société américaine depuis très longtemps. Thomas Sowell avait souligné dans son livre intitulé « Amérique ethnique: une histoire (Ethnic America: A History) », que la couleur de la peau « joue un rôle extrêmement important pour la  destinée d’un Américain ». Le directeur de l'Institut national des allergies et maladies infectieuses (National Institute of Allergy and Infectious Diseases, NIAID), Anthony Stephen Fauci, a, pour sa part, avoué, le 23 juin lors d’une audience du Congrès américain, que le racisme avait coûté davantage de vie aux Afro-Américains qu’il n’en a été dans l’épidémie de COVID-19. Selon lui, « évidemment, la communauté afro-américaine est depuis très très longtemps victime du racisme ».

Une accumulation des discriminations raciales que Pompeo refuse d’admettre. Pas un seul mot sur la mort de George Floyd et les manifestations contre le racisme et les violences policières aux Etats-Unis. Le site-web américain d’informations politiques, Politico, avait même demandé : devant la mort de George Floyd, où est passé Pompeo ?

Ironie ! Contrairement à sa position de « modéré » devant les différends sociaux et les crises intérieures, Pompeo se montre très, voire surexcité dans la diffamation de la Chine.

Lors du Sommet de Copenhague sur la Démocratie, tenu ces derniers jours au Danemark, Pompeo a appelé, encore une fois, l’Union européenne à enlever « les bandeaux d’or » des relations économiques avec la Chine sur les yeux, et affronter « le challenge de la Chine ».

Mais ce genre de propos, distillant la haine xénophobe, n’aura rien changé, d’autant plus qu’ après l’adoption au Conseil des Droits de l’Homme des Nations unies de la résolution sur le racisme systématique, le Parlement européen a également adopté une résolution dans lequel l’Europe critique le racisme et la violence policière aux Etats-Unis et dans l’Union européenne, en réitérant que « la vie des noirs comptent ». Quant à la lutte antiépidémique du COVID-19, selon les résultats des sondages réalisés par les agences européennes, 92% des sondés  dans les 53 pays et régions du monde pensent que la Chine avait réagi mieux que les Etats-Unis.

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