Commentaire : l’arrogance de certains politiciens américains entrave la bonne gestion de l’épidémie de COVID-19
Peter Navarro, directeur du Bureau de la politique commerciale et manufacturière de la Maison Blanche a qualifié le COVID-19 d’un « produit chinois ». Ce propos, il l’a sorti au cours d’une interview accordée le 21 juin à CNN. « La Chine est responsable de cette affaire », avait-il ajouté. Une autre attaque verbale d’un politicien américain contre la Chine. Alors que les Etats-Unis font face à l’une des pires crises sanitaires de leur histoire, certains politiciens s’obstinent à débiter des invectives contre la Chine, en lui imputant des faits, pour lesquels elle n’est pas responsable. A bien regarder, l’objectif de ces politiciens américains consiste à détourner l’attention de l’opinion publique sur leur gestion catastrophique du COVID-19. Aussi, en se présentant comme victimes, ces mêmes politiciens pensent obtenir la faveur du peuple lors de la prochaine course à la Maison Blanche, prévue en novembre 2020. A l’heure actuelle, les Etats-Unis, nouvel épicentre de l’épidémie de COVID-19, ont franchi la barre de 2,3 millions de cas positifs, avec un nombre de décès supérieur à 120 000. « Pas d’avancées significatives, les Etats-Unis sont toujours confrontés à l’épidémie », a regretté, le 21 juin, Michael Osterholm, directeur du Centre pour la recherche et la politique des maladies infectieuses de l'Université du Minnesota.
Loin de pouvoir véritablement contrôler l’épidémie, l’administration américaine décide tout de même du retour au travail et de la reprise de la production. Un pari risqué pour les Etats-Unis où plusieurs rassemblements de colère ont récemment eu lieu à la suite de la mort de George Floyd. Ce qui fait craindre une nouvelle vague de l’épidémie dans ce pays qui n’a pas encore fini de compter ses morts de COVID-19. Un danger que les politiciens américains ne voient pas venir malheureusement, préférant jouer la carte de stigmatisation, faisant du COVID-19 une affaire politique. Ils accusent gratuitement la Chine et l’OMS et entravent la coopération internationale en matière de lutte contre le COVID-19. Une démarche qui n’est pas du goût de leurs alliés traditionnels. « C'est la première fois depuis la création des Nations unies que le monde peine à parvenir à un consensus autour d’une épidémie », s’est inquiété Josep Borrell, haut représentant de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité.
La dernière étude parue dans le magazine américaine « Science » a indiqué que le nouveau coronavirus, qui se propage à New York City, ville durement touchée, est d’abord venu de l’Europe et d’autres régions des Etats-Unis. Plusieurs sources sont à la base de l’introduction du virus à New York. Le quotidien américain New York Times a, dans une tribune du 18 juin, critiqué les Etats-Unis d’avoir délibérément propagé l'épidémie à l'étranger, à travers le rapatriement par le gouvernement de milliers d’immigrants pendant l’épidémie. Ce qui a rendu difficile et compliqué les efforts de prévention et de contrôle de l'épidémie dans certains pays fragiles.
Entre l’économie et la santé de la population, les Etats-Unis ont fait le choix de l’économie. Une option diamétralement opposée à celle de la Chine qui a privilégié d’abord et avant tout la santé de la population. C’est dans ce sens que la Chine a très vite décidé de confiner Wuhan, une ville de dix millions d’habitants, dès le 23 janvier. Une stratégie qui a permis de casser rapidement la chaîne de transmission du virus. Une équipe de recherche internationale de l'Université d'Oxford au Royaume-Uni et de l’Université d'Etat de Pennsylvanie aux Etats-Unis a publié un article au mois d’avril dans le magazine « Science », dans lequel, elle loue les mesures prises par la Chine contre l’épidémie. Et cet article affirme que les 50 premiers jours du confinement avaient contribué à retarder la propagation du virus dans les villes en dehors de Wuhan, évitant plus de 700 000 contaminations.
A Beijing, afin de prévenir une nouvelle vague de l’épidémie, l’autorité municipale a récemment, sans tarder, pris des mesures de prévention et de contrôle, élevant la surveillance au niveau 2. Pendant ce temps, au sein des forces communautaires, la mobilisation est grande. L’idée est de réduire le risque de propagation de l’épidémie. C’est dans ce contexte que la ville a procédé aux dépistages massifs. En l’espace de dix jours, soit du 12 au 22 juin, on en était à environ 3 millions de personnes testées.
Il convient de souligner que les expériences de la Chine et du reste du monde en matière de lutte contre l’épidémie ont prouvé à la face du monde qu’aucun problème scientifique ne saura être résolu en outrepassant la science. En définitive, il vaut mieux bannir toute manœuvre tendant à entraver la lutte contre l’épidémie tant sur le plan national qu’international. Rien ne sert à responsabiliser les autres, alors qu’il suffirait tout simplement de faire un front commun contre l’épidémie pour que les résultats arrivent vite.