Commentaire : COVID-19, à quand les politiciens américains sortiront-ils de leur torpeur ?
« Est-ce que le Mexique serait tenu pour responsable d’un nouveau cycle d’épidémie de COVID-19 aux Etats-Unis ? » Récemment, le site Web du journal mexicain « El Financiero » s’est ainsi plaint face à des allégations américaines. Lors d’une réunion du groupe de la Maison Blanche pour la riposte à l’épidémie de COVID-19, le dirigeant américain a attribué le rebond actuel de l’épidémie dans le pays aux touristes venant du Mexique, soulignant que cela n’avait rien à voir avec la reprise des activités économiques.
Cependant, la vérité ne peut pas être dissimulée. De nombreux professionnels ont souligné que le récent rebond des cas de COVID-19 aux Etats-Unis s’expliquait par plusieurs raisons. Le Dr Ashish Jha, directeur du Harvard Global Health Institute, a évoqué deux raisons : des millions d’Américains ont voyagé à travers les Etats-Unis pendant les vacances de Memorial Day fin mai ; des manifestations de colère contre les violences policières et la discrimination raciale ont éclaté à travers le pays. Cela a accru le risque de propagation de l’épidémie.
En outre, de nombreux Etats des Etats-Unis ont accéléré leur redémarrage économique sans maîtriser complètement l’épidémie. Un danger latent susceptible de conduire à une deuxième vague de l’épidémie. Dès mai, Anthony Fauci, directeur de l’Institut national des allergies et des maladies infectieuses, a mis en garde contre le risque du redémarrage précoce de l’économie, mais ses recommandations n’ont pas été suivies. A l’heure actuelle, la situation épidémique a rebondi dans plus de 20 Etats des Etats-Unis. Les faits ont donné raison à Fauci.
Des recherches de l’Université Columbia aux Etats-Unis montrent que la mise en place tardive des mesures de confinement aux Etats-Unis a causé la mort d’au moins 36 000 personnes: si le gouvernement américain avait mis en place les mesures de confinement une semaine plus tôt, on n’en serait pas arrivé à cette situation et aurait ainsi sauvé 36 000 âmes supplémentaires ; dans l’hypothèse où les mesures de confinement étaient prises 2 semaines plus tôt, on aurait évité 85% des décès liés au COVID-19.
Cela montre bien que la situation épidémique actuelle aux Etats-Unis est entièrement due à l’incompétence de certains politiciens américains qui ne pensent qu’à leurs intérêts politiques au lieu de s’attaquer réellement à l’épidémie. Utile donc de chercher le coupable ailleurs ou trouver des prétextes en voulant faire des ramifications dans le seul but d’imputer la responsabilité à d’autres pays qui ne sont ni de loin, ni de près impliqués dans la gestion chaotique de la crise sanitaire aux Etats-Unis.
Une grande quantité de données montre que les pays d’Amérique latine, en particulier le Mexique, le Guatemala et d’autres voisins américains, souffrent du COVID-19 dû aux cas importés depuis les Etats-Unis. Tout au début de l’épidémie dans le pays, les Etats-Unis ont rapatrié vers des pays d’Amérique latine un grand nombre d’immigrants clandestins qui ne s’étaient pas fait dépister au COVID-19, ce qui a aggravé le système de santé publique déjà faible dans les pays d’Amérique latine.
En effet, depuis le début de l’épidémie, les politiciens américains qui considéraient l’Amérique latine comme leur propre arrière-cour ont traité les Latino-Américains avec une attitude des colonialistes. Dans le même temps, les sanctions américaines toujours en vigueur à Cuba, au Venezuela et à d’autres pays d’Amérique latine n’ont pas facilité la coopération antiépidémique dans cette partie du monde.
La lutte mondiale contre l’épidémie et la reprise économique exigent toutes des efforts concertés, et aucun pays ne peut y faire face seul. Rejeter les responsabilités sur les autres n’aidera pas à résoudre ses propres problèmes ni à sauver la vie de ses habitants. Quand les politiciens américains sortiront-ils de leur torpeur ?