Commentaire : Mike Pompeo vend sa « diplomatie de mensonge »

Nouveau propos délirants du Secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo contre la Chine. Curieux, le patron de la diplomatie américaine a, sans rire, rapproché la mort de l’Afro-Américain George Floyd à la Chine, l’accusant d’en profiter pour mener ce qu’il appelle «propagande obscène».

La mort de George Floyd a démasqué les velléités racistes longtemps enracinées dans la société américaine. Le meurtre de cet Afro-américain de 46 ans a suscité un tollé général, suscitant indignation et émotion à travers le monde. Des personnalités internationales, notamment de hauts responsables des Nations Unies et les quatre anciens présidents américains, ont publié des déclarations condamnant les discriminations à l’égard de la population noire. Cette tragédie a attisé une sorte de colère internationale au point que les manifestations ont gagné plusieurs grandes villes du monde.

Alors qu’aux Etats-Unis, le nombre de contaminations au Covid-19 connaît une ascension vertigineuse, en franchissant la barre de deux millions, la mort de George Floyd est cet autre élément, qui est venu enfoncer les Etats-Unis dans des protestations d’une rare intensité. Sans en faire un problème, Mike Pompeo poursuit sa stratégie de détourner les critiques du public, en cherchant à discrétiser la Chine.

Il est bon de retenir que la Chine s’en tient au principe diplomatique de non-ingérence dans les affaires intérieures d'autres pays, de surcroît, elle n'a aucun intérêt à s'immiscer dans les affaires intérieures des Etats-Unis. L’affaire de Floyd a provoqué la colère au sein de la société chinoise, qui s’exprime, selon la conscience humaine. Ce n’est jamais la Chine qui exploite la tragédie de Floyd, mais Mike Pompeo qui n’hésite pas à sauter sur toute occasion pour imputer les responsabilités aux autres.

La Chine est un idéal bouc émissaire pour les politiciens américains comme Mike Pompeo. Selon Politico, un site d'information politique américain, des chercheurs australiens ont analysé 2,6 millions de tweets liés au nouveau coronavirus publiés fin mars sur Twitter, et 25,5 millions de leurs retweets en 10 jours, ils ont trouvé plus de 5000 comptes qui ont retweeté ces informations à près de 7 000 fois de manière coordonnée et diffusé la théorie du complot selon laquelle « le nouveau coronavirus est une arme biochimique fabriquée par la Chine ». L'étude a également révélé que de nombreux utilisateurs, qui avaient rependu la rumeur, étaient des comptes «robot» contrôlés à distance, et avaient des rapports avec le Parti républicain américain et ses partisans de droite.

Mike Pompeo va très loin dans sa stratégie contre la Chine, jusqu’à vouloir créer une alliance au niveau international pour la bloquer. Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont annoncé qu'ils inviteraient les dirigeants de l'Inde, de l'Australie, de la Corée du Sud et de la Russie à participer au sommet du G7 qui a été reporté à septembre, révélant que «l’avenir de la Chine» serait un sujet majeur à la table de discussion. Répondant à leur invitation, Maria Zakharova, porte-parole des affaires étrangères de la Russie a déclaré«Toute initiative mondiale sérieuse sera difficile à mettre en œuvre sans la participation de la Chine». Josep Borrell, le haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères a, pour sa part, indiqué que le gouvernement américain n’a pas le droit de modifier définitivement la forme ou la composition du G7. Quant à la chancelière allemande Angela Merkel, elle a refusé poliment l’invitation de Donald Trump, car l’Allemagne ne souhaite pas être impliquée dans «une mise en scène contre la Chine», selon les révélations d’un haut responsable allemand, cité par New York times.

Aujourd’hui, tout politicien raisonnable aura honte d’emboîter le pas à Mike Pompeo. Ce secrétaire d’Etat, qui vend «une diplomatie de mensonge », sera condamné par l’histoire.