Commentaire : l’idée derrière le retrait des troupes américaines en Allemagne
Différents reportages de médias américains du 5 juin ont fait état de la demande du président américain Donald Trump à Pentagone de retirer près de 10 000 soldats américains actuellement basés en Allemagne. Ce retrait devrait intervenir avant fin septembre, ajoutent ces médias. Selon le Wall Street Journal, qui a cité plusieurs responsables du gouvernement américain, l'administration Trump envisage d’évacuer 9 500 des 34 500 soldats américains actuellement stationnés en Allemagne. Ce plan de retrait, qui tombe comme une surprise, a immédiatement suscité de vives discussions en Allemagne comme aux Etats-Unis.
Certains analystes estiment que la décision de Trump vise à exercer une pression sur le gouvernement allemand. Les analystes ajoutent que cette décision a valeur d’une stratégie qui a pour but de dissuader les autres alliés militaires américains, en les poussant à "agir suivant les instructions des Etats-Unis".
Depuis son arrivée à la tête des Etats-Unis, Donald Trump a placé la "priorité américaine" en première ligne sa politique étrangère. Même face aux alliés traditionnels des Etats-Unis de l’autre côté de l’Atlantique, Donald Trump ne fait pas de cadeaux et se montre toujours intransigeant. Ce qui a poussé les gros poissons de l’Europe comme l’Allemagne et la France à se plaindre, en se posant des questions sur l’avenir de leur alliance avec les Etats-Unis.
Différent du passé, le locataire de la Maison blanche n’a pas eu le temps d’informer l'Allemagne de sa décision de retirer une partie ses hommes présents dans ce pays, première puissance économique de l’Union européenne. Selon le commentaire de Reuters, la décision de Trump pourrait faire douter les Européens de la fiabilité des engagements américains.
A l'heure actuelle, les divergences entre Allemands et Américains autour de ce retrait sont difficiles à résoudre, tandis que la vision de l'Allemagne est encore plus clairvoyante. Le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Josef Maas a récemment déclaré aux médias que le sommet UE-Chine se tiendrait comme prévu en septembre et que l'Allemagne avait trop de sujets importants à discuter avec la Chine. Le site web de l’hebdomadaire allemand "Der Spiegel" a publié un article le 30 mai, déclarant que la chancelière allemande Angela Merkel profiterait du poste de la présidence de l'UE qui revient à son pays pour se rapprocher davantage de Beijing. Mme Merkel a également souligné que les relations avec la Chine devaient devenir une priorité diplomatique, tout en ajoutant qu’il faut renforcer la coopération avec la Chine non seulement dans le cadre du commerce, mais également dans les domaines du changement climatique et de la sécurité sanitaire.
Tout ce qu’on perd d’un côté on le gagne de l’autre. L'Allemagne, qui veut désormais jeter son regard vers l’Orient, ne manquera d’en tirer grandement profit.