Commentaire : Attaques contre les journalistes, les Etats-Unis font figure de mauvais élèves !

RCI 2020-06-03 23:47:12
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«Je n'avais jamais vu une telle scène auparavant ! », ainsi s’est exclamé un présentateur de CNN, qui faisait le récit de l’arrestation de son collège noir latino-américain, arrêté en direct par la police américaine en pleine couverture des manifestations violentes actuellement aux Etats-Unis, occasionnées par la mort de l’Afro-Américain George Floyd. Non loin de là, dans une autre manifestation, une journaliste américaine a été presque aveuglée par des tirs de balles en caoutchouc de la police. De plus en plus de professionnels des médias sont malmenés et brutalisés par la police. Il ne faut pas se poser des questions sur le sort des journalistes étrangers dès lors que les journalistes américains eux-mêmes ne sont pas épargnés. Des journalistes australiens et russes ont également été attaqués par des policiers munis des boucliers, des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes. Aussi curieux que cela puisse paraître, aux Etats-Unis, l’unique superpuissance mondiale, où l’on vante la liberté d’expression, les journalistes sont violentés par les forces de l’ordre.

Il n’en fallait pas plus pour que le traitement des policiers américains sur les journalistes soit condamné. Pour Dan Shelley, directeur exécutif de Radio Television Digital News Association, le comportement des policiers américain «nuit non seulement aux journalistes, mais aussi au grand public, les empêchant d’assister aux événements qui se produisent». Stephane Dujarric, porte-parole du secrétaire général des Nations Unies a mis en garde contre les attaques ciblant les journalistes. Cela coûterait cher à toute la société, avait-il ajouté. Le ministère des Affaires-étrangères russe a pour sa part affirmé que les violations des droits légaux des journalistes étaient «inacceptables». Le premier-ministre australien Scott Morrison ne s’est pas arrêté à de simples condamnations, l’homme est allé plus loin en exigeant une enquête minutieuse et se dit prêt à déposer une plainte officielle.

En effet, l’actuelle administration américaine n’est pas à ses premiers dérapages contre les médias. Le locataire de la Maison Blanche qualifie de « faux médias » tout média qui tente de le critiquer. A la suite de son intercalation avec Twitter, le président américain s’est servi de son pouvoir pour signer décret visant à limiter la protection des réseaux sociaux. Un acte d’utilisation abusive du pouvoir, largement critiqué.

Dès l’apparition de l’épidémie du Covid-19, les politiciens américains réagissent de la même manière face aux questions des journalistes. Ils débitent des mensonges, se vantent, condamnent les autres, ou encore critiquent les journalistes. Se confiant à New-York Times, l’un des personnels du renseignement a reconnu que la communication avec le président Donald Trump était « extrêmement difficile », du fait que celui-ci prend des rumeurs pour les sources d’information, et accepte rarement les opinions contraires à sa vision du monde.   

Et pourtant, ces politiciens américains sont champions dans la mise en cause des gouvernements d’autres pays dans leur manière de faire respecter “liberté d’expression”. Récemment, le secrétaire d’Etat Mike Pompeo a demandé à la Chine de ne pas entraver sur la liberté des journalistes américains à Hongkong. Mais sur les deux photos publiées par une internaute, il y a une qui montre des troubles occasionnés par l’amendement de la loi d’extradition à Hongkong il y a une année, et l’autre qui immortalise les manifestations actuellement en cours aux Etats-Unis contre la police américaine. A bien regarder ces deux images, l’on s’aperçoit que celle prise à Hongkong montre comment une centaine de journalistes sont bien rangés sur la ligne de défense créée par la police hongkongaise; tandis que sur la photo prise lors des manifestations aux Etats-Unis, on voit tout à fait autre chose. Aucun journaliste n’est visible sur la ligne de défense de la police américaine. Qui trompe qui. Où est passée la liberté d’expression ?

A noter que le bilan de COVID-19 est lourd aux Etats-Unis. Ce pays de l’Amérique du nord compte actuellement plus de 1.85 million de personnes infectées. Pendant ce temps, les manifestations gagnent 140 villes au total. Face à ce cocktail explosif, la question reste de savoir si les politiciens américains iront-ils jusqu’au bout de leur logique, soutenue par des mensonges et des stratégies de « double standards » ?

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