Commentaire : La mort de George Floyd vient remuer le couteau dans la plaie du passé raciste américain

RCI 2020-05-30 22:18:12
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Les Etats-Unis ont un passé raciste qui leur colle à la peau. La mort de George Floyd, cet Afro-américain innocemment tué en public par un policier blanc, en est une illustration. Un assassinat spectaculaire qui a conduit à des manifestations violentes dans plusieurs villes des Etats-Unis. Ces incidents qui coïncident avec l’ascension des décès dus au COVID-19, plus de 100 000, révèlent une fois de plus le côté raciste des Etats-Unis.

George Floyd, une quarantaine, habitait la ville de Minneapolis, il a rendu l’âme lundi soir, après une intervention musclée d’un policier blanc qui l’a plaqué plusieurs minutes au sol avant de poser un genou sur le cou de la victime. «S’il vous plaît, je ne peux plus bouger, s’il vous plaît, je ne peux plus respirer». Tels sont les derniers mots de Floyd qui demandait en vain pitié à son bourreau. Cette scène qui s'est déroulée en plein air a fait le tour du monde, suscitant émoi et consternation générale. Toute la communauté internationale est sous le choc.

Les autorités américaines doivent prendre de «vraies mesures» pour mettre fin aux meurtres d'Afro-américains non armés par la police, a demandé jeudi la haut-commissaire des Nations unies aux droits de l'Homme, Michelle Bachelet, qui ne s’est pas empêchée de condamner cet acte d’une barbarie sans nom.

C'est le dernier en date d'une «longue série de meurtres d'Afro-américains non armés commis par des policiers américains et des particuliers», a eu raison de rappeler Mme Bachelet dans un communiqué officiel.

«Les procédures doivent changer, des systèmes de prévention doivent être mis en place et, surtout, les policiers qui ont recours à un usage excessif de la force devront être poursuivis et condamnés pour les crimes commis, une manière de s’assurer de l’effectivité de la justice»,a encore insisté Michelle Bachelet.

La suspension et l’ouverture d’une information judiciaire contre le policier auteur de l’assassinat et ses complices, n’a pas suffi pour calmer la colère des manifestants. Des rassemblements monstrueux ont franchi les limites de la ville de Minneapolis. Saint-Paul, New York, Chicago et Denver sont également envahis par la fièvre des manifestations violentes.

Le président américain, dont le pays est au bord de l’embrassement, a publié un message sur les réseaux sociaux mettant en garde les manifestants, avertissant que «les émeutes sont des actes de voyous» et «tant que (quelqu'un) vole, puis tire». Donald Trump a illustré son message par un puissant geste de répression avec une poigne de fer. Il n’en fallait pas plus pour que son message soit sévèrement critiqué et moqué par les internautes américains. Certaines personnes ont dit de façon sarcastique que les politiciens américains l'appelaient un «beau paysage» quand il y avait des émeutes dans d'autres pays, mais en voyant la sauvegarde des droits légitimes des minorités ethniques dans leur propre pays, ils l’ont supprimé vigoureusement. Ces gestes de double standard sont «dégoûtants».

La discrimination raciale est la plus sombre et douloureuse cicatrice de l'histoire des Etats-Unis. Des recherches pertinentes indiquent que depuis 2016, la suprématie blanche aux Etats-Unis a continué de resurgir, ce qui a conduit à la recrudescence des conflits basés sur la haine raciale. En cette période d’épidémie de COVID-19, les groupes ethniques minoritaires aux Etats-Unis en ont vu de toutes les couleurs en ce qui concerne la discrimination raciale. Ils sont devenus des «boucs émissaires» sur qui le gouvernement américain décharge les péchés de ses actions non réfléchies vis-à-vis de la pandémie qui continue à faire des victimes et à frapper l’économie américaine.

Face à la colère des groupes ethniques minoritaires aux Etats-Unis enflammée par la mort de George Floyd ainsi qu’à la disparition de plus de 100 000 vies causées par le manque de planification en matière de prévention de l’épidémie, les politiciens américains devraient arrêter de dire des sottises avec un air de dignité hautaine. Présenter des excuses au peuple américain, dont ils n’ont pas pu assurer la sécurité sanitaire, c’est la moindre des choses qu’ils puissent faire: il n’y a pas de honte à s’excuser lorsqu’on a échoué.

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