Commentaire : ce n’est pas aux Américains de décider de l’avenir de Hong Kong

L’épidémie du nouveau coronavirus continue sa propagation aux Etats-Unis, causant plus de 100 000 morts dans le pays. En même temps, les manifestations de colère contre la mort de George Floyd, un Afro-américain, tué par un policier blanc, après l’avoir plaqué au sol en appuyant son genou sur le cou de sa victime, gagnent plusieurs villes des Etat-Unis. Et pendant que la tension monte aux Etats-Unis, son dirigeant Donald Trump n’a d’yeux qu’en Chine dont il a l’habitude de s’ingérer dans les affaires intérieures.

Le locataire de la Maison Blanche a, lors de sa conférence de presse, réagi contre la Loi sur la sécurité nationale élaborée par la Chine, qui violerait d’après lui le principe «Un pays, deux systèmes». Et de déclarer: « Les Etats-Unis vont agir, en cessant d’accorder à Hong Kong le traitement spécial, en tant que l’unique région douanière et touristique de la Chine».

«Un pays» constitue la base du principe «Un pays, deux systèmes». Hong Kong appartient à la Chine, et les affaires de Hong Kong relèvent des affaires intérieures de la Chine, aucune intervention extérieure n’aura d’excuses.

A l’échelle internationale, presque tous les pays et régions disposent des réglementations strictes et particulières en matière de sécurité nationale. La promulgation de la «version hongkongaise de la loi sur la sécurité nationale» s’inscrit dans la logique de maintien de la sécurité nationale et de la volonté de mettre fin aux violences. Une chose est sûre, la liberté et les droits propres aux Hongkongais seront respectés. Même chose pour les investisseurs étrangers dont les droits ne souffriront d’aucun aménagement.

Comme l’a déclaré Paul Chan Mo-po, secrétaire aux Finances de Hong Kong, l’atout principal de Hong Kong en tant que centre financier international n’a pas changé et il sera renforcé à l’avenir, puisque «c’est le développement de la puissante économie réelle du pays qui soutient Hong Kong, et il est irréversible que le centre économique mondial soit déplacé d’ouest à l’est ». De ce point de vue, la partie continentale de la Chine est le plus grand pilier du statut de Hong Kong en tant que centre financier international. La colère des Etats-Unis ne changera rien.

Quant à l’idée des Etats-Unis d’annuler unilatéralement le traitement tarifaire spécial accordé à Hong Kong, le gouvernement de la Région administrative spéciale de Hong Kong a déjà un plan de réponse. Si les Etats-Unis attaquent Hong Kong en termes de statut tarifaire indépendant, d’importation de technologies sensibles et de taux de change, Hong Kong ne sera pas sérieusement affectée.

Prenant l’exemple de l’annulation du traitement tarifaire spécial pour Hong Kong, les marchandises produites localement à Hong Kong et exportées vers le marché américain ne représentent que moins de 2% de l’industrie manufacturière locale de Hong Kong par an, avec une valeur de seulement 3,7 milliards de dollars HK, ce qui représente moins de 0,1% de l’exportation totale de la région, l’impact ne sera que d’une faible intensité. Autre élément de taille, Hong Kong dispose de 440 milliards de dollars américains de réserves de change, soit plus du double de la devise de base, de quoi satisfaire largement la conversion de fonds. Hong Kong est ainsi capable de relever les défis, dans la mesure où la mère patrie constitue son puissant support.

Est-ce que les Etats-Unis ont bien pesé leur décision? Seront-ils en mesure d’en assurer les conséquences?

Au cours de la dernière décennie, les échanges commerciaux avec Hong Kong ont permis aux Etats-Unis d’obtenir le plus fort excédent commercial parmi tous leurs partenaires commerciaux mondiaux. De 2009 à 2018, ils ont cumulé 297 milliards de dollars d’excédent commercial dans le commerce de marchandise avec Hong Kong. En outre, plus de 1 300 entreprises américaines opèrent à Hong Kong, couvrant presque toutes les principales sociétés financières des Etats-Unis. Les magnats de Wall Street ont d’importants intérêts économiques à Hong Kong. Pour toutes ces raisons, les Etats-Unis risquent de beaucoup perdre, si jamais ils persistaient dans leur voie de mettre fin au statut spécial de Hong Kong.

On ne peut pas pévenir les prochaines mesures des Etats-Unis, mais nous sommes certains que ni Hong Kong, ni la Chine ne céderont aux caprices des Etats-Unis. La «version hongkongaise de la loi sur la sécurité nationale» sera mise au point de manière ordonnée. Le navire chinois ira plus loin, sans qu’aucune force ne vienne perturber sa détermination.