Les politiciens américains, soi-disant défenseurs de l’égalité pour tous ont été démasqués sous l’épidémie
Dans un message publié le 21 mai sur les réseaux sociaux, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (Unicef) a sommé les Etats-Unis de ne plus rapatrier les enfants non accompagnés qui se trouvent sur le sol américain. Cet appel de l’Unicef est illustré par une photo, montrant le pied droit nu d’un enfant réfugié visiblement malpropre. Une image qui laisse entrevoir le niveau élevé des inégalités sociales aux Etats-Unis et la détérioration des droits de l’homme qui va avec.
Depuis le début mars, le gouvernement américain a renvoyé au moins 1 000 enfants immigrants non accompagnés vers le Mexique, le Salvador, le Guatemala et les Honduras. Un rapatriement qui intervient dans le contexte de la propagation de l’épidémie. Un geste sans cœur, commente-t-on dans l’opinion. De nombreux enfants n'ont aucun moyen de retourner dans leurs pays d'origine et ne peuvent rester que dans des camps de réfugiés près de la frontière. La plupart d’entre eux sont malades et exposés à un danger imminent.
Dans sa déclaration, l’UNICEF s’est insurgée contre des Etats-Unis dont les pratiques ne tiennent pas compte de la protection des enfants, une catégorie aussi vulnérable et fragile. Cet organisme des Nations-Unis dit craindre que ces enfants ne deviennent des victimes innocentes des actes de violence et de discrimination. Car ils sont soupçonnés d’être infectés par le COVID-19 depuis les Etats-Unis.
L’épidémie est comme un miroir, reflétant l'hypocrisie, l'égoïsme, le sang-froid et la cruauté des politiciens américains, qui prétendent défendre "l'égalité pour tous".
Les personnes âgées vivant dans les maisons de retraite sont considérées comme des fardeaux par les politiciens américains. La vérificatrice fédérale Tamara Burrel a confié à « The Washington Post » que sa mère, 92 ans, avait été transférée début avril à un autre étage de la maison de retraite où elle était, afin de «laisser la place» aux patients du COVID-19 en période de convalescence.
Certains Etats avaient effectivement ordonné aux institutions de retraite locales de fournir des lits à ces patients, l’ordre auquel les institutions ne peuvent pas désobéir.
Selon l’enquête du « New York Times », 11% des patients contaminés au COVID-19 aux Etats-Unis se trouvent dans les maisons de retraite, et plus d’un tiers des décès recensés aux Etats-Unis sont liés aux maisons de retraite.
Le virus ne fait pas de distinction entre l'ethnie, la nationalité et la richesse. Chose que le gouvernement américain ne comprend pas. Ses distributions des ressources antiépidémiques sont basées sur la discrimination. Les personnes les plus vulnérables et qui ont le plus besoin d'aide au premier rang desquels, les personnes de troisième âge et les enfants sont souvent oubliés, voire sacrifiés. Il en est de même pour les pauvres et les groupes minoritaires.
L’enquête publiée début mai par des universités et des Instituts de recherches, dont Johns Hopkins Bloomberg School of Public Health et Emory University Rollins School of Public Health révèlent que les Afro-Américains représentent 52% des cas confirmés et 58% des décès à l'échelle nationale, alors que ce groupe de personnes n’occupent que 13,4% de la population totale, selon les statistiques du Bureau de recensement américain.
L’épidémie a fait bondir le taux de chômage aux Etats-Unis, dont les premières victimes sont des personnes pauvres et issues des minorités ethniques . Selon le département américain du Travail, le taux de chômage chez des Afro-Américains a grimpé en avril à 16,7% contre 6,7% en mars; ce taux était de 18,9% chez des Latino-Américains en avril, contre 6,0% en mars.
En fait, les difficultés confrontées pendant l’épidémie par les personnes âgées, les enfants, les pauvres et les personnes de couleurs aux Etats-Unis sont la conséquence de cette société qui est soumise depuis des décennies aux nombreuses contradictions et des inégalités. Aux Etats-Unis, le racisme prend des racines, la stratification sociale se consolide, et le fossé entre riches et pauvres se creuse davantage.
On se souvient encore de la réponse abasourdissante du dirigeant américain à la question de savoir pourquoi les riches et les célébrités étaient privilégiés pour les tests du COVID-19. « C’est peut-être la vie », avait-il répondu. Alors que les inégalités apparaissent au grand jour, Joseph Eugene Stiglitz, lauréat du prix Nobel d’économie et professeur de Columbia University, a indiqué dans son récent article qu’étant donné que les revenus des pauvres sont trop bas pour atteindre le seuil du paiement des impôts, il nécessiterait des mois pour recevoir des subventions du gouvernement, précisant que les Américains, qui sont en mesure de payer des impôts, n'ont besoin que de quelques semaines. »
Dans leurs plans politiques, les décideurs politiques de la Maison Blanche sont toujours guidés par les intérêts, oubliant déjà la fameuse expression « Tous les hommes créés sont égaux», contenue dans la « Déclaration d'indépendance » des Etats-Unis. Un article du « Times » du 20 mai a déploré la contreperformance de ces politiciens dans la gestion de l’épidémie, arrivant à la conclusion que « l’épidémie du COVID-19 illustre l’échec de la démocratie américaine ».