COVID-19 : Quand la politique prend le dessus sur la science

RCI 2020-05-19 21:17:11
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La campagne électorale de Trump de 2016 a impressionné beaucoup de gens. Certaines raisons résident dans son mépris public pour la science, y compris son scepticisme envers le vaccin et ses affirmations selon lesquelles le changement climatique est une "superficie" inventée par la Chine.

Beaucoup n'imaginaient pas que son approche de la Présidence suivrait le même chemin, qu'il ignorerait les connaissances d'experts et l'expérience scientifique pour son propre intérêt politique. Mais l’actuelle crise de COVID-19 prouve le contraire.

La récente décision de l'administration Trump de renvoyer Rick Bright, le meilleur expert du pays en virologie au moment le plus grave de la crise de santé publique, a de nouveau choqué le monde scientifique. Rick Bright dirigeait l'agence gouvernementale dans le cadre de développement du vaccin, mais cet expert a été relevé des fonctions le mois dernier pour avoir refusé de cautionner le traitement promu par Trump, qui pensait que ce médicament pourrait changer complètement le cours de l’épidémie du COVID-19.

"C'est un médicament très fort et puissant. Mais il ne tue pas les gens", a déclaré Trump aux journalistes, le 5 avril. "Nous avons de très bons résultats et de très bons tests. Que devrons-nous vraiment perdre ?"

Alors que les recherches sont en cours, la réponse pourrait être leur vie.

Selon des recherches effectuées par l’Administration de la santé des vétérans (the Veteran Health Administration) aux États-Unis, l'hydroxy chloroquine et la chloroquine associée se sont avérées peu efficace dans le traitement des patients atteints de COVID-19. Ces médicaments augmenteraient le risque de décès chez certains patients.

"J'ai alors pris la parole, et je témoigne aujourd'hui, car la science - et non la politique ou le copinage - doit ouvrir la voie à la lutte contre ce virus mortel", a déclaré Bright dans son témoignage au Congrès.

Donald Trump n’est pas à son premier coup d’essai dans le mépris en public de la science. Il a raté la fenêtre importante d’opportunité et a, par contre, minimisé le virus, malgré l'urgence de santé publique de portée internationale déclarée par l’OMS.

La vantardise de Trump sur ses connaissances scientifiques lors d'une visite au Centre américain de contrôle et de prévention des maladies a surpris plus d’une personne. Mais plus tard, le mois prochain, il a suggéré d'injecter un désinfectant pour tuer le virus. Ce propos lui a suscité de vives critiques de la part de nombreux experts, faisant de lui la risée du monde.

La politique et la science ne sont pas censées être des ennemis. Devant la crise, les scientifiques recherchent des preuves et offrent toutes sortes de possibilités aux officiels pour qu'ils puissent décider en dernier ressort. Mais les politiciens ne peuvent ignorer les conseils d'experts tout en refusant entre-temps d'assumer la responsabilité découlerait de leur refus.

Trump ne croit pas à la complexité. Ou plutôt, il ne peut pas vendre une histoire compliquée d'une pandémie à ses électeurs. Il ne peut vendre que la confiance et l'affirmation à l'approche des élections.

Mais les implications pourraient être effrayantes. Alors que Trump continue de renvoyer tout opposant à sa vision, la Maison Blanche s'enfonce dans la propre machine politique de Trump qui discrédite les Etats-Unis. Les raisons de l’échec américain dans la lutte contre le COVID-19 résident dans la longue tradition des Etats-Unis consistant à saper l'expertise scientifique à des fins politiques.

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