Commentaire : La population, traitée de « cobaye » par les hommes politiques américains

RCI 2020-05-08 22:09:57
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«Dans la lutte contre le COVID-19, j’’ai été obligé d’être guidé par la politique et le copinage, mais non la science. » C’est ce qu’a dénoncé Rick Bright, ancien directeur de la Biomedical Advanced Research and Development Authority. Dans sa plainte longue de 86 pages, soumise au bureau du procureur spécial des Etats-Unis, il accuse l’exécutif américain d’avoir agi, de façon chaotique, à la pandémie et dénonce son limogeage injustifié. Ce document montre clairement que ce sont les fautes répétées de l’administration américaine et leur manquement aux devoirs qui ont plongé le peuple américain dans cette catastrophe.

Tout d’abord, les décideurs américains n’ont jamais pris au sérieux la prévention de l’épidémie. Obsédés par les intérêts politiques, ils ont laissé passer, à plusieurs reprises, les moments opportuns pour contenir l’épidémie.

Selon les médias américains, le gouvernement a été alerté très tôt : les services de renseignement du pays l’ont informé du risque d’épidémie dès la fin de novembre de l'année dernière. Le Dr Helen Y. Chu, spécialiste des maladies infectieuses à Seattle, a sonné l’alarme fin janvier. La Chine a commencé, dès le 3 janvier, à communiquer les informations sur l’épidémie à la partie américaine, sans cela, les Etats-Unis n’auraient pas été les premiers à rapatrier leurs diplomates de Wuhan et à établir des restrictions de voyage strictes contre la Chine.

Cependant, ces alertes successives n’ont pas donné lieu à un déploiement national, rapide et efficace pour endiguer l’épidémie. Une résistance forte et étrange s’est installée au sein des décideurs américains.

Le «Washington Post» a fait remarquer que pendant environ 70 jours, depuis le 3 janvier, date de la connaissance des informations de la Chine, jusqu’au 14 mars où l’état d’urgence a été décrété, les dirigeants américains ont ignoré le risque croissant de l’épidémie et ont minimisé 34 fois, la gravité de l’épidémie du nouveau coronavirus, affirmant même que l’épidémie disparaîtrait «miraculeusement».

Les analystes ont souligné qu'à l’approche de l’élection, les plus hauts décideurs américains craignaient qu'un avertissement à grande échelle mettrait en danger la « stabilité sociale » et nuirait à l’élection. Cette mentalité de prioriser l’élection a finalement conduit à la catastrophe.

Ensuite, l’administration américaine n’a pas su prendre la décision d’un point de vue scientifique et raisonnable. Les voix de la communauté scientifique et des fonctionnaires professionnels et techniques ont été étouffées par la cacophonie politique. Comme l’a révélé Rick Bright, il a été démis de ses fonctions, car il s’est opposé au traitement à base de chloroquine, qui n’est pas encore scientifiquement prouvé, mais qui est vanté par les « proches » du dirigeant américain au sein des services de la santé.

Anthony S. Fauci, le grand expert des maladies infectieuses, qui est également le cœur du dispositif de lutte contre le COVID-19 aux Etats-Unis, a été soumis à la même pression de la part de la direction américaine et des politiciens de droite. Il a même été exclu des audiences sur la réaction à l’épidémie, à la Chambre des représentants.

 En même temps, certains politiciens américains s’adonnent à vendre des « pseudosciences ». Par exemple, le leader américain a, un jour, déclaré publiquement que « le virus pouvait disparaître quand la température montait », affirmant que « l'injection de désinfectant pouvait tuer le nouveau coronavirus », certains innocents sont ainsi devenus des « cobayes » à leur insu. Dernièrement, le vice-président Mike Pence a, une fois de plus, été l’objet de critiques. En tant que responsable en matière de prévention des épidémies, il a refusé de porter un masque lors de sa visite à l'hôpital.

Le « Business Insider » a révélé quelque chose de plus scandaleux : l’équipe centrale de la Maison Blanche chargée de coordonner le déploiement du matériel antiépidémique est entièrement composée de personnes qui n’ont aucune connaissance en matière de santé publique et de fournitures antiépidémiques, et la distribution des équipements est guidée par une liste « VIP » !

Les hauts fonctionnaires de Washington ne devraient-ils pas plutôt réfléchir à une possible défaite dans la lutte contre l’épidémie, dans ce pays le plus avancé en matière de soins médicaux? Ne faut-il pas laisser de côté les intérêts politiques ? La prévention et le contrôle de l’épidémie restent la seule issue pour sauver le pays.

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