Commentaire : Le destin misérable des pauvres

2020-04-29 22:04:18
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Aux Etats-Unis, le nombre de cas confirmés du COVID-19 a dépassé la barre d’un million. Situation qui a révélé l’inégalité raciale et la différenciationpolarisation des classes sociales qui se cachaient derrière les chiffres. Les Américains infectés n’ont pas le même destin.

Les données publiées dans des villes comme Los Angeles, Chicago, Détroit, Milwaukee et Washington indiquent que le taux d'infection des Afro-américains (population noire des Etats-Unis) était plus élevé à celui des autres races. Parmi les 7500 personnes dans l’Etat de New-York sur lesquelles était effectué le test d’anticorps, on a décelé un taux de contamination de 8,9% sur le 57,1% de la communauté blanche. Dans le 17,7% de personnes testées de la communauté hispanique, le taux de contamination était de 32%. Dans lL’échantillon de 14,1% des Américains d’origine africaine, le taux de prévalence au COVID-19 était de 16,6%, et dans le 8,8% des Asiatiques testés, le taux de contamination s’est située à 14,6%, déclarait le 27 avril, Andrew Cuomo, gouverneur de New York. Des disparités qui révèlent aussi facilement l’aggravation des pratiques discriminatoires fondées sur les races.

Bien entendu, le virus ne fait exception d’aucune race. Seulement, le grand écart des données aux Etats-Unis est dû aux inégalités dans la division sociale et la répartition de la sécurité sanitaire. De nombreux Afro-Américains font du travail manuel à faible revenu et ne peuvent pas se permettre d’une assurance médicale. Manquant d’argent nécessaire, ils sont obligés de continuer à travailler avec tous les risques que cela pourrait représenter dans le contexte actuel de l’épidémie. Faute d’assurance, le test et le traitement pour eux sont retardés. Elaine Nsoesie, professeur de Santé Globale de l’Université de Boston, a affirmé à New York Times: «Si vous sortez regarder ceux qui continuent encore de travailler, vous réaliserez à quel point ces chiffres ne devraient pas être une surprise».

Au début de l'épidémie de COVID-19 aux Etats-Unis, les Américains ordinaires devaient attendre longtemps avant d’être testés, alors que des athlètes connus et des stars pouvaient être testés à tout moment, il suffit qu’ils en expriment la demande. A la question d’un journaliste de savoir si les fortunés devraient être privilégiés, Donald Trump répond: «Peut-être que c’est la vie. Parfois ça arrive. » Une étonnante réponse, qui a suscité un grand émoi au sein de l’opinion américaine, prouvant que la différenciation de classes sociales se portait bien aux Etats-Unis.

L’ancien secrétaire américain au Travail, économiste de son étant, Robert Reich, a signé un article le 26 avril dans le journal britannique The Guardian, dans lequel il a révélé une nouvelle différenciationpolarisation de classeset inégalitéde classesdans le contexte de la pandémie. Selon lui, quatre nouvelles classes ont été formées: les travailleurs à distance, les travailleurs élémentaires, les non-rémunérés et les oubliés. L’article a donné des chiffres, affirmant que parmi les trois dernières classes, une grande partie était constituée des pauvres ou des gens d’origine africaine et latino-américainee. Le taux d’infection parmi eux est beaucoup plus élevé par rapport à d’autres groupes. L’auteur a signalé que si les défavorisés ne pouvaient pas être bien protégés et qu’ils étaient obligés de retourner au travail trop tôt, la pandémie continuerait à se propager, et «personne n’ene sera ensécurité».

L'épidémie a mis au grand jour les différences et les frictions entre les groupes ethniques, les riches et les pauvres, le grand public et les élites sociales aux Etats-Unis. On ne sait pas si les élites de Washington ont pensé au destin différent des Américains infectés, lorsqu’on voit leurs dirigeants faire des incantations pour désigner les «coupables». Pour tout dire, le mal est profond aux Etats-Unis.

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