Commentaire: Peter Navarro un drôle de détracteur de la Chine

2020-04-27 12:57:54
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Le directeur du bureau du commerce et du secteur manufacturier auprès de la Maison Blanche Peter Navarro est aujourd’hui dans la peau d’un éditeur de tabloïd amateur de la théorie du complot. Il a dernièrement lancé quatre charges à l’encontre de la Chine. Des histoires mensongères inventées qui devraient servir à couvrir les défaillances du gouvernement fédéral dans leur réponse à la crise sanitaire. Mais le mensonge reste le mensonge et ne peut jamais se justifier.


Premier mensonge: Le virus du Covid-19 aurait été fabriqué dans un laboratoire.


L’origine du virus est une question d’ordre purement technique et ne doit être définie que par des scientifiques et spécialistes. La Chine a été le premier pays à avoir signalé l’apparition de l’épidémie à l’OMS, Wuhan n’en devient pas automatiquement l’origine du virus. Or, des rapports récemment publiés par Santa Clara Country en Californie montrent qu’à la date du 6 février déjà, des personnes n’ayant aucun antécédent de voyage dans les régions touchées par l’épidémie avaient succombé au Covid-19. «Le virus devait circuler autour de la baie de San Francisco en janvier voir même bien avant», a conclu Jeffrey Smith, le responsable local.


Mi-février, 27 scientifiques de renom mondial ont cosigné une déclaration parue dans Lancet dans laquelle ils condamnaient vivement «la théorie du complot qui soutient une origine non naturelle du Covid-19». Fadéla Chaib, le porte-parole de l’OMS a par la suite affirmé que toutes les informations recueillies confirmaient l’origine animalière du virus, qui ne pouvait être en aucun cas résultat de la manipulation humaine. Entre professionnalisme et calcul politique, Navarro a pourtant choisi le dernier.


Deuxième mensonge: La Chine aurait caché le virus sous la protection de l’OMS. La réalité est que la Chine avait commencé dès le 3 janvier à communiquer les informations à l’OMS, aux Etats-Unis et aux organis ations régionales concernées. Deux jours après, l’OMS a sonné l’alarme sur l’apparition d’une pneumonie dont l’origine était inconnue. Depuis le 7 janvier, l’organisation sanitaire tient régulièrement des audioconférences pour tenir au courant les autorités sanitaires des pays membres.


Ces informations ont été relayées à l’administration américaine par des Américains travaillant à l’OMS, selon Washington Poste. Martin Setron, directeur de l’immigration et de la quarantaine au CDC américain a donné des conseils à l’OMS avant que l’organisation a déclaré fin janvier l’urgence mondiale, toujours le journal, qui a indiqué dans un reportage paru dans un de ses numéros du début avril que Washington avait décidé de réagir 70 jours après que toutes ces alertes avaient été données.


Troisièmement, Navarro a repris le vieux discours raciste du «péril jaune» d’il y a 100 ans, pour clamer que «les Chinois font propager le virus».


Or le virus ne connaît pas de frontière et ne fait pas la différence entre les peuples. Décrivant les Chinois qui sont eux-mêmes victimes comme étant les «coupables», Navarro a fabriqué la panique qui détourne les regards. Résultat: la recrudescence du racisme contre les asiatiques sur le territoire américain. Depuis février, la ville de New York a déjà enregistré plus de 105 plaintes sur les actes de discrimination envers les asiatiques, contre 5 cas signalés en la même période l’an dernier.


Enfin, la Chine aurait «spéculé des matériels de protection pour en tirer profit», selon Navarro. En effet, les chiffres de la douane chinoise prouvent le contraire: du 1er mars au 17 avril, le seul pays des Etats-Unis a reçu de la Chine 1 864 000 000 masques de tout type, 258 000 000 paires de gants, 29 190 000 combinaisons de protection, 3 130 000 paires de lunettes de protection, 156 respirateurs invasifs et 4 254 respirateurs non invasifs. Navarro a décidé de répondre par la bassesse à la solidarité de la Chine.


Face à la montée du danger dans le cadre mondial les Etats-Unis n’ont fourni aucune contribution tangible à la lutte mondiale contre la pandémie. Ils sont allés jusqu’au banditisme en interceptant des masques destinés à l’Allemagne, en ordonnant à la société 3M de bloquer leurs exportations de masque vers le Canada et les pays d’Amérique latine.


Responsable des politiques pour le commerce et le secteur manufacturier, Peter Navarro est censé veiller à l’approvisionnement en fournitures antiépidémiques. Il n’a fait que montrer son incompétence dans la coordination de la logistique, son ignorance quant aux médicaments et traitements de la maladie, son cynisme devant la responsabilité à assumer et sa lâcheté en incitant au racisme. Plus de 900 000 Américains sont infectés, il est grand temps pour Navarro et sa compagnie de se réveiller pour voir le danger réel et prendre des actions utiles pour sauver des vies et protéger les Américains contre ce redoutable ennemie qu’est le virus, et non la Chine.

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