Commentaire : investir davantage en Chine ou y retirer les investissements ?

RCI 2020-04-25 23:42:57
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Jeudi 23 avril, le FAW Group Co.,Ltd de Chine et la Silk Corp. des Etats-Unis ont signé un accord d’intention de coopération sur Internet, via une visioconférence. D’après cet accord, la Silk Corp. va investir 10 milliards de yuan pour former une joint-venture avec le FAW Group Co., Ltd, visant à fabriquer le premier modèle de voiture de sport de la marque «Hongqi (drapeau rouge)». Un jour plus tôt, c’était au tour de la multinationale américaine de pétrole et de gaz ExxonMobil d’inaugurer son complexe chimique à Huizhou, dans la province chinoise du Guangdong (sud). Une "cérémonie en nuage" spéciale a été organisée en ligne entre le parc industriel pétrochimique de Dayawan de Huizhou et des lieux à Beijing et à Dallas, dans le contexte de l'épidémie de COVID-19. Le complexe représente un investissement total d'environ dix milliards de dollars.

Ces deux gros investissements en Chine venant de l’autre côté du Pacifique, qui interviennent en une période difficile marquée par la tendance baissière de l’économie mondiale en raison du COVID-19, reflètent la confiance qu’ont de grandes entreprises internationales en marché chinois. Ce genre d’investissement de gros montant pour un futur incertain montre aussi l’appréciation des investissements étrangers pour l’amélioration des conditions d’affaires en Chine, et leur confiance sur le marché chinois.

Durant les mois passés, quelques pays ont tenté d’inciter au retour des entreprises étrangères en Chine vers leurs pays d’origines ou d’autres d’Asie, en les promettant des frais de déménagement. Le directeur du National Economic Council de la Maison Blanche, Larry Kudlow, cité par l’agence Bloomberg, avait, dans sa déclaration du 9 avril, suggéré aux États-Unis de payer les 100% de frais liés aux déménagements des entreprises américaines, dans l’idée de favoriser leur retour à la maison. Les propos de Larry Kudlow ont suscité des conjectures concernant le retour en masse des capitaux étrangers en Chine. Certains experts ont constaté qu’avec la propagation du COVID-19, plusieurs pays prêtaient davantage attention à la sécurité de leurs chaînes d’approvisionnement et leurs chaînes industrielles. Pour leur part, les grandes entreprises vont tenir compte de la diversification de leur production, afin d’éviter les questions de transport des matières premières et des produits intermédiaires, causées par la fermeture des frontières dû à la prévention et le contrôle des épidémies.

En effet, investir en Chine ou y retirer ses investissements, c’est une question qui dépend de plusieurs facteurs notamment les ressources, le marché, l’efficacité, les politiques. Mais les facteurs fondamentaux sont la confiance et la possibilité de faire des profits. Le président de la Silk Corp, Jonathan Klein a dit que la base industrielle et la main d’œuvre qualifiée dans le secteur automobile de la province du Jilin, constituaient le soubassement de la confiance qu’il a dans le développement du modèle de voiture de sport-Hongqi série S. Selon lui, dans le cadre de l’initiative «la Ceinture et la Route», son entreprise va coordonner sa capacité d’innovation globale et ses investissements, dans le but de pousser davantage la transformation et la montée en gamme de l’industrie d’automobile.

Sur le plan matériel, Chine est le seul pays du monde qui possède une industrie comprenant toutes les branches d’activités, c’est la raison d’être de plusieurs industries manufacturières étrangères en Chine, qui y trouve un terrain propice pour le développement de leurs affaires, et de rester toujours au-devant de la scène mondiale. Sur le plan des infrastructures, la Chine a construit les réseaux ferroviaires, routiers, maritimes et aériens les plus efficaces du monde. Parmi les 10 plus grands ports à conteneurs, 7 se trouvent en Chine. Sur le plan d’administration, la Chine élargit sans cesse ses domaines d’ouverture, assouplit les conditions d’accès au marché, simplifie les procédures d’approbation, et a amendé et élaboré une série de lois favorisant les investissements étrangers. Pour ce qui est des talents, la Chine forme plus de 400 000 ingénieurs chaque année. Des chiffres supérieurs au total des ingénieurs formés en Europe et au Japon.

Aujourd’hui, avec une population de plus de 400 millions de personnes à revenu moyen, la Chine est devenue un pays de grande consommation. Selon le Bureau national des Statistiques de Chine, le volume des ventes au détail des articles de consommation a atteint plus de 38100 milliards de yuan en 2019, soit une augmentation de 9% par rapport à l’année précédente. Ce volume, s’approche de plus en plus de celui des Etats-Unis. Ce qui fait de la Chine le 2ème consommateur du monde. Selon des projections, en 2035, le volume total de consommation de la Chine sera supérieur à ceux des Etats-Unis et de l’Europe réunis. D’après un reportage publié le 14 avril sur le site-web de CNN, 40% des volumes de vente du groupe allemand Volkswagen et du groupe américain GM Motors dépendent du marché chinois. C’est pour cette raison que le constructeur automobile de voitures électriques Tesla Inc. a construit son 3ème Gigafactory à Shanghai.

Alan Beebe, le président du Chambre de commerce des Etats-Unis en Chine, a récemment dit qu’à sa connaissance, la plupart des membres de sa chambre n’ont pas l’intention de quitter la Chine dans un bref délai.

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