Commentaire : Mensonges au sujet du virus, des tentatives politiquement dangereuses

RCI 2020-04-23 17:43:23
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L’écrivain américain Mark Twain disait : « Un mensonge peut faire le tour de la terre le temps que la vérité mette ses chaussures ». Aujourd’hui, prônés éperdument par certains esprits malintentionnés, de gros mensonges prétendant que le nouveau coronavirus aurait été créé dans l’Institut de virologie de Wuhan, ont été rapidement mis sous le feu des projecteurs. Le 17 avril, le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo, s’est même donné le luxe, lors d’une interview qu’il a accordée à Fox News, de demander au gouvernement chinois de permettre une enquête des experts américains dans l’Institut de virologie de Wuhan. M. Pompeo fait aussi la propagande de ce mensonge à l’échelle internationale.

Tenant compte des agissements légendaires américains consistant à provoquer des guerres destructives contre les autres pays, sous prétexte de confondre une bouteille de poudre de détergent et une arme de destruction massive, ce comportement des Etats-Unis ne surprend plus. Comme ce qu’a déclaré la lieutenant-gouverneur du Minnesota, Peggy Flanagan: « Il existe une coutume évidente dans l’histoire de notre pays : la discrimination augmente pendant les périodes instables et difficiles, et très souvent, nous cherchons quelqu’un sur qui repose la responsabilité ».

Avec la situation de COVID-19, qui s’aggrave quotidiennement aux Etats-Unis, l’opinion américaine s’accorde désormais pour reconnaître que la Maison Blanche a fait preuve d’une réaction tardive face à l’épidémie.

Aux Etats-Unis, beaucoup de facteurs expliquent l’attitude de la Maison Blanche à rejeter la responsabilité de ses erreurs sur autrui. Il s’agit notamment de la tendance à la baisse de l’économie américaine, des querelles politiques intestines entre deux grandes formations politiques, des critiques médiatiques contre le gouvernement fédéral. A cela s’ajoute également le mécontentement des Américains. Tout ce cocktail de problèmes intervient dans une année aussi cruciale qui sera marquée par la course à la présidence. C’est la raison pour laquelle l’actuelle administration américaine ne mise que sur l’indexation des autres, chose sans laquelle elle n’aura pas la chance de gagner un second mandat.

Le mensonge selon lequel le nouveau coronavirus serait l’œuvre d’une manipulation humaine à partir de l’Institut de Wuhan, n’est qu’une façon pour Washington de chercher un bouc émissaire.

En effet, les inepties et la théorie du complot, selon lesquelles le nouveau coronavirus est une création artificielle depuis un laboratoire, ont déjà été longtemps démenties dans le milieu scientifique. En février dernier, 27 scientifiques parmi les plus renommés du milieu de la santé publique ont condamné cette théorie du complot dans une déclaration conjointe publiée dans la revue scientifique britannique « The Lancet ».

Le 21 avril, la porte-parole de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Fadra Shaib, a réitéré, que toutes les preuves attestaient l’origine animale du virus. Elle a ajouté que son organisation était en train de lutter sur deux fronts : le premier consistant à combattre le COVID-19 et le deuxième à barrer la route aux fausses informations.

Face à l’épidémie, il est nécessaire que tous les pays travaillent main dans la main, d’une façon scientifique. Mais malheureusement, on ne voit que des comportements d’anti-intellectualisme dans le milieu politique américain.

Selon un article publié récemment sur le site Web du journal britannique « The Guardian », le fait que les dirigeants américains font porter la responsabilité du COVID-19 à la Chine est un jeu qui pourrait devenir fatal. Ce genre de jeu de critiques et de subterfuges politiques sans en mesurer les conséquences, est non seulement en train de tuer les Américains, de saboter l’influence des Etats-Unis dans le monde, puisque le risque d’affrontements entre les Etats-Unis et la Chine réduit les chances de voir ces deux pays travailler ensemble pour éliminer l’épidémie actuelle et d’autres qui pourraient, sait-on jamais, surgir dans le futur.

Le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus a dit, le 20 avril, que la propagation du virus avait tiré profit des divergences entre les hommes, les partis politiques et les différents pays. « Le pire est à venir » au cas où différents pays ne seraient pas en mesure de faire preuve de solidarité tant à l’interne qu’à l’externe, a prévenu le patron de l’OMS.


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