Commentaire : Il est immoral d’instrumentaliser les morts liés au Covid-19

RCI 2020-04-20 22:19:49
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Ces derniers jours, lors de ses briefings sur l’épidémie de la Maison blanche, le dirigeant américain s’est plusieurs fois attaqué à la Chine, disant que le nombre de décès lié au Covid-19 en Chine avait été moins évalué. «Le nombre de morts en Chine devrait être beaucoup plus nombreux qu’aux Etats-Unis», avait-il déclaré sur les réseaux-sociaux.

On ne vit qu’une seule fois, dit-on. Toutes les vies humaines perdues à cause de l’épidémie constituent une tragédie. Visiblement, ce volume important de morts ne semble être que de simples statistiques et d’outils politiques pour les hommes politiques américains. Ce manque de respect de la vie humaine, pourtant sacrée, et ces attaques sans fondement suscitent l’ire des internautes américains:«Ce n'est pas une course à la mort. Les gens sont en train de mourir», interpellent-ils sur les réseaux-sociaux.


Devant le mécontentement de l’opinion américaine, qui en a marre de la propagation de Covid-19 dans leur pays, les hommes politiques américains, plutôt de trouver les réponses aux questions du peuple américain, ils s’en prennent curieusement à la Chine. Allant de hauts responsables de la Maison Blanche, jusqu’aux membres du Congrès, en passant par des fonctionnaires des services des renseignements et de la Défense nationale, des attaques contre la Chine ne cessent de se multiplier. Le commentaire de New York Times, selon lequel la Chine était un bouc émissaire idéal dont se sert le camp Républicain pour sauver leur difficile campagne électorale, en dit long sur cette situation.


 Sauver les vies humaines a toujours été le leitmotiv de la lutte contre le nouveau coronavirus en Chine. C'est par le respect à la vie humaine que Wuhan a révisé, le 17 avril, le nombre de cas confirmés et de décès lié au Covid-19. Ainsi, le nombre de décès a augmenté de 1.290, passant de 2. 559 à 4. 632.

 

Comme l'a souligné le porte-parole du Ministère chinois des Affaires étrangères, il s'agit d'une pratique internationale de réviser les données sur les maladies infectieuses. Car plusieurs facteurs affectent la précision des statistiques, ajoute-t-il. Au début de l'épidémie, tous les malades n’ont pas été acheminés à l’hôpital, certains établissements n’avaient pas accès au système d'information sur le contrôle des maladies, le personnel soignant était débordé… il est donc possible que les chiffres ne soient communiqués à temps, de façon exhaustive, a encore expliqué le porte-parole. Mais ceci ne peut en aucun cas être interprété comme une manière de dissimuler intentionnellement les faits, a-t-il enfin fait savoir, précisant que la pratique est bien reconnue par la communauté internationale


Maria Van Kerkhove, directrice technique du programme d’urgence de l’OMS, a pour sa part indiqué qu’il était difficile d’avoir des statistiques précises à partir de l’apparition de l’épidémie. Elle a dit s’attendre d’ailleurs à la révision des données de la part de plusieurs pays. C’est sur ce point précis que la ministre canadienne de la Santé, Patty Hajdu a aussi déclaré: «En termes de taux d'infection et de mortalité, rien n'indique que les données en provenance de Chine comportent une fraude.»

Cependant, ces remarques n’ont jamais été prises en compte par certains politiciens américains. Quand la Chine a mobilisé tout son corps médical pour aider Wuhan, et pendant que 1.4 milliards de Chinois se sont sentis obligés de rester chez eux, pour les dirigeants américains, l’épidémie de Covid-19 n’était qu’une grippe.

Aujourd’hui, des gens se posent la question: pourquoi le taux de mortalité est plus élevé aux Etats-Unis qu’en Chine, sachant que les Etats-Unis disposent des installations et technologies médicales les plus avancées et développées du monde. Le magazine américain «Science» a, dans l’un de ses articles publiés fin mars, expliqué que le confinement de la ville de Wuhan mis en place dans les 50 jours suite à l’apparition de l’épidémie, était décisif dans la lutte contre la propagation de l’épidémie. Le Magazine affirme que cette décision courageuse de la part des autorités chinoises a évité la contamination de plus de 710 000 personnes, réduisant ainsi de 96%, le nombre d’infection potentielle.

Selon les données de l'Université Johns Hopkins, jusqu’à 6 heures du matin du 20 avril (heure de Beijing), les Etats-Unis dénombraient déjà 750 000 cas confirmés, et plus de 40 000 décès. La presse américaine pointe du doigt l’incompétence du gouvernement. Les gouverneurs et maires de divers Etats multiplient des propos dénonçant l’inaction du gouvernement fédéral. Le maire de New York, Bill de Blasio, a lui aussi fait savoir le 19 avril qu’il avait plusieurs fois demandé de l’aide au gouvernement fédéral, sans avoir la moindre réponse du patron de la Maison blanche ou de son adjoint.

Ne pas se soucier de la vie de son peuple, tout en se montrant actif dans le tapage médiatique et dans la culpabilisation des autres, c’est cela peut-être la cause de son échec dans la lutte contre l’épidémie que le gouvernement américain semble reconnaître. Il vaut mieux la peine pour lui de se ressaisir et de voir les choses du bon côté. Continuer de politiser l’épidémie, voire d’instrumentaliser les morts, ce serait une grosse erreur de sa part, qui pourrait conduire à la plus grande tragédie humaine.

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