Commentaire : suspension des contributions américaines, Washington incapable de trouver la faute de l’OMS

RCI 2020-04-18 18:12:03
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Face à l’actuelle crise sanitaire, le président américain, contre toute attente, a annoncé la suspension des contributions américaines à l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Un sérieux coup porté à la lutte antiépidémique à l’échelle mondiale, notamment pour des pays les moins avancés. Cette décision a été vivement critiquée par l’ensemble de la communauté internationale.

Des erreurs d’appréciation répétées de Washington, ont fait que les Etats-Unis soient à l’heure actuelle le pays le plus durement touché par le COVID-19. En période cruciale, cette décision de l’administration américaine est considérée comme un geste consistant à rejeter la responsabilité à autrui, dans le but de détourner l’attention des Américains. Le président américain a listé sérieusement quelques accusations contre l’OMS lors de la conférence de presse, dans laquelle il a annoncé sa décision très controversée, mais aucune de ces accusations ne tient la route.

Tout d’abord, la partie américaine accuse l’OMS de «manquer à son devoir» et de «dissimuler les informations sur la propagation du virus». Mais si l’on fait un examen rétrospectif des réactions de l’OMS depuis l’apparition du nouveau coronavirus, on se rend compte que les faits parlent d’eux-mêmes.

Tout commence à partir du 3 janvier dernier, lorsque la Chine a commencé à communiquer régulièrement la situation épidémique à l’OMS. Deux jours plus tard, l’OMS a tiré la sonnette d’alarme concernant l’apparition de la pneumonie d’origine non encore identifiée.

Depuis le 7 janvier, l’OMS a commencé à communiquer régulièrement sur la situation épidémique, par voie de téléconférence, avec les fonctionnaires chargés de la santé publique de tous les pays, parmi lesquels des Américains.

Le 10 janvier, l’OMS a publié une série de mesures techniques générales sur la détection et l’administration des cas susceptibles. Les 22 et 23 janvier, des réunions du Comité d’Urgence de cet organisme onusien au sujet de l’épidémie ont eu lieu.

Le 30 janvier, l’OMS a qualifié officiellement le COVID-19 d’une urgence de santé publique de portée internationale (USPPI). En février dernier, l’OMS a envoyé une équipe d’experts sanitaires internationaux en Chine, dans laquelle se trouvaient des experts américains, afin de se renseigner sur la situation épidémique sur place.

Durant toute la période de prévention et de contrôle de l’épidémie, l’OMS a fréquemment organisé des conférences de presse, en vue de communiquer la situation en temps réel, avancer des propositions professionnelles, et coordonner la lutte antiépidémique. Jusqu’à la première décade du mois d’avril, l’OMS a envoyé plus de 2 millions d’équipements de protection personnelle à 133 pays, et plus d’un million de kits de détection à 126 pays. Elle a, en même temps, rassemblé plus de 400 élites scientifiques du monde pour fixer les priorités et accélérer les recherches actuellement en cours. Elle travaille avec plus de 90 pays afin de trouver des traitements efficaces, avec plus de 40 pays dans l’élaboration des procédures de recherches, visant à connaître les moyens de propagation, les caractères épidémiologiques et cliniques du virus. L’OMS a-t-elle rempli ses obligations ou pas? Tout le monde le voit.

Deuxièmement, la partie américaine a accusé à tort et à travers l’OMS de «ne pas avoir évalué objectivement la situation épidémique en Chine, mais en la défendant trop». Comme le fait susmentionné, l’OMS a envoyé, en février dernier, une équipe d’experts sanitaires internationaux en Chine, y compris des experts américains. Pendant 9 jours d’études sur place, ils ont travaillé ensemble avec leurs collègues chinois à Beijing, au Guangdong, au Sichuan et au Hubei, et ont conclu dans leur rapport détaillé que la Chine avait pris des mesures de prévention et de contrôle «les plus courageuses, flexibles et positives de l’histoire», et avait servi des expériences importantes à la vague de l’épidémie à laquelle le monde devrait faire face. Le Directeur général de l’OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus a souligné, au milieu du mois de février dernier, que la Chine méritait des éloges grâce à ses mesures concrètes et efficaces de prévention et de contrôle.

Troisièmement, la partie américaine a considéré l’opposition de l’OMS à la restriction de voyage au début de l’épidémie comme une décision catastrophique.

En tant qu’organisation internationale la plus prestigieuse et la plus professionnelle dans le milieu de santé publique, les propositions avancées par l’OMS obéissent aux jugements scientifiques et ses objectifs, et correspondant aux prescrits du «Règlement sanitaire international». En effet, lors des 5 dernières USPPI, dont la grippe aviaire H1N1 en 2009, l’OMS n’a jamais proposé des restrictions à l’égard du voyage ou du commerce.

A noter que le Comité d’Urgence de l’OMS, composé des experts indépendants de différents pays, dont ceux des Etats-Unis, joue un rôle important dans la présentation des propositions du genre. Que le gouvernement américain s’acharne sur cette question, cela n’occulte en rien la multiplication d’erreurs de l’administration américaine, à la base de la gestion chaotique actuelle de la pandémie. Aussi, ces manœuvres dilatoires de la part des Etats-Unis ne sauront en aucune manière aider ce pays à se soustraire de sa responsabilité aussi flagrante que puisse paraître.

D’après la déclaration du sommet extraordinaire du G20 sur l’épidémie de COVID-19, convoqué le 26 mars, toutes les parties s’engagent à soutenir et renforcer le rôle de coordination dans la lutte antiépidémique mondiale du COVID-19. Mais les Etats-Unis ont renié leurs engagements. La suspension de ses contributions à l’OMS est bien évidement un comportement irresponsable et immoral.

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