Covid-19 : les vociférations incohérentes ne couvrent pas les défaillances de Washington

RCI 2020-04-14 21:32:45
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Aux Etats-Unis, la situation de l’épidémie du Covid-19 est encore alarmante. Le nombre de malades et de morts ne cesse de prendre de l’ascenseur. Ce qui ne présente rien aux politiciens, préférant s’attaquer à la Chine. Ils sont nombreux à se lancer dans la campagne de diabolisation de la Chine. Le secrétaire d’Etat Mike Pompeo, le conseiller au commerce Peter Navarro, les sénateurs Tom Cotton et Lindsey Graham, à tour de rôle, vocifèrent contre la Chine, criant haut et fort «l’origine chinoise du Covid-19». Pour eux, la Chine aurait «dissimulé des informations par rapport à l’épidémie» et devrait être tenue responsable de la propagation du virus dans le monde. Ces caciques de l’administration américaine ne se sont pas arrêtés là. Ils sont dans la phase d’intoxiquer certains organismes à qui ils demandent de réclamer des soi-disant dommages-intérêts à la Chine.

Cependant, l’Organisation mondiale de la Santé et d’autres instances internationales, qui suivent l’évolution du Covid-19 depuis son apparition, ont plusieurs fois salué la dextérité de ce pays et la rapidité avec laquelle elle a su réagir à l’épidémie et donner à partager les informations au monde.

L’hebdomadaire scientifique Nature a publié un édito intitulé «Mettre fin à la stigmatisation». Ce journal a, pendant trois jours d’affilée, présenté des excuses pour avoir lié l’origine du nouveau coronavirus à Wuhan. «Identifier un virus ou une maladie à une localité, parce que c’est de là qu’il est parti, relève d’un fait irresponsable», a regretté l’éditorial de Nature.

Washington tente en effet de faire porter à la Chine le chapeau de la crise sanitaire qui touche le monde entier, surtout que la présidentielle américaine pointe à l’horizon, indique le site d’informations américain TheDailyBeast, le 12 avril. Ces politiciens américains peuvent continuer à inventer des histoires dans le contexte de l’épidémie. Mais cela ne suffit pas pour couvrir les faiblesses de leur riposte au Covid-19.

Dans ce qui apparaît comme l’impréparation américaine face à la rapide propagation du virus, il y a le fait que Washington a pris 2 mois de retard dû à son ignorance et arrogance.

Selon Associated Press, c’est en décembre 2019 que le Pentagone était informé du nouveau coronavirus, après que la Chine a publié un premier rapport; Robert Redfield, le directeur général du CDC a reçu le 3 janvier l’appel de la Chine qui donnait l’alerte. Pourtant, Alex Azar, le secrétaire à la Santé et au Service public a attendu jusqu’au 18 janvier avant de remonter l’information à la hiérarchie. Il apparaît évident que le gouvernement fédéral a ignoré l’éventualité d’une menace épidémique. Mal lui en a pris, à ce jour, les Etats-Unis font face au manque des matériels nécessaires à lutter contre le Covid-19. L’erreur de Washington était de penser que les informations provenant de la Chine n’étaient «pas fiables».

Pourquoi cette réaction de la part de Washington? Son ignorance, arrogance et sa méfiance légendaire à l’égard de la Chine. Au début, certains individus aux Etats-Unis restaient bras croisés pour admirer «l’incendie de chez le voisin». A cause de leurs arrogances, les dirigeants américains ont considéré le Covid-19 comme une «grosse grippe». Le message a été reçu par la société américaine qui s’endormait sans prendre conscience du danger qui les guettait.

Autre chose. Aux Etats-Etats, les conflits politiques occupent tellement les esprits au point que les responsables politiques n’ont pas eu le temps de se concentrer sur la pandémie.

Juste fin février, aucun dispositif n’a été mis en place pour préparer le pays à la crise sanitaire à venir. Ils ont laissé passer le temps dans les querelles intestines autour du budget qui devrait être alloué à cette crise sanitaire. Républicains et Démocrates étaient aux antipodes. Même chose entre les services sanitaires et la trésorerie de la Maison Blanche. La guéguerre a duré jusqu’au 3 mars, le jour où le patron de la Maison Blanche a signé le décret. Trop tard peut-être, parce que la situation n’a pas changé dans le bon sens.

Depuis 2018, la Maison Blanche a poussé le congrès à réduire le portefeuille d’Obama Care, à couper à hauteur de 15 milliards de dollars le budget fédéral pour la santé, à annuler l’octroi de 30 millions de dollars pour le fonds des «crises compliquées».

Enfin, la politique dite America First, qui consiste aux Etats-Unis à se couper presque du monde, a porté préjudice à la coopération internationale dans la lutte contre l’épidémie.

Les pays du monde doivent coopérer en mettant de côté tout intérêt égoïste, car le virus ne connaît pas de frontières, a indiqué le patron de l’OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus dans un de ses articles récents.

Les Etats-Unis ont agi de manière abasourdissante jusqu’à présent: piller les masques commandés par autres pays, tenter de garder pour eux-mêmes le vaccin développé par une société allemande, menacer de ne pas payer leur contribution à l’OMS…autant d’actes, doublés d’indélicatesse, qui mettent à l’évidence leur égoïsme nationaliste.

«Le virus ne tient pas compte de pays ou de race. Nous sommes tous dans un même bateau, si danger y a, personne n’en sera épargné.» C’est presque en ces termes que se traduit l’avertissement lancé par Nature dans son éditorial mea culpa. Une réalité que les décideurs de Washington n’ont malheureusement pas vue.

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