Commentaire : Comment Trump a mal géré l'épidémie du Covid-19 aux Etats-Unis

2020-04-14 18:22:11
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Le journal américain New York Times a, dans son édition du 8 avril, publié un article sous le titre: «Never seen anything like it», traduit en français « On n’a jamais vu de pareil». La parution de cet article évocateur coïncide avec la quatrième semaine d’urgence nationale décrétée aux Etats-Unis à la suite de la propagation de Covid-19.

Le journaliste, auteur de cet article, peint un tableau sombre et peu reluisant dans la situation actuelle aux Etats-Unis. A travers des images, il montre des voitures formant de longues files d’attente de plusieurs kilomètres depuis les entrées des banques alimentaires du Nebraska à Washington.

Environ 16,8 millions d'Américains ont été licenciés ou mis en congé en l'espace de trois semaines - soit plus de 10% de la main-d'œuvre américaine. Une situation plus grave que celle connue lors du pire mois de la Grande Récession.

Samedi, le président américain Donald Trump a déclaré «l’état de catastrophe majeure» dans les 50 Etats fédérés. Une première dans l’histoire des Etats-Unis. Pour beaucoup, la succession rapide d'événements qui a changé le cours normal de la vie des Américains, était trop difficile à comprendre.

Alors, comment les Etats-Unis sont-ils entrés progressivement dans la crise épidémique ?

Dès le 31 décembre 2019, le Centre américain de Contrôle et de Prévention des Maladie (CDC) a été informé de l’existence d’un «groupe de 27 cas de pneumonie» d'une origine inexpliquée à Wuhan. C’était le même jour où la Chine avait signalé le même nombre de cas de pneumonie inconnue dans cette ville, chef-lieu de la province du Hubei.

Entre le 31 décembre 2019 et le 3 janvier 2020, la Chine a signalé 44 cas de ce type auprès du Bureau de l'OMS en Chine.

Le 1er janvier, l'OMS a mis sur pied l'équipe de soutien à la gestion des incidents pour se préparer à une flambée. Deux jours plus tard, un responsable chinois a informé le directeur du CDC, Robert Redfield, de l’apparition d'une maladie respiratoire à Wuhan. Redfield a transmis l'information à Alex Azar, le secrétaire à la Santé et aux Services sociaux, qui a ensuite informé le Conseil de Sécurité nationale.

Mais ce n'est que fin janvier que Trump a fait ses premiers commentaires sur la maladie, un jour après que les Etats-Unis ont confirmé leur premier cas à Seattle. «La situation est sous contrôle», a déclaré le président d'un ton optimiste.

Entre la notification de Beijing et la réaction de Trump, l'OMS a publié sa première information sur l'épidémie et un guide technique sur la façon de détecter, tester et gérer les cas potentiels dans tous les pays, tandis que les autorités sanitaires chinoises ont identifié le virus et partagé sa séquence génétique publiquement. C'est également au cours de cette période que les responsables sanitaires locales de Wuhan ont exclu la grippe, la grippe aviaire, les infections à adénovirus, le syndrome respiratoire aigu sévère et le syndrome respiratoire du Moyen-Orient. De plus, la Commission nationale de la santé de la Chine a confirmé que le nouveau coronavirus se transmettait entre humains.

De l'autre côté, le CDC n'a pas pris de mesures concrètes de prévention et de contrôle, à l'exception d'un avertissement aux Américains voyageant à Wuhan. Il semble que les nouveaux cas en Thaïlande, au Japon et en Corée du Sud au 20 janvier n’avaient pas retenu leur attention.

Au cours des prochains jours, Washington était sur un calendrier chargé d'imposer des restrictions de voyage en Chine et d'évacuer les citoyens américains se trouvant à Wuhan.

Selon un reportage de «Washington Post», le conseiller permanent de Trump, Peter Navarro, a écrit un mémorandum vaticinant 500 000 décès aux Etats-Unis pour fin janvier. Cependant, ses prédictions sont tombées dans les oreilles des sourds.

Pendant ce temps, deux camps à la Maison Blanche étaient à couteaux tirés au sujet de la politique mise en place dans le cadre de la lutte contre le Covid-19. Les uns exhortaient Trump à l'action, tandis que les autres, appelaient à la priorisation de la présidentielle de novembre prochain.

Un jour après que l'OMS a déclaré le coronavirus une urgence de santé publique de portée internationale, les Etats-Unis ont annoncé une urgence de santé publique en raison du virus, le dernier jour de janvier.

En février, la Chine et d’autres pays renforcent les mesures de prévention et de contrôle pour enrayer la propagation de l’épidémie.

Outre les restrictions à l'immigration et l'interdiction de voyager, l'Administration Trump n’a presque pas pris d'autres mesures de prévention et de contrôle efficaces.

En même temps, la capacité de détecter le Covid-19 aux Etats-Unis est limitée et le virus n'a pas été surveillé en temps opportun, ce qui a entraîné une nouvelle propagation de l'épidémie.

Les hôpitaux nationaux aux Etats-Unis sont confrontés à l’épineuse pénurie de kits de dépistage, même si Trump s’était montré rassurant en vantant les capacités du CDC à procéder aux tests. «Quiconque veut le test sera testé», avait déclaré le président américain.

Alors que l'épidémie continue de faire des victimes, les Etats américains ont également commencé à appliquer des mesures de contrôle strictes. Des concepts tels que « distanciation sociale », « auto-isolement » et « courbe plate » sont apparus dans le quotidien des Américains. Des changements beaucoup plus profonds.

L'épidémie n’a épargné l'économie américaine. Ce secteur est durement frappé. Les actions américaines s’effondrent, déclenchant de multiples mécanismes de fusion ; la Fed baisse d'urgence ses taux d'intérêt pour atténuer l'impact de l'épidémie sur l'économie.

Le nombre de cas confirmés et de décès du Covid-19 aux Etats-Unis continue d'augmenter. Le nombre de morts à New York a même dépassé le nombre de personnes tuées dans les attentats terroristes du 11 Septembre.

Face à la montée en flèche du taux de chômage, Trump a ignoré l'augmentation continue du nombre de décès et a proposé de reprendre le travail en mai.

En cette période de l’épidémie, l'hôpital a licencié un grand nombre d'employés.

En raison de la chirurgie non urgente arrêtée pendant des dizaines de semaines, de nombreux hôpitaux aux Etats-Unis ont subi de lourdes pertes de bénéfices. Beaucoup d’hôpitaux sont obligés de licencier temporairement du personnel pour économiser de l'argent. Des milliers d'employés ont été contraints aux vacances.



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