Commentaire : Pompeo, manipulateur dans les coulisses de la Maison Blanche

RCI 2020-04-13 20:58:44
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Face à la pandémie de COVID-19, les Etats-Unis perdent leur crédibilité nationale par une série de conduites indignes. Ils ont d'abord intercepté des masques destinés à l'Allemagne, ensuite essayé d'interdire à la société 3M d'exporter des masques vers le Canada et les pays d'Amérique latine. Enfin, les Etats-Unis ont proféré des propos racistes contre la Chine dans l’optique de la faire passer pour le bouc émissaire. Ce pays de l’Amérique du nord maintient également ses sanctions contre l'Iran et Cuba, rendant difficile l’acheminement des équipements médicaux nécessaires à la lutte contre l’épidémie dans ces pays.

Récemment l'ancien secrétaire d'Etat adjoint aux Affaires Asie-Pacifique du département d'Etat américain Kurt Campbell et le chercheur senior du centre Chine de l’Université Yale Rush Doshi ont co-signé un article sur le magazine Foreign Affairs, dans lequel ils évoquent le manque d’implication de Washington dans la lutte contre la propagation du COVID-19, contrairement, soulignent-t-ils, à la volonté que la capitale américaine avait affichée lors de la riposte contre l’épidémie de maladie à virus Ebola.

De plus en plus de gens mettent en avant la responsabilité du secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo dans la descente aux enfers de la diplomatie américaine. D’ailleurs le Washington Post a qualifié Pompeo de « l’un des pires secrétaires d'Etat de l'histoire». Si on passe en revue son parcours politique, on découvrira qu'il est un «caméléon politique» changeant des couleurs à tout moment, pourvu qu’il se retrouve sur la bonne voie menant à la Maison Blanche.

En tant que membre du Congrès de l'Etat du Kansas, Pompeo a déclaré en mars 2016 que l'actuel dirigeant américain, à cette époque candidat du camp républicain, ne tarderait pas à devenir un «président dictateur». Deux mois plus tard, la situation au sein du camp républicain est devenue un peu plus claire, Pompeo a fait marche arrière. L’homme a radicalement changé, faisant un virage à 180 degrés pour rejoindre le camp républicain et devenir conseiller diplomatique de Mike Pence.

Au sein de l’Administration Trump, l'équipe diplomatique et de la sécurité nationale a été sujette à plusieurs remaniements. Pourtant, Pompeo reste toujours bien assis sur son fauteuil de secrétaire d'État. Dans un reportage du New Yorker, un ancien responsable gouvernemental, qui a souhaité garder l’anonymat, a qualifié Pompeo de «flagorneur» autour du président américain.

L'influence de Pompeo est omniprésente dans les décisions diplomatiques et sécuritaires. Mais sa piètre qualité professionnelle et morale contraste avec la haute fonction qu’il assume. Ce qui ne fait qu’enfoncer son pays. La question iranienne en est une preuve vivante. Le dirigeant américain avait voulu reculer, lorsque Pompeo, qui préfère «réformer» complètement ce pays, a usé de ses compétences politiques pour empêcher la décision du président américain. Selon CNN, Pompeo aurait été déçu par l'annulation de la frappe contre l'Iran à la dernière minute. Le dirigeant américain a manifesté son intérêt à rencontrer son homologue iranien lors de l'Assemblée générale des Nations unies en septembre 2019. Mais, cette rencontre n’a pas eu lieu. A la place, le général iranien Qasem Soleimani était assassiné en janvier 2020. CNN estime que Pompeo y est pour quelque chose.

Pompeo se réjouit de la détérioration de la situation au Moyen-Orient, ce qui lui permet de réunir les forces conservatrices. Malheureusement, la mission diplomatique de la superpuissance du monde a été compromise, les objectifs diplomatiques à moyen et long terme restent toujours sur les papiers.

Pompeo est un manipulateur de la première heure qui prend le leader américain pour une marionnette. Il a influencé avec éloquence les décisions de la Maison-Blanche et a dirigé l'équipe diplomatique à l'unilatéralisme. Pour satisfaire ses appétits politiques, Pompeo n’hésite pas de mettre la diplomatie américaine en mauvaise posture. Pas surprenant que le dirigeant américain, qui laisse faire la «folie» de Pompeo, en soit lui-même la principale victime.


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