Commentaire : Des politiciens américains cachent leur échec derrière des propos insensés concernant le COVID-19

RCI 2020-04-12 21:58:34
Share
Share this with Close
Messenger Messenger Pinterest LinkedIn WeChat

« La Chine est responsable de 16 000 décès aux Etats-Unis et du sort de 17 millions d’Américains au chômage », c’est ce qu’a dit le sénateur républicain Lindsey Graham, qui s’exprimait, sans avoir honte, au cours d’une émission de Fox News.

Rien d’étonnant dans cette déclaration. On se souvient que les politiciens américains ne sont pas à leur coup d’essai. Plusieurs scénarios similaires avaient déjà eu lieu par le passé, dans lesquels les hommes politiques américains cherchaient par tous les moyens à culpabiliser la Chine dans le contexte épidémique. Leur objectif est de détourner l’attention du public et de se soustraire du coup à leurs responsabilités dans la gestion chaotique de l’épidémie de COVID-19. En jouant à ce jeu, malheureusement connu de tous, ces hommes politiques américains visent également à préserver leurs intérêts privés, ainsi que les intérêts politiques de leur camp.

Dans un article publié à la Une du « Washington Post », il est indiqué qu’après avoir reçu, le 3 janvier, l’alerte venant de la Chine, les discussions entre le président américain et les responsables sanitaires n’ont été officiellement engagées qu’à partir du 18 janvier. Et dans une conversation téléphonique avec le secrétaire à la Santé, Alex Azar, le président a estimé que ce responsable sanitaire allait d’exagération en exagération dans sa façon de rendre compte de la situation de COVID-19.

Ce manque de confiance a engendré de grandes divergences. Fin janvier, des altercations ont opposé le service sanitaire américain au département du budget de la Maison Blanche à propos du budget, qui devait être débloqué pour la gestion de l’épidémie. Il fallait attendre le 6 mars pour que le président américain signât un projet de loi lié aux financements supplémentaires d'urgence. Mais, la situation aux Etats-Unis reste toujours aussi alarmante.

Le « Washington Post » a fait savoir que pendant 70 jours, le gouvernement américain et les institutions administratives n’ont pas su saisir l’opportunité offerte devant eux, afin d’atténuer les risques épidémiques. Le sénateur républicain Lindsey Graham a, lui-même, reconnu dans une émission : « Ce n'est qu’à la date du 13 mars que je l'ai (le président) vraiment vu agir. »

Visiblement rien ne sourit aux Etats-Unis en cette période épidémique. Même les tests de COVID-19 se sont avérés défectueux. Déception, le premier lot de kits de test distribué à partir du 5 février par le Centre de contrôle et de prévention des maladies (CDC) n’a pas donné les résultats escomptés, à cause de défauts techniques. Dès le 13 février, seuls les gens ayant été allés en Chine ou ayant eu des contacts avec des cas confirmés étaient ciblés par les tests du CDC.

Les consignes étaient tellement strictes au point que peu de gens ont eu droit aux tests. Conséquence, beaucoup de cas suspects ont été oubliés.

Le 2 mars, le CDC a arrêté tout simplement de publier les données sur le nombre de personnes testées et le nombre de décès. Tout de suite, le CDC a essuyé les critiques de la part des internautes américains, l’accusant de vouloir «dissimuler la situation épidémique». En même temps, le pays connaissait une pénurie de fournitures médicales.

Les analystes ont mis en évidence le vrai souci des politiciens américains face à l'épidémie, c’est tout simplement l’économie. Après tout, les « réalisations économiques » constituent la priorité de l’actuelle administration américaine et son atout pour envisager un deuxième mandat présidentiel.

« C’est en période de crise qu’il est facile de découvrir le vrai visage d’un pays », a écrit dans son récent article, Nick Bryant, journaliste de la BBC à New York.

Il ne s’est pas trompé en tout cas, d’autant plus que cette épidémie a servi, dans une large mesure, de miroir laissant ressortir le côté malveillant de l’humain, et sa mauvaise conduite. Il n’y a pas de distinction à faire entre pays ou race dans le contexte du virus. Seules l'unité et la coopération peuvent vaincre l'épidémie le plus tôt possible. Comme Bryant l'a écrit dans son article: « La montée en flèche du nombre de décès ne peut pas être résolue avec des tweets ou par la désignation de l’épidémie et le battage médiatique ».


Partager

Articles les plus lus