Pourquoi la Maison Blanche s’en prend-elle à la « Voix de l’Amérique » ?

2020-04-12 17:13:30
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La Maison Blanche critique la Voix de l’Amérique de consacrer plus de temps à parler de la Chine et de l’Iran au lieu de donner des nouvelles sur les Etats-Unis.

Dans un article publié le 9 avril sur son site Internet, la Maison Blanche regrette le fait que la Voix de l’Amérique utilise chaque année environ 200 millions de dollars des contribuables américains pour ne «donner souvent que des nouvelles des adversaires des Etats-Unis en lieu et place des nouvelles concernant les citoyens américains ». La Maison Blanche a présenté des «preuves».

Parmi les nouvelles de la Voix de l’Amérique contre lesquelles s’insurge la Maison Blanche, il y a un reportage de ce média américain, qui affirme que le confinement décrété à Wuhan était un modèle réussi qui a suscité des émules dans de nombreux pays à travers le monde. Autre péché de la Voix de l’Amérique, c’est d’avoir publié, le jour du déconfinement de Wuhan, une vidéo du spectacle de lumière sur son compte Twitter ... Mais ce qui a encore suscité la rage de la Maison Blanche, c’est ce graphique publié le 1er avril par «Voice of America», avec une légende indiquant que «Les décès aux Etats-Unis (ndlr: dus au COVID-19) sont plus nombreux que ceux enregistrés en Chine».

Pour la Maison Blanche, c’est une offense de la part de la Voix de l’Amérique de publier ce graphique avec des statistiques peu reluisantes pour les Etats-Unis en comparaison à la situation en Chine. Pour effacer ce qui semble être une humiliation aux yeux des Etats-Unis, la Maison Blanche a incité des soi-disant experts des services de renseignements à mettre en cause l’authenticité des données de la Chine, sans malheureusement en fournir la moindre pièce de conviction.

Pire, en doutant de l’authenticité des données publiées par la Chine, les Etats-Unis seraient en train de museler la presse et de tirer à boulets rouges sur la «liberté d’expression». Pas seulement les médias américains en souffriraient, mais aussi les gens ordinaires.

Selon le «New York Times», un autre média américain, c’est depuis le mois de janvier que le Dr Helen Y. Chu a commencé à tirer la sonnette d’alarme, avertissant sur le risque du déferlement de l’épidémie de COVID-19 aux Etats-Unis. En février, cette femme médecin a enchaîné avec les résultats des tests qu’elle a d’ailleurs remis entre les mains des compétentes. Ironie du sort, Mme Helen était, sans explication, contrainte au silence. Un fait presque similaire est survenu contre le capitaine Brett Crozier, déchu de son poste, alors qu’il était l’un des commandants expérimentés du porte-avions USS Theodore Roosevelt. Son péché, avoir appelé à l’évacuation des milliers de marins à bord de ce bâtiment marin.

Et on assiste à une vague de licenciement notamment du personnel médical américain. Beaucoup parmi eux ont perdu leurs emplois pour avoir dénoncé publiquement la pénurie de fournitures médicales dans les hôpitaux ...

Le 11 avril, à 15 heures de Beijing, les statistiques de l’Université Johns Hopkins dénombraient 501 609 cas confirmés de COVID-19 aux Etats-Unis, avec un total de décès de 18 777. Un chiffre qui dépasse de loin le nombre de décès en Chine, qui n’en a enregistré que 3 339.

On craint que les politiciens américains se montrent encore beaucoup plus furieux au cas où la Voix de l’Amérique publiait un autre graphique de ce genre. Ce qui est marrant dans cette affaire, est que les Etats-Unis tiennent plus à leur prétendu statut des «défenseurs des droits de l’homme» qu’ils ne se soucient pas curieusement des milliers de vies perdues à la suite de leur impréparation au COVID-19.

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