Le magazine Nature s'excuse trois jours de suite d’avoir identifié le Covid-19 à Wuhan

RCI 2020-04-11 20:17:54
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Le mea culpa du magazine Nature. Cet hebdomadaire scientifique international a, dans son éditorial du 7 avril, intitulé «Stop à la stigmatisation du nouveau coronavirus», présenté des excuses à la Chine pour avoir malencontreusement identifié le Covid-19 à la ville de Wuhan.


Son édito mea culpa a été également publié, le 8 avril, sur son compte twitter.


Et ce n’est pas tout. Pour prouver la sincérité de ses excuses, l'hebdomadaire scientifique a encore publié, le 9 avril, la version chinoise de son édito sur son compte public officiel WeChat et Weibo.

Pourquoi cette revue prestigieuse s’est-elle excusée trois jours de suite sur plusieurs comptes sociaux? Parce qu’elle liait directement le nouveau coronavirus à Wuhan et à la Chine. Elle a reconnu que l'OMS avait déjà publié des directives demandant d’arrêter d’identifier les maladies virales aux lieux de flambée. Une fois qu'une épidémie se produit, tout le monde est en danger, peu importe le lieu d’où elle est partie.

Le magazine a déploré les comportements de certains politiciens qui se livrent à des pratiques malsaines, alors que le monde entier se bat contre la propagation du nouveau coronavirus. C’est le cas du président américain Donald Trump, qui a associé à plusieurs reprises le nouveau coronavirus à la Chine. Le fils du président brésilien, Eduardo Bolsonaro a également qualifié le virus de «faute de la Chine». Quelques politiciens britanniques ont également fait des déclarations dans ce sens.

La revue a détaillé les conséquences de la stigmatisation: l'interruption des études des jeunes étudiants après des attaques racistes, l'affaiblissement de la diversité du campus et la détérioration de l'environnement de recherche.

La publication de l’éditorial a suscité une vive discussion parmi les internautes du monde. De nombreuses personnes ont soutenu que la stigmatisation devait être immédiatement bannie.

Face à la propagation du COVID-19 dans le monde, tous les pays se sont vus obligés de lutter conjointement contre l'épidémie, et l'appel contre la stigmatisation est devenu le principal crédo.

Lors de la conférence de presse du 28 février, le directeur chargé des programmes d'urgence à l'OMS, Michael Ryan, a déclaré qu’au lieu de blâmer qui que ce soit, nous devons déterminer l’origine du virus afin de le contrôler et l'empêcher de frapper à nouveau. Avant d’ajouter qu’il faut faire attention à notre langage. Malheureusement, des propos discriminatoires et des accusations font déjà partie du récit dans le monde.

Le secrétaire général de l'ONU, M. Antonio Guterres a déclaré le même jour que la peur, les rumeurs et la stigmatisation sont les plus grands ennemis.

Le 13 février, la revue médicale britannique The Lancet a publié un article co-signé par 16 spécialistes du droit international de la santé, dans lequel ils ont condamné fermement la stigmatisation et la stratégie du jeu à somme nulle, appelant les pays à coopérer pour lutter contre l’épidémie.


L'article souligne qu’en aucun cas, la santé et la politique étrangère d'un pays ne devraient être fondées sur le racisme ou la xénophobie et que malheureusement ce genre de pratiques se produisent, à l’encontre du peuple chinois et des autres peuples asiatiques.

Richard Horton, rédacteur en chef de la revue The Lancet a publié le 9 avril un article intitulé « le coronavirus est le plus grand échec de la politique scientifique mondiale depuis une génération ». Il a tiré la sonnette d’alarme, « si les humains n’apprennent pas à coexister de façon rationnelle avec les autres, le virus finira par gagner. »

Heureusement, le magazine Nature a présenté ses excuses, ce qui laisse entrevoir la lumière de la raison.

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