Médias américains : alors que la pandémie s'aggrave, Trump s’empresse de blâmer les autres
Aux Etats-Unis, la gestion du COVID-19 reste catastrophique selon plusieurs observateurs. Dans son édition du 9 avril, l’agence Associated Press a fait savoir que le locataire de la Maison-Blanche avait adopté la stratégie de « rejeter la responsabilité à autrui ». L’objectif de Trump, d’après l’AP, consiste à détourner l'attention du public sur la succession d’erreurs commises par son Administration en cette période de crise sanitaire mondiale. Ci-dessous un extrait de l’article de l’Associated Press :
«D’abord, ce sont les médias qui ont commis des erreurs. Ensuite, les gouverneurs démocrates ont essuyé des tirs. La Chine, l’ancien président Barack Obama et les agences de réglementation fédérale ont tous été accusés. Et maintenant, c’est l’Organisation mondiale de la Santé qui est dans le viseur.
Face à l'épidémie, le président Donald Trump se replie sur une stratégie politique dont il a l’habitude : détourner l’attention, nier les faits et blâmer les autres s’il le faut.
Alors qu'il tente de dédouaner la Maison-Blanche du nombre croissant de morts, Trump a parcouru une longue liste de boucs émissaires possibles pour tenter de détourner l'attention et les voix qui s’élèvent de partout pour critiquer les mesures inappropriées mises en place par sa propre Administration, incapables de freiner la propagation de coronavirus aux Etats-Unis.
La liste des blâmés de Trump est longue et changeante.
Des gouverneurs démocrates pour une mauvaise gestion présumée en première ligne de la crise. Les médias, d'abord pour avoir mis l'accent sur la menace du virus, puis pour ne pas avoir accordé à l'Administration le mérite de sa réponse. Les inspecteurs généraux fédéraux, soupçonnés de comploter pour ternir l’image de la Maison-Blanche, et ensuite l'Administration Obama, pour ne pas avoir su bien se préparer. La Chine, initialement absente de toutes responsabilités, a ensuite été accusée d'avoir dissimulé des données sanitaires inquiétantes. Et maintenant l'OMS, dont Trump a menacé de suspendre le financement.
Trump lui-même n'a commis aucune erreur !
Le mois dernier, alors que le pays commençait à se verrouiller, Trump déclarait : "Je ne prends aucune responsabilité du tout pour un manque de tests." Et lorsqu'on lui a demandé cette semaine s'il aurait réagi différemment à la crise s'il avait vu un mémo de janvier d'un conseiller principal, avertissant de la gravité potentielle de l'épidémie de coronavirus aux Etats-Unis, le président républicain a donné une réponse sèche. "Je n'aurais pas pu faire mieux", a-t-il rétorqué.»
Face à une situation électorale défavorable, trouver la faute ailleurs est devenu la directive pour les alliés du président, indiquent quatre responsables de la Maison-Blanche et républicains proches de la Maison-Blanche.