Commentaire : le pillage à ciel ouvert des masques révèle « l’égoïsme national » des Etats-Unis

2020-04-08 22:39:05
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«Guerre des masques», voilà le titre de CNN pour décrire la rude concurrence des masques que se font plusieurs pays sur fond de l’épidémie. Au premier plan se trouve la seule superpuissance au monde. Depuis la flambée de l’épidémie, plusieurs reportages révèlent «l’interception» des masques et d’autres fournitures médicales anti-épidémiques d’autres pays par les Etats-Unis. Certains de leurs alliés sont parmi les victimes de cette supercherie.

Selon un reportage récent de la presse allemande, un lot de masques commandés par l’Allemagne en Chine ont été détournés hors de Chine et transportés vers les Etats-Unis. Le sénateur allemand Andreas Geisel a qualifié cet acte de «piraterie moderne». Les médias français ont également dénoncé une tentative pareille des Américains. Selon la Société Radio‑Canada, les alliés des Etats-Unis, de l’Europe à l’Amérique du Sud, se plaignent du fait que les Américains, au style du Westward Movement, rachètent à un prix élevé ou détiennent directement les ressources médicales dont le monde entier a urgemment besoin.

Face au comportement de voleur des Etats-Unis, les autres pays ont dû déployer des méthodes extraordinaires pour sécuriser leurs approvisionnements. La directrice de l’Administration de la Santé de Berlin Dilek Kalayci a recouru à l’armée de défense fédérale allemande pour conduire sous bonne escorte les matériels de protection. Le Brésil, l’épicentre de l’Amérique du Sud, a affirmé que des avions militaires seront envoyés en Chine pour assumer la livraison, afin de se rassurer de l’acheminement sans faille de ses fournitures médicales vitales. Le Brésil ne veut pas être victime du vol. Dans le même temps, des fonctionnaires de plusieurs pays ont critiqué le comportement américain de vol flagrant de masques. Des internautes ont commenté : «Au moment de la crise, les Etats-Unis considèrent le vol des maques appartenant à leurs plus proches alliés comme une bonne idée, ce qui est vraiment méchant et honteux.»

Mais en fait, piller des fournitures n'est qu'une partie de l’absurdité américaine. La Maison Blanche a réactivé le Defense Production Act d’origine de la période de la guerre de Corée pour empêcher l’exportation des matériels médicaux produits aux Etats-Unis. Le gouvernement américain a demandé l’entreprise 3M, le producteur principal des masques N95 de délivrer les masques produits à l’étranger vers les Etats-Unis et a interdit leur exportation au Canada ou à l’Amérique latine. «Nous avons besoin de ces masques, et nous ne voulons pas que les autres les obtiennent.» Ces paroles du dirigeant américain montrent clairement «l’égoïsme national» face à la pandémie.

De nombreux alliés des Etats-Unis ont exprimé leur déception. Il y a quelques jours, le gouverneur de l'Ontario au Canada, Doug Ford, s’est plaint : «Nous devrions être une seule famille. Je suis particulièrement déçu maintenant. Ils ont maintenant abandonné une partie de la famille (nord-américaine)».

La prévention et le contrôle de l’épidémie sont un miroir qui reflète le véritable égoïsme et la laideur de certains politiciens américains. Cela permet également à la communauté internationale de mieux comprendre le véritable sens d’« America First», c’est-à-dire que l'ordre international et ses soi-disant alliés ne peuvent que servir les intérêts nationaux des Etats-Unis. Le journal français Le Monde a récemment publié un article du journaliste Piotr Smolar selon lequel la pandémie du COVID-19 a ouvert un «nouveau champ de bataille» pour les relations transatlantiques déjà en difficulté. Effectivement, sous l'impulsion de « l'égoïsme national », les relations transatlantiques sont depuis longtemps endommagées. Un autre article du journal britannique The Guardian, a rappelé que «dans plusieurs aspects, la distance entre les Etats-Unis et l’Europe est le plus loin depuis 1941».

Le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo a dit dans un discours: «Nous avons menti, nous avons triché, nous avons volé.» Maintenant il faut encore ajouter «nous avons pillé». Cela nous rappelle les paroles de l’ancien président du Conseil européen, Donald Tusk: «Avec un ami comme les Etats-Unis, qui aura besoin de l’ennemi?»

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