Commentaire : Face à l'épidémie, les politiciens américains peuvent-ils faire plus que de s’adonner à l’art de la parole ?

RCI 2020-03-20 17:34:03
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Ces derniers jours, des dirigeants américains ont qualifié, à maintes reprises, le COVID-19 de «virus chinois». Des propos qui ont troublé le monde dans son ensemble. La communauté internationale critique cette qualification teintée de visées racistes. «Il s'agit d’un acte délibéré visant à conduire la prévention et le contrôle de l'épidémie sur la piste de la haine raciale».

Michael Ryan, directeur exécutif chargé du Programme de gestion des situations d’urgence sanitaire de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a déclaré, le 18 mars à Genève, que le virus ne connaissait pas de frontières nationales et qu'il fallait éviter de l'associer à certaines personnes. Il a souligné : « La pandémie de grippe A(H1N1) de 2009 est originaire d'Amérique du Nord, nous ne l'avons pas appelée « grippe nord-américaine ». Par conséquent, lorsqu'il s'agit d'autres virus, il est très important d'utiliser la même méthode de dénomination.

Le même jour, London Breed, maire de San Francisco aux Etats-Unis, a publié une déclaration accusant le dirigeant américain d'avoir qualifié le COVID-19 de «virus chinois» en faisant preuve d’un grand manque de tact.

Evidemment, dans la communauté internationale et à l’intérieur des Etats-Unis, des voix se sont élevées pour critiquer ce poncif du leader américain.

Alors que les mesures de prévention et de contrôle de l’épidémie posent encore problèmes aux Etats-Unis, de plus en plus de gens découvrent que certains politiciens américains n'ont rien fait pour endiguer l’épidémie, si ce n’est de multiplier des paroles vaines.

Aussi curieux que cela puisse paraître, certains politiciens américains passent leur temps à ne critiquer que les autres, alors que la propagation de l’épidémie, dans leur pays, s’accélère. Vaincre le virus relève d’un problème scientifique. Et la recherche des solutions à ce problème ne proviendra pas dans la multiplication des paroles vaines ou dans des méthodes consistant à culpabiliser les autres. Certains politiciens américains véreux poussent le peuple américain dans une situation dangereuse.

Pour l’heure, aucun Etat fédéral américain n’est épargné. Des cas de COVID-19 sont signalés sur tout le territoire américain.

L'équipe dirigeante américaine n'a pas réagi correctement et a tiré une dure leçon du marché. Les baisses continues des taux d'intérêt et l'adoption de politiques d'assouplissement quantitatif n’ont pas été suffisantes pour redonner confiance aux investisseurs, surtout que les cas positifs au COVID-19 ne font qu’augmenter aux Etats-Unis. Quatre fois de suite, les actions américaines ont connu des coupe-circuits boursiers en l’espace de huit jours.

Les dirigeants américains qui ont longtemps cru que le marché boursier était le symbole de la réussite politique, devra se mordre les doigts après la dégringolade des actions américaines. Cette situation est étroitement liée aux scrutins. Cela reflète également la logique implacable qui domine la prévention et le contrôle des épidémies aux Etats-Unis : le capital est plus important que la vie !

A l'heure actuelle, en raison de la grave situation épidémique et des accusations et l’insatisfaction du public, l'équipe de l'Administration américaine est contrainte de renforcer les mesures de prévention et de contrôle de l’épidémie du COVID-19. Les Etats-Unis ont annoncé, le 18 mars, le lancement d'un projet de loi sur l’augmentation de la production de masques et d'autres équipements de protection.

En même temps, voulant masquer sa mauvaise réponse à l'épidémie, de détourner l’attention de l’opinion publique et de se soustraire de sa pression, la partie américaine n’a pas trouvé mieux que de franchir la limite morale en répétant des attaques de stigmatisation contre la Chine.

Tenter de faire porter le chapeau de son échec aux autres est une démarche contre-productive. Une recette pas bonne pour les Etats-Unis qui doivent plutôt s’attaquer à l’épidémie. Les propos racistes et la xénophobie ne sont que des situations de nature à compliquer la tâche à la communauté internationale, qui se concentre actuellement dans la coopération contre cette crise de santé publique.

Face à l'ennemi commun de l'humanité, les politiciens américains, qui perdent leur temps à parler des autres, ne pourraient-ils pas faire quelque chose de sérieux qui puisse profiter vraiment à la vie et à la santé de leur population ?


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