Commentaire: La coopération bien plus que la concurrence dans le partenariat Chine-Europe

2019-12-31 10:56:01
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Le 16 décembre 2019, le conseiller d'Etat chinois et ministre des Affaires étrangères Wang Yi a prononcé un discours intitulé 《Renforcer la confiance mutuelle, approfondir la coopération, assurer un meilleur avenir pour les relations entre la Chine et l'UE》, à l’occasion d’une conférence de presse entre les think tanks européens, organisée à Bruxelles. Dans son discours, il a répondu clairement aux trois grandes questions qui préoccupent le plus l'Europe à propos de la Chine: la Chine est-elle un pays en développement ou un pays développé? La Chine est-elle un partenaire ou un concurrent? La Chine est-elle un pays ami avec lequel on peut coexister en harmonie ou une menace?


Au cours de l’année 2019, dans le contexte de l’escalade des frictions commerciales entre la Chine et les Etats-Unis, et de la tendance à la baisse de l’activité économique du monde entier, il n’est pas facile pour la Chine et l’Union européenne de parvenir à un large consensus sur des questions majeures telles que le renforcement de la gouvernance mondiale, l’adhésion au multilatéralisme et le maintien du libre-échange. Selon Le Monde, il y a multilatéralisme et multilatéralisme. On peut, suivant que l’on est chinois ou européen, avoir le même objectif tout en empruntant des voies différentes pour y parvenir.

Face à l’unilatéralisme américain qui faisait rage et à la volonté du maintien de l’ordre international existant, la Chine et l’UE se sont tenues du même côté de la tranchée, parlant d'une même voix. Cependant, du fait de la reprise économique faible à l’intérieur et des pressions américaines à l’extérieur, il est inévitable de voir apparaître des objections remettant en question la coopération Chine-UE au sein de l’UE. En mars 2019, la Commission européenne a déclaré dans son document «UE-Chine: Une perspective stratégique» que la Chine était un concurrent pour l’UE. Selon le quotidien allemand Handelsblatt, c’était la première fois que l’UE formulait conjointement une stratégie pour la Chine afin de lutter contre la concurrence chinoise.

Au fil des ans, la coopération active entre l’UE et la Chine a été fructueuse pour l'Europe. De 2001 à 2018, le taux de croissance annuel des exportations de l’UE vers la Chine a atteint 14,7%, soutenant environ 4 millions d’emplois. Les investissements des entreprises chinoises en Europe ont sans cesse augmenté. Fin 2017, plus de 2 900 sociétés d’investissement chinois direct avaient vu le jour dans l’UE, créant au total 176 000 emplois locaux. En 2010, Geely Automobile a racheté le constructeur automobile suédois Volvo, conservant et créant plus de 6 000 emplois. En 2016, COSCO Shipping a signé l'accord de cession de 67% de la société du port du Pirée, le plus grand port de Grèce, et le port est passé d'une perte sévère et d'une quasi-paralysie au rang du quatrième plus grand port d'Europe, et plus grand de la Méditerranée.

Dans le même temps, avec l’ouverture et l’amélioration de la consommation intérieure, la Chine est de plus en plus attrayante pour les investissements étrangers, y compris ceux de l’UE. Selon les statistiques, de janvier à novembre 2019, le volume des échanges Chine-EU a augmenté de 7,7% en glissement annuel; de janvier à juillet, les investissements de l’UE en Chine ont augmenté de 18,3% sur un an, et 60% des entreprises de l’UE ont considéré la Chine comme une destination d’investissement majeure. Aujourd’hui, il y a près de 100 vols allers et retours quotidiens entre l'Europe et la Chine, et environ 8 millions de personnes voyagent chaque année. Les deux parties sont devenues une communauté d’intérêts indissociable. Le journal Les Echos a indiqué que le problème n'est plus de savoir s'il convient d'aller en Chine, mais de prendre une bonne décision sur ce qu'il faut faire en Chine.

L'année 2020 est le 45e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la Chine et l’UE, et le début du mandat des nouveaux dirigeants et nouvelles dirigeantes des institutions de l’UE: la Chine et l’UE organiseront la 22e réunion annuelle des dirigeants Chine-UE, la Chine accueillera le sommet des dirigeants Chine- Europe centrale et orientale, et les deux parties devraient également parvenir à un accord d’investissement de haut niveau. Comme l’a dit le ministre des Affaires étrangères Wang Yi lors d’une réunion d’échange des médias de think tanks européens, la coopération entre la Chine et l’UE est bien plus importante que la concurrence, et le consensus plus important que les différences.«Nous sommes partenaires, mais pas rivaux.»

Face à l’évolution des relations sino-européennes, les deux parties doivent dégager un terrain d’entente par-delà les différences et coopérer sincèrement. A l’avenir, une Chine de 1,4 milliard d'habitants, dont 900 millions de main-d’œuvre et 120 millions d’acteurs du marché, apportera certainement aux pays européens un nouveau cycle de fruits du développement et de possibilités de coopération.

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