Le journal a interrogé 2000 jeunes personnes travaillant dans les villes de premier plan de Chine - Beijing, Shanghai, Guangzhou et Shenzhen – afin de mieux comprendre leurs conditions de vie et leurs idées.
La plupart indiquent qu'elles ne se sentent pas liées à la ville dans laquelle elles vivent et 44,1 % estiment que c'est parce qu'elles n'ont pas de hukou (carte de résident).
A 30 ans, Zhang Han travaille dans le secteur informatique et n'aime pas vraiment sa vie à Beijing, malgré un emploi relativement bien payé : « Il est difficile pour moi d'obtenir un hukou à Beijing ou d'acheter un appartement dans un futur proche », explique-t-il.
Il ne prévoit cependant pas de retourner dans son village natal : « Il n'y a que dans les grandes villes que je peux utiliser mes compétences et développer ma carrière. »
Zhang Han n'est pas un cas unique. Quelque 43,8 % des personnes interrogées indiquent qu'elles ne peuvent pas se permettre les prix élevés de l'immobilier dans les grandes villes. Et pour 42,6 %, le coût élevé de la vie fait qu'elles ne se sentent pas attachées à ces villes.
Pourtant, 55 % ajoutent qu'elles souhaitent continuer à travailler dans une grande ville, contre 23 % désirant rentrer chez elles. Parmi ces dernières, elles sont cependant 21,5 % à ne pas en être sûres.
« La plupart de mes amis travaillent à Shanghai depuis que nous sommes sortis de l'université, explique Chen Zeyi, qui vient d'une petite ville dans le nord du pays. Mon cercle social se trouve aussi à Shanghai et je n'ai pas d'amis si je retourne dans ma ville natale. »
Dans cette étude, 59 % des personnes interrogées déclarent que les grandes villes offrent plus d'opportunités d'emploi, ce qui est la raison principale pour laquelle elles souhaitent y vivre. Quelque 49 % affirment qu'elles peuvent davantage y faire l'expérience de nouvelles idées et des secteurs émergents, et 45,3% trouvent les transports plus pratiques.
Pour les personnes interrogées, le sentiment d'appartenance à la ville découle de « l'achat d'un appartement » à 67 %, de « la fondation d'une famille » à 63 % et de « l'obtention d'un hukou » à 56,7 %.
« J'espère pouvoir m'insérer durablement à Beijing avant d'avoir 30 ans », explique Xie Mingyu, qui travaille dans la capitale depuis près d'un an.
Ils sont 43 % à déclarer espérer accomplir leurs souhaits entre 30 et 35 ans ; 24 % entre 35 et 40 ans ; et 19,3 % entre 25 et 30 ans.