A l'issue de son premier séjour à Beijing, et plus généralement en Chine, Quentin Spohn, diplômé en 2013 de l'Ecole Nationale Supérieure de la Ville de Nice avec félicitations du jury a vu exposer ses oeuvres aux locaux de YISHU8 à Beijing du 4 décembre 2016 au 12 janvier 2017. Il s'agit d'un séjour artistique offert aux lauréats du prix YISHU8, créé par l'établissement homonyme dont la vocation est de promouvoir les échanges culturels entre la Chine et la France.

Quentin Spohn né en 1984 à Colombes (Ile de France) s'est d'abord offert quelques jours pour découvrir Beijing et son immensité. "Pendant les deux premières semaines, je visitais Beijing à bicyclette." Il dormait très peu, mais la journée était si enrichissante qu'il ne se sentait pas fatigué du tout. Finalement le gigantesque réseau que Beijing forme et l'impression de perte de repères que l'on peut y éprouver ont notamment constitué des souces d'inspiration de l'artiste.

Quentin Spohn a été marqué durant sa jeunesse par des écrits de sinologues tels que François Cheng et François Jullien. Selon l'artiste, François Cheng a eu le talent de saisir la beauté des peintres chinois, tandis que "le goût de la fadeur du thé chinois" avancé par François Julien était très inspirant pour lui à l'époque et jusqu'à aujourd'hui lorsqu'il visitait la Chine pour la première fois.

Principalement en noir et blanc, les oeuvres de Quentin Spohn font penser à un thé, qui nécessite du temps pour laisser infuser le goût ou le sens. Au cours de cette résidence, l'artiste a changé son processus de création. "Les dessins que j'ai effectué à Yishu8 sont en effet beaucoup plus spontanés et soumis à une part d'aléatoire que ne possédaient mes réalisations précédentes." Dans un petit documentaire sur son séjour, une part d'aléatoire a été dévoilée. L'artiste avait utilisé de la lessive sur la surface de certaines oeuvres.