Le Mont Laoshan revêt non seulement d'un paysage de monts et d'océans, mais, il est également le berceau du taoïsme chinois. La culture taoïste a une longue histoire. Jusqu'à l'époque du milieu de la dynastie des Qing, on y trouvait une centaine de temples taoïstes, soit, comme on dit : « 9 temples, 8 petits monastères, 72 couvents ».
Le Mont Laoshan, célèbre pour son paysage pittoresque et la culture taoïste, attire depuis l'antiquité, des lettrés et des calligraphes. Ils ont été subjugués par le paysage et la culture spécifique du Mont Laoshan. ( Son 1 )
Le matin, la cloche sonne, espérant la paix. Avec pour accompagnement la première sonnerie de l'année 2015, les prières pour le nouvel An 2015 commencent officiellement.
Les citoyens se sont réunis en cette journée du nouvel an au Mont Laoshan. Ils battent la cloche pour prier la paix. ( Son 2 )
« On a prié pour une vie heureuse pour toute ma famille, ainsi que pour leur santé. Pour que leur souhait se réalise. Le taoïsme est le début de tout, on fait une prière pour que le pays respire la paix, la patrie soit forte, de cette façon, on pourra mener une vie heureuse. »
Le Palais Taiping 太平est l'un des plus anciens temples taoïstes du parc paysager du Mont Laoshan. C'est aussi le temple taoïste qui accueille en premier le lever du soleil dans la ville de QingDao.
Hormis le battement de la cloche accueillant le Nouvel an, les touristes peuvent admirer ici le festival de la grande prière, les démonstration de musique taoïste, ainsi que les démonstrations de boxe familiale Xuanzhen玄真, de la boxe de la mante, Tanglang Quan螳螂拳, apprennent comment ménager leur santé, et peuvent même écouter de la musique taoïste. On écoute Wang Lei :
La cloche de la matinée Taiping est l'un des huit sites les plus connus à Yang Kou仰口. On dit que chaque matin, lorsque la cloche au Temple Taiping sonne, des sonneries prolongées se répandent sur 10 lis, soit 5 kilomètres, d'où son nom « la cloche de la matinée Taiping ». Huang Chengtao, un taoïste du Palais Taiping : ( Son 3 )
« La cloche Tai Pingxiao a été forgée durant la dynastie des Qing. Il existe une anecdote sur cette cloche. On dit qu'auparavant, il y avait un taoïste qui exerçait l'alchimie ici. Au moment où la cloche sonnait, le son se propageait dans tout le village de Wang Ge.
La cloche de la matinée Taiping est l'une des nombreuses légendes. Il n'est pas difficile de trouver le lien historique entre le mont Laoshan et la culture autour du taoïsme. En ce qui concerne la position géographique, le Mont Laoshan se situe dans le sud-est de l'ancienne cité Jimo, ce qui le protège des destructions guerrières.
Les monts se dressent, le paysage est particulier, grâce à l'altitude et à l'environnement écologique primitif. Par conséquent, le Mont Laoshan est devenu l'endroit idéal des ermites et des intellectuels.
À l'époque des Printemps et Automnes, des intellectuels s'y rassemblaient déjà, et s'engageaient dans les recherches sur les moyens de ménager la santé. Comme le décrivent les annales du district de la Dynastie Ming : Fuchai 夫差, l'empereur du royaume Wu, monta au Mont Laoshan pour récupérer les oeuvres classiques à propos de la santé.
Vers la fin de l'époque des Royaumes combattants, le Mont Laoshan fut illustre à l'échelle nationale, et fut nommé « Mont céleste oriental ». On écoute Wang Lei, directrice du centre des guides du Mont Laoshan : ( Son 4 )
« Le Mont Laoshan est l'un des lieu d'origine du taoïsme. Le taoïsme, qui date de l'époque des Printemps et Automnes, il y a plus de 2300 ans. À cette époque, des activités comme la propagation de l'école Fang xian, visant à devenir immortel étaient déjà fréquentes. Mais il a fallu attendre jusqu'en 140 avant notre ère, soit la première année du règne de la dynastie des Han de l'Ouest pour que le taoïsme prenne sa forme définitive. Le fondateur du taoïsme fut Zhang Lianfu张廉夫, qui, après la chute de sa vie bureaucratique, posa la première pierre d'un temple afin d'offrir avec respect Yuqing玉清, Shangqing上清, et Taiqing 太清, les trois grands noms. Ce temple est appelé également « San Guan Miao 三观庙», qui sera par la suite le symbole de l'établissement du taoïsme. »
Pendant la dynastie Song, le taoïste Liu Ruozhuo刘若拙 a reçu l'appellation de « Hua Gai Zhen Ren » (l'immortel) 华盖真人 par l'empereur fondateur de la dynastie Song. Les temples au Mont Laoshan se soumettront désormais à un nouvel ordre « Huagai Pai » (l'École de Huagai). 华盖派
De la dynastie Jin à la dynastie Yuan, Quanzhen Pai (l'école de Quanzhen) 全真派a connu un grand essor et les temples au Mont Laoshan étaient respectivement soumis aux sept disciples de l'Ecole Quanzhen. Après la nomination de Qiu Chuji 邱处机par Genghis Khan 成吉思汗, le taoïsme s'est totalement épanoui au mont Laoshan.
Jusqu'à la dynastie Ming, l'école de Longmen a donné naissance à trois écoles pour arriver à 10 écoles autour du taoïsme. Au Mont Laoshan et ses alentours, le taoïsme a connu une prospérité durable.
À mi-parcours de la dynastie Qing, près de 100 temples s'y trouvaient, d'où l'histoire de « 9 temples, 8 petits monastères, 72 couvents » 九宫八观七十二庵. Des taoïstes connus tels que Zhang Sanfeng张三丰, Xu Fuyang 徐复阳 et Liu Zhijian 刘志坚ont fait leur recherche au Mont Laoshan.
A l'époque moderne, à cause de l'invasion des puissances impérialistes, les temples taoïstes au Mont Laoshan ont été gravement endommagés. Et après la fondation de la RPC, le gouvernement de la ville de Qingdao a alloué en 1952 des fonds destinés à la restauration de ces temples. Le taoïsme au Mont Laoshan, grâce à cela, a été préservé et a pu survivre.
Depuis la tenue de la 3e session plénière du XIe Comité central du Parti communiste chinois, le gouvernement de la ville de Qingdao a rétabli progressivement certains temples, en concrétisant les politiques religieuses.
On a rappelé les taoïstes, restauré les statues, et rendu la propriété des temples. Depuis, des temples tels que le Palais Taiqing, Shangqing, la Caverne Mingxia 明霞洞, le Palais taiping太平宫, le Temple Weizhu 蔚竹观, Taihe 太和观, et le Palais Hualou 华楼宫 ont recommencé leurs activités religieuses.
A présent, lors de leur visite au Mont Laoshan, les touristes peuvent découvrir une culture aussi riche que profonde. Ils peuvent également admirer les démonstrations de boxe familiale Xuanzhen, de boxe de la mante, Tanglang Quan, apprendre comment ménager sa santé, et même écouter de la musique taoïste. On écoute Wang Lei : ( Son 5 )
« Zhang Lianfu excelle en calligraphie, peinture, instruments de musique et jeux de go. C'est lui qui a formé la base de la musique taoïste au départ. Puis, pendant les dynasties suivantes, cette musique a été insufflée de certains éléments vifs, engendrant ainsi cette ampleur actuelle. Li Bai 李白, célèbre poète, Wu Jun吴筠, musicien de la cour impérial de la dynastie des Tang;Xie Li谢丽, Xie An谢安, de la fin de la dynastie des Song du Sud, ainsi que deux concubines de la fin de la dynastie des Ming ont tous injecté des éléments de musique impériale dans la musique taoïste du Mont Laoshan. Cette musique sert d'une part à être admirée par les gens, d'autre part à accompagner les cours présentés par les taoïstes du matin et du soir. En outre, on utilise les versifications au moment de la cérémonie où l'on récite des doctrines taoïstes. »
Le Mont Laoshan, avec son magnifique paysage composé de monts et de nuages, de sites profonds et calmes, a été appelé depuis « Maison de fée, grotte de divinité », « lieu de bon augure ». Il était apprécié des empereurs, des fonctionnaires de haut rang, des personnages importants.
Des calligraphes et des lettrés ont laissé leurs écritures ici. Du coup, le Mont Laoshan est devenu célèbre. On écoute Wang Lei, directrice du centre des guides du Mont Laoshan : ( Son 6 )
« Li Bai, célèbre poète de la dynastie des Tang est venu plusieurs fois visiter le Mont Laoshan. Une fois, ivre, il a composé des vers très célèbres. « Moi, une fois après avoir visité le Mont Laoshan, j'ai vu des nuages et du brouillard dans le ciel. J'ai rencontré la divinité An Qigong安期公 dans mon rêve, des jujubes qu'il avait étaient aussi grands que des melons ». Le sens principal de ce vers est que, lorsque Li Bai a visité le Mont Laoshan, il a contemplé les nuages et le brouillard dans le ciel. La scène avec des nuages et du brouillard cache de très jolis monts. Il a rencontré dans son rêve, la divinité An Qigong. Les jujubes que ce dernier avait pris étaient aussi grands que des melons. En fait, il décrit la fertilité de cette terre. »
Su Shi 苏轼 de la dynastie des Song ; Wang Sicheng王思诚, fonctionnaire de haut rang du Ministère des Rites de la dynastie des Yuan ; Lan Tian蓝田, fonctionnaire chargé de l'inspection de la cour impériale 监察御史 ; Gao Hongtu高弘图, grand lettré ; Zou Shan邹善 et Chen Yi陈沂, fonctionnaires chargés de l'éducation ; Zhao Xian赵贤, fonctionnaire chargé d'inspecter des affaires militaires et civiles provinciales巡抚de la dynastie des Ming ; Gu Yanwu顾炎武, Wang Shizhen王士祯, célèbres savants et Yi Lin尹琳, académicien de la dynastie des Ming, ont tous laissé leurs écritures au Mont Laoshan, devenant des documents historiques très précieux.
Le grand écrivain Pu Songling (1640-1715) considérait le Mont Laoshan comme son 2ème pays natal. Longtemps logé au Mont Laoshan, il a fini par écrire « Contes fantastiques du Pavillon des Loisirs », dans lequel figure le chapitre « Les Taoïstes du Mont Laoshan », « Le Jade parfumé ». On écoute Wang Lei : ( Son 7 )
« En 1672, Pu Songling est venu au Mont Laoshan. Il habitait dans la salle Guanyue du Palais Taiqing太清宫官月殿. La salle Guanyue servait de lieu d'habitation pour les taoïstes avant la dynastie des Ming et Qing. Pendant son séjour dans la salle Guanyue官月殿, il écrivait souvent des livres dans le kiosque couvert d'herbes. Du coup, ce kiosque a été considéré comme son kiosque de travail. On dit que l'histoire du taoïste du Mont Laoshan est née ici. Un soir, lorsque Pu Songling était en train de fixer son esprit dans le kiosque, tout d'un coup, il vu passer par le mur blanc d'en face, la silhouette d'une personne. C'était comme si elle transperçait le mur. Il regarda attentivement et comprit qu'il s'agissait d'un garçon venant lui servir du thé. L'ombre qui passait tout d'un coup l'a inspirée, et il écrit du coup le chapitre sur les taoïstes, capables de transpercer le mur.»
Un grand nombre d'hommes lettrés et d'écrivains ont contemplé la vue du Mont Laoshan. Ils ont été fascinés par sa puissance, son paysage pittoresque, ainsi que par le prodige des collines. Le Mont Laoshan a fait couler beaucoup d'encre : poèmes, proses, récits de voyage, notamment.
Dans les temps modernes, attirés par son grand renom, Kang Youwei康有为, Sun Yat-sen, Cai Yuanpei 蔡元培, Wen Yiduo闻一多, Shen Congwen沈从文, Liang Shiqiu梁实秋, Yu Dafu 郁达夫, Guo Moruo郭沫若, Zang Kejia臧克家, et He Jingzhi 贺敬之montèrent respectivement sur le Mont Laoshan. Tous, laissèrent une trace poétique, et permit au Mont Laoshan d'acquérir une renommée mondiale.