Sun Jiadong, expert en techniques spatiales
  2010-03-08 11:10:35  cri
Portrait de Sun Jiadong, qui est expert en techniques spatiales. Le premier satellite chinois Dong Fang Hong I, le premier satellite récupérable chinois, qui date de 1975, et le premier satellite d'exploration lunaire « Chang'e 1 », c'est lui ! En tant que responsable technique de ces projets aéronautiques, Sun Jiadong est connu par de plus en plus de Chinois. En novembre dernier, Sun Jiadong, qui est maintenant octogénaire, a remporté le plus haut prix scientifique et technologique annuel décerné par la Chine.

Sun Jiadong est né en avril 1929 dans la province du Liaoning, au nord-est de la Chine. Parmi la centaine de fusées porteuses conçues et fabriqués par les Chinois, environ un tiers portent sa signature.

Pourquoi Sun Jiadong s'est-il mis à fabriquer des satellites ? Ca remonte aux années 50. A l'époque, la Chine commençait à développer son industrie aéronautique et spatiale. Ecoutons Sun Jiadong :

« En 1951, le pays a envoyé certains élèves étudier en Russie. Je faisais partie des 30 finalistes. On a étudié la conception des avions dans la meilleure université russe de l'époque pendant huit ans. A ce moment-là, j'avais déjà décidé de consacrer ma vie à la cause aéronautique de notre pays. Mais, je ne m'attendais pas à ce que, après mon retour en Chine en 1958, mon pays mette en place un centre de recherche sur les fusées. »

Sun Jiadong, qui voulait travailler dans la conception des avions, a alors exercé un autre métier : chercheur en techniques spatiales. L'esprit de Sun Jiadong n'est en rien inférieur à la complexité de la recherche sur les fusées. En 1967, il a été nommé responsable technique du premier satellite chinois.

Le lancement de satellites est un projet compliqué. Même si les scientifiques chinois avaient déjà fait dix ans de recherche dans ce secteur, Sun Jiadong devait faire face à bon nombre de difficultés. Sun Jiadong :

« A l'époque, c'était très difficile. Par exemple, même une simple prise de courant, il n'était pas facile d'en trouver une de bonne qualité. A ce moment-là, pour surmonter les difficultés, on a pris les techniciens les plus expérimentés des meilleures usines de Shanghai, le centre industriel du pays à l'époque. Il était difficile de résoudre des choses qui semblaient faciles, parce qu'à l'époque, en Chine, le niveau technique était très faible. Autre exemple, les câbles de communication. Maintenant, il y a des câbles de communications à fibres optiques, des communications avec et sans fil. Mais, auparavant, c'étaient juste des câbles sur des poteaux. Imaginez, du Nord-Ouest au Nord-Est de la Chine, du Nord au Sud du pays, combien de milliers de kilomètres de fils il fallait ? Comment assurer la sécurité ? »

Le 24 avril 1970 est un jour inoubliable pour Sun Jiadong. La Chine a lancé son premier satellite, Dong Fang Hong I. La musique « l'Orient est rouge » transmise par ce satellite retentissait dans chaque coin du monde.

La Chine est ainsi devenue le 5ème pays du monde qui puisse fabriquer et lancer un satellite, après l'Union soviétique, les Etats-Unis, la France et le Japon. A l'époque, la Chine était peu développée, surtout sur le plan économique et industriel. Mais la Chine a tout de même réussi à lancer un satellite, en ne comptant que sur elle-même. C'était vraiment une grande surprise dans le monde entier. La grande fierté de Sun Jiadong, c'est que tout l'équipement et tous les éléments du satellite Dong Fanghong I ont été développés et fabriqués à 100% par les Chinois.

Plus tard, sous la conduite de Sun Jiadong, la Chine a conçu son premier satellite récupérable et son premier satellite expérimental de télécommunication. Sun Jiadong a été le responsable des projets de satellite de télécommunication Dong Fanghong 3 et de satellite météorologique géostationnaire Feng Yun 2. Ensuite, il a assumé les fonctions de concepteur en chef du projet Beidou de navigation et de positionnement par satellite.

Depuis le 21ème siècle, l'industrie spatiale chinoise connaît un essor. Après le lancement réussi du vol spatial habité, l'exploration de l'espace est à l'ordre du jour. En 2004, la Chine a officiellement lancé son projet d'exploration lunaire. Sun Jiadong, 75 ans à l'époque, a de nouveau été désigné responsable de la mission. En tant que spécialiste du domaine, Sun Jiadong a éprouvé une vive émotion. Mais, en même temps, il connaissait clairement le poids de ce fardeau sur ses épaules. Sun Jiadong :

« Avant, nous n'étions jamais allés si loin. 400 000 kilomètres, c'est la distance entre la Terre et la Lune. Ca crée beaucoup de problèmes techniques. La distance est si longue, nos équipements pouvaient-ils y arriver ? Et puis, avant, les satellites tournaient simplement autour de la Terre. On ne faisait de recherches que sur la liaison entre la fusée porteuse et la Terre. Alors que maintenant, la fusée porteuse devra arriver de la Terre à la Lune. C'est pourquoi ça pose des conditions beaucoup plus strictes, comme la qualité et la précision des fusées porteuses. »

Conformément aux conditions techniques de l'époque, Sun Jiadong et son équipe ont fait un plan en trois étapes. Premièrement, lancer le premier satellite lunaire chinois Chang'e afin d'explorer la périphérie de la Lune pendant un an. Puis, faire atterrir des fusées porteuses sur la surface de la Lune. Enfin, assurer un retour en toute sécurité après avoir prélevé des échantillons lunaires.

En 2007, les Chinois ont lancé leur satellite « Chang'E 1 ». L'année suivante, ce satellite lunaire a accompli de nombreuses missions. Même si la Lune est l'astre le plus proche de la Terre, c'est la première fois que les satellites chinois sont allés si loin dans l'espace. Encore une fois, Sun Jiadong a fait quelque chose d'excellent pour l'industrie spatiale chinoise. Selon lui, tous ces bons résultats sont dus à des exigences strictes sur la qualité des produits aéronautiques et spatiaux. Sun Jiadong, le chef du programme chinois d'exploration lunaire :Portrait aujourd'hui de Sun Jiadong, qui est expert en techniques spatiales.

«Après plusieurs dizaines d'années de travail, on a maintenant un système de gestion de la qualité des produits. Tout le monde, qui que ce soit, chef de projet, concepteur ou simple ouvrier, attache beaucoup d'importances à la qualité. Parce que c'est vital pour notre industrie spatiale. »

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