Organisée dans le cadre du Mois franco-chinois de l’environnement, l’exposition intitulée « L’écologie négative et les 24 périodes solaires », a ouvert ses portes depuis le 6 mai chez Carte Blanche de Winland IFC à Beijing en Chine. 24 œuvres en céramique de Jun, conçues spécialement pour démontrer les 24 périodes solaires de la Chine et la théorie anthropologique française, sont présentées au public pour la première fois jusqu’au 2 juin prochain.
Nicolas Pillerel, ministre conseiller pour les affaires culturelles, éducatives et scientifiques de l'Ambassade de France en Chine, lors de son allocution à l’ouverture de l’exposition
Nicolas Pillerel, ministre conseiller pour les affaires culturelles, éducatives et scientifiques de l'Ambassade de France en Chine, figure parmi les grandes personnalités de cette activité. Dans son allocation, il a indiqué que « L’écologie négative et les 24 périodes solaires relient l’art traditionnel de la céramique, le patrimoine millénaire du calendrier solaire chinois et la théorie anthropologique française. Cette transversalité est la marque de notre festival qui, depuis 2014, propose une programmation pluridisciplinaire mêlant les arts aux sciences pour sensibiliser aux enjeux écologiques. »
Selon cette personnalité de la diplomatie française, l’art, qu’il soit contemporain ou traditionnel, est un vecteur de sensibilisation privilégié, au même titre que les sciences humaines et sociales. « L’anthropologie, et en particulier l’anthropologie de la nature, nous permet d’étudier les rapports entre les humains et les non-humains et nous aide à envisager des rapports différents avec le vivant. En temps de crise écologique, cette contribution est essentielle. Elle est aussi précieuse pour contribuer à la compréhension mutuelle, aux échanges interculturels et à la création d’une conscience écologique collective en France et en Chine », a-t-il ajouté.
« Les 24 périodes solaires incarnent une sagesse écologique », a déclaré la curatrice Wang Xiyan, dans son discours à la cérémonie d’ouverture de l’exposition
Inscrites en 2016 sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité de l'UNESCO, les 24 périodes solaires constituent un héritage de la société agricole de la Chine ancienne. Nées de l'observation du mouvement des corps célestes, elles décrivent avec précision les évolutions de la faune et de la flore, les variations du climat et l’adaptation des modes de vie humains avec le passage de l’année. Elles incarnent une sagesse écologique, un rapport d’harmonie entre l’homme et la nature qui fait écho au concept anthropologique d’écologie « négative », a déclaré la curatrice Wang Xiyan.
Selon ses explications, le terme « écologie négative » provient des travaux de l’anthropologue français Frédéric Keck sur la pensée de Claude Lévi-Strauss. Pour décrire les questionnements écologiques du grand penseur, Keck utilise la métaphore du négatif photographique, qui par son empreinte et ses ombres demeure la structure invisible d’une photographie.
Dans la lointaine jungle amazonienne décrite par Lévi-Strauss, poursuit-elle, le rapport protecteur de l’homme à son environnement était une invisible toile de fond de la vie sociale, un « négatif » au sens photographique qui lui donnait forme et qui pouvait se révéler dans des circonstances exceptionnelles.
Céramiques Jun présentées à l’exposition
« Les 24 périodes, fait-elle remarquer, symbolisent ce rapport harmonieux et silencieux où Nature et Culture s’entremêlent. L’écologie négative vise à trouver dans ces sociétés sur le point de disparaître un modèle réduit de ce que l’humanité a pu être à ses commencements. L’anthropologie lévi-straussienne offre des leçons écologiques à condition de partir des événements négatifs qui caractérisent toutes les sociétés et qui les obligent à recomposer leurs rapports à la nature. »
Les 24 céramiques présentées ont été spécialement réalisées pour cette exposition par les artistes de la Société des fours à poterie des Song pendant trois ans. La céramique Jun date de la dynastie Tang (618-907) et connaît son apogée durant la période des Song du Nord (960-1126). De petits changements de température lors de la cuisson des céramiques Jun font varier leurs glaçures. De la même manière, les changements subtils des vingt-quatre périodes solaires nuancent les couleurs et les apparences de la nature.
La curatrice Wang Xiyan (à gauche) présente une œuvre exposée à un invité
Les 24 céramiques correspondent chacune à une période solaire. Elles font chacune écho à une période solaire par leurs couleurs, leurs courbes et leurs symboles. Au travers de leurs couleurs et de leurs formes différentes, elles présentent visuellement un « modèle réduit » de formes de relations harmonieuses entre l’homme et la nature. La curatrice Wang Xiyan a lié l’art traditionnel et la conscience écologique pour démontrer que l’art contemporain n’est pas le seul à porter une mission de réflexion critique sur la société actuelle et que le présent peut être également repensé à l’aide des arts traditionnels. L’écologie négative, le concept anthologique contemporain, interprète la relation entre l’homme et la nature avec une nouvelle perspective.
Sponsor de l’événement, Zongmu Technologie explore activement l’invention et l’application de nouvelles technologies, dixit son PDG
L’événement a été soutenu par Zongmu Technologie, une entreprise spécialisée dans la technologie de conduite autonome. Tang Rui, fondateur et PDG de cette entreprise, a expliqué lors de sa prise de parole que Zongmu Technologie explore activement l'invention et l'application de nouvelles technologies, tout en accordant une grande attention aux questions de protection de l'environnement et en appliquant le concept d'économie d'énergie et de réduction des émissions à ses propres créations technologiques.
A l’en croire, la recherche et le développement, la production et la culture d'entreprise s’imprègnent de la philosophie écologique. Son entreprise, fait-il savoir, souhaite que cet évènement puisse bien sensibiliser la conscience écologique, encourager d’autres sociétés à s’intéresser à l'environnement et susciter leur sens de la responsabilité sociale, de sorte que davantage de personnes viennent soutenir la cause environnementale. Zongmu Technologie entend également faire plus de contributions à la lutte contre le réchauffement climatique entre la Chine et la France, et la Chine et l’Europe.
Céramiques Jun présentées à l’exposition
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