​L’incident du Nord Stream doit faire l’objet d’une enquête internationale approfondie
RCI 2023-03-27 09:50:27

Le journaliste chevronné américain d’investigation, Seymour Hersh, a, pour une nouvelle fois, publié, le 22 mars dernier, sur les médias sociaux, des révélations remettant en cause des informations selon lesquelles un groupe pro-Ukraine serait à l’origine du sabotage des gazoducs Nord Stream.

À l’en croire, ces « fake news » ont été créés et diffusés par les services de renseignement américains afin de dissimuler la vérité. Il y a environ un mois et demi, Seymour Hersh, citant des sources bien informées, a révélé que l’administration Biden avait orchestré le sabotage des gazoducs Nord Stream, qui acheminaient le gaz russe vers l’Europe. Comme lors de ses précédentes révélations, Hersh a étayé sa démarche avec d’abondants détails et preuves.

Il a cité des sources diplomatiques, selon lesquelles le chancelier allemand Olaf Scholz avait discuté de l’explosion des gazoducs Nord Stream avec le président américain Joe Biden lors de sa visite aux États-Unis au début du mois. Par la suite, la CIA a été chargée de collaborer avec le service fédéral de renseignement allemand pour préparer une « histoire de couverture » afin de dissimuler la vérité de l’explosion des gazoducs Nord Stream. « La CIA a lancé ce projet pour réfuter les allégations selon lesquelles Joe Biden aurait ordonné la destruction des gazoducs », souligne la source.

Si les dernières révélations de Hersh s’avèrent vraies, il est d’autant plus important que l’ONU prenne la tête d’une enquête internationale sur l’incident du Nord Stream afin de rétablir rapidement la vérité. Il convient de noter que quelques jours après la visite du chancelier allemand aux États-Unis, le « New York Times » et l’hebdomadaire allemand « Die Zeit » ont publié presque simultanément des reportages selon lesquels un groupe pro-Ukraine serait à l’origine de l’incident du Nord Stream. À la lumière des dernières révélations de Hersh, on ne peut s’empêcher de se demander s’il s’agit vraiment d’une coïncidence.

La communauté internationale a soulevé de nombreux doutes quant à ces reportages. Justin Crump, PDG de la société Sibylline, a noté que les sections endommagées des gazoducs Nord Stream étaient bien alignées, ce qui prouve que les calculs de l’équipe de démolition étaient très précis. Pour lui, il serait difficile pour une organisation civile autre que les meilleures forces spéciales militaires du monde d’accomplir une telle tâche.

Selon Jeffrey Sachs, professeur à l’université de Columbia, la destruction des gazoducs Nord Stream serait une entreprise gigantesque, et seuls les États-Unis auraient la motivation et la capacité de procéder à cette destruction. Il est évident que les reportages des médias américains et allemands ne sont pas crédibles, mais qu’il s’agit plutôt d’une dissimulation, ce qui renforce la crédibilité des révélations de Hersh.

La réaction du gouvernement américain est encore plus douteuse. Un mois et demi s’est écoulé depuis les premières révélations de Hersh et Washington est resté silencieux, à l’exception d’un simple démenti. Dans ses dernières révélations, Hersh note que, selon le bon sens, le président Biden aurait dû autoriser la communauté du renseignement à utiliser toutes ses ressources pour enquêter de manière approfondie sur l’affaire, mais des sources diplomatiques ont affirmé que le président n’avait pas voulu le faire. « Pourquoi ? Parce qu’il connaît les réponses.»

Bien que silencieux, les États-Unis cherchent par tous les moyens à empêcher l’enquête concernée. Auparavant, la Russie a présenté un projet de résolution au Conseil de sécurité, dont l’objectif principal était d’inciter les Nations unies à mener une enquête internationale. Les États-Unis et d’autres membres occidentaux du Conseil de sécurité s’y sont toutefois opposés. Une enquête internationale menée sous les auspices des Nations unies, organe international faisant le plus autorité et le plus représentatif, permettrait de créer une synergie avec les enquêtes nationales existantes et de faire éclater la vérité plus rapidement. Pourquoi les États-Unis s’efforcent-ils de l’empêcher ?

Le papier ne peut pas contenir le feu. Face à des preuves de plus en plus nombreuses, un simple démenti de la part du gouvernement américain ne lui permettra pas de s’en sortir. S’il a vraiment la conscience tranquille, il devrait répondre aux nombreuses questions et préoccupations de la communauté internationale et soutenir l’enquête internationale menée par les Nations unies sur l’incident du Nord Stream. Dans le cas contraire, ce silence n’est rien d’autre qu’un acquiescement tacite.

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