L'Union européenne (UE) et la zone euro devraient éviter de peu une récession technique, selon les Prévisions économiques de l'hiver 2023 de la Commission européenne publiées lundi.
Les perspectives de croissance pour 2023 sont remontées à 0,8 % pour l'UE et 0,9 % pour la zone euro, d'après le document, qui a été présenté par le commissaire européen à l'économie Paolo Gentiloni. Cela représente respectivement 0,5 et 0,6 point de pourcentage de plus que dans les Prévisions de l'automne.
"Les deux zones devraient maintenant éviter de justesse la récession technique qui avait été anticipée pour la nouvelle année", estime la Commission.
Le taux de croissance de 2022 pour l'UE et la zone euro est estimé à 3,5 %, a ajouté M. Gentiloni.
Les développements positifs qui ont contribué à améliorer les perspectives de croissance pour 2023 depuis l'automne incluent une réduction drastique du prix du gaz ainsi qu'un marché du travail fort.
Le prix de référence du gaz au niveau européen est tombé sous le niveau qu'il avait avant le conflit russo-ukrainien grâce à une baisse de la demande, à des températures douces et à une diversification de l'approvisionnement en gaz, a expliqué le commissaire.
La résilience des entreprises et des ménages européens a également joué un rôle majeur, avec une consommation inférieure de 25 % à la moyenne de 2017-2021 en octobre et novembre. L'objectif de réduction de la consommation de gaz de l'UE a ainsi été plus que rempli.
Le marché du travail est aussi resté fort, alors que le taux de chômage est toujours à son plus bas niveau de 6,1 % fin 2022.
L'inflation globale dans l'UE devrait chuter de 9,2 % en 2022 à 6,4 % en 2023 pour finalement atteindre 2,8 % en 2024.
L'inflation dans la zone euro devrait suivre une tendance similaire, passant de 8,4 % l'année dernière à 5,6 % cette année et 2,5 % l'année prochaine.
Néanmoins, selon les prévisions, les turbulences restent significatives. Les consommateurs et les entreprises sont toujours confrontés à des coûts élevés de l'énergie et l'inflation sous-jacente continuait de monter en janvier, érodant encore davantage le pouvoir d'achat des ménages. Tandis que les pressions inflationnistes persistent, les politiques monétaires devraient poursuivre leur durcissement et ainsi peser sur l'activité commerciale et freiner les investissements.
Les risques d'inflation demeurent largement associés aux évolutions des marchés et reflètent certains des risques identifiés pour la croissance. En 2024 notamment, les risques haussiers d'inflation prévaudront car, si la croissance des salaires devait se stabiliser à un niveau supérieur à la normale pour une période prolongée, les pressions sur les prix pourraient devenir plus généralisées et profondes que prévu.