​Un dîner amer révèle la colère européenne contre le «coup de poignard» des Etats-Unis
CRI 2022-11-24 17:08:54

Dans la soirée du 21 novembre au palais de l’Elysée, heure locale, le président français Emmanuel Macron a organisé un dîner pour de nombreux entrepreneurs européens. Cependant, ce n’était pas un dîner festif, mais plutôt amer. Macron voulait juste leur envoyer un message: restez et ne partez pas.

Aujourd’hui plus que jamais, les hommes politiques français voire européens craignent que les entreprises ne quittent l’Europe et que le système industriel européen ne soit vidé par les Etats-Unis.

Les entreprises européennes sont confrontées à une grave crise de survie en raison de la flambée des prix de l’énergie et de la hausse des coûts de production en Europe. Selon le président de l’Union des industries et métiers de la métallurgie, la facture de gaz et d’électricité pourrait «quadrupler» en moyenne. Et la relative stabilité des prix de l’énergie aux Etats-Unis, combinée aux subventions généreuses accordées aux entreprises locales à l’aide de la loi sur la réduction de l’inflation, les entreprises européennes ont été tentées de se ruer vers les Etats-Unis.

Les décideurs européens ont été bouleversés par les risques accrus de la désindustrialisation de l’Europe. Plus encore,  en août dernier, les Etats-Unis ont introduit un projet de loi de réduction de l’inflation  (Inflation Reduction Act) qui subventionne fortement les véhicules électriques locaux, tout en excluant les entreprises de l’UE, du Japon et de la Corée du Sud. En vertu de clauses abusives, l’industrie européenne des véhicules électriques est devenue moins attractive et les entreprises concernées ont afflué vers les Etats-Unis.

En effet, depuis la Seconde Guerre mondiale, le système d’alliances que les Etats-Unis ont forgé constitue un outil pour sauvegarder  leurs propres intérêts et  leur hégémonie. De la répression contre des entreprises comme l’entreprise française Alstom à l’imposition de droits de propriété intellectuelle qui sapent la compétitivité de l’industrie manufacturière européenne, en passant par la demande des données obligatoires  confidentielles de la chaîne d’approvisionnement de puces à des entreprises comme Samsung...

Déçus, en tirant les leçons, les pays européens se sont mis à lutter. De nombreux pays européens s’élèvent contre le découplage. Cela montre que les pays européens, après mûre réflexion, font des choix de plus en plus rationnels dans les affaires internationales.

En revanche, quant aux Etats-Unis, la stratégie dominante «America First» éloigne les alliés de Washington. Les pays européens sont à la recherche d’une autonomie stratégique. Le dîner à l’Elysée en a été un signal clair.

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