Fathi Bachagha, Premier ministre désigné du gouvernement libyen approuvé par le Parlement, a appelé le Premier ministre Abdel-Hamid Dbeibah, basé à Tripoli, à céder pacifiquement le pouvoir.
M. Bachagha a demandé à M. Dbeibah de "recourir à la paix et d'éviter la guerre". Dans une lettre adressée mercredi à M. Dbeibah, M. Bachagha a déclaré : "C'est un appel sincère et patriotique, et nous attendons votre réponse hautement patriotique pour respecter l'intérêt du pays".
M. Dbeibah a rejeté l'appel de M. Bachagha à renoncer au pouvoir et lui a demandé de recourir à des élections "au lieu d'un coup d'Etat militaire".
La Libye est actuellement dans une impasse politique. La Chambre des représentants, le Parlement basé dans l'est du pays, a retiré sa confiance au gouvernement de M. Dbeibah à Tripoli et a voté en mars pour installer un nouveau gouvernement dirigé par M. Bachagha.
M. Dbeibah a rejeté le vote de mars et a déclaré qu'il ne transférerait le pouvoir qu'à un gouvernement élu.
La Mission d'appui des Nations Unies en Libye (MANUL) a exprimé mardi son inquiétude face à la mobilisation militaire et à la tension croissante dans le pays.
"La Mission d'appui des Nations unies en Libye suit avec une profonde inquiétude la mobilisation actuelle des forces et les menaces de recours à la force pour résoudre les revendications de légitimité en Libye", a-t-elle indiqué dans un communiqué.
Le communiqué exhorte les parties libyennes à recourir à des élections pour résoudre les problèmes.
"La mission appelle à une désescalade immédiate et réaffirme que le recours à la force, par quelque partie que ce soit, n'est pas acceptable et ne conduira pas à un résultat qui garantisse la reconnaissance par la communauté internationale", a poursuivi la MANUL.
La Libye est en proie à l'instabilité politique et au chaos depuis la chute de son ancien dirigeant Mouammar Kadhafi en 2011.