Les Chinois n'admirent plus l'Amérique. Mais résoudre certains des plus grands problèmes de la planète nécessite la coopération de la Chine et des États-Unis, a écrit un universitaire chinois dans un billet d'opinion publié, mercredi, sur le site du New York Times.

« Après des années à observer les guerres américaines à l'étranger, des politiques économiques imprudentes et une partisannerie destructrice – qui a d'ailleurs culminé avec l'assaut honteux qui s'est produit l'année dernière contre le Capitole américain – de nombreux Chinois, moi y compris, ne distinguent plus qu'à peine ce phare brillant », a écrit Wang Wen, doyen exécutif de l'Institut d'études financières de Chongyang, un groupe de réflexion de l'Université Renmin de Chine, dans un article intitulé Pourquoi le peuple chinois ne regarde plus l'Amérique.

Wang explique ainsi qu'à la fin des années 1990, lorsqu'il était encore étudiant à l'université, il s'imprégnait de l'actualité américaine et mondiale en écoutant les émissions sur ondes courtes de Voice of America. De la même manière, il se précipitait, avec ses camarades de classe, dans des amphis bondés chaque fois qu'un professeur américain était invité sur le campus.

Mais cette admiration de l'Amérique a commencé à décliner lorsque les forces de l'OTAN dirigées par les États-Unis ont bombardé l'ambassade de Chine à Belgrade, en Serbie, en 1999.

Et la désillusion s'est poursuivie lorsque de nombreux Chinois ont suivi à la télévision les guerres lancées par l'Amérique et ses alliés dans des pays comme l'Irak et la Syrie, sans même évoquer les conflits commerciaux entre la Chine et les États-Unis, lorsque l'ancien président américain Donald Trump était au pouvoir.

Début août, la visite de Nancy Pelosi, présidente de la Chambre des représentants des États-Unis, dans la région chinoise de Taïwan, a également suscité de vives protestations de la part des Chinois. Mentionnant la visite, Wang écrit qu'elle « n'a fait que décevoir davantage de nombreux Chinois, qui y ont vu une violation des engagements américains sur la question de Taïwan ».

Il énumère également les tragédies dont les États-Unis sont témoins à travers le bilan désastreux de la pandémie de COVID-19, de la violence armée et de la division politique. Mais l'universitaire explique que « rien de tout cela n'offre matière à se réjouir, car des États-Unis forts, stables et responsables sont une bonne chose pour le monde ». 

Reconnaissant que les étudiants chinois souhaitent toujours étudier dans les universités américaines, et que de nombreux produits américains restent largement populaires en Chine, Wang Wen admet toutefois que « la Chine a encore beaucoup à apprendre de l'Amérique ».

« Pour résoudre certains des problèmes les plus importants de la planète, nous devons travailler ensemble », conclut-il.