Un nouveau document stratégique adopté par le sommet de l'OTAN à Madrid le 29 juin dernier mentionne la Chine pour la première fois, décrivant le pays comme « posant un défi systémique à l'Euro-Atlantique ». C'est une autre preuve que l'OTAN est habituée à créer des ennemis imaginaires et à s’engager dans une confrontation de camps. Cela prouve simplement que ce « produit de la guerre froide » qu’est l’OTAN est un défi systémique à la paix et à la stabilité mondiales.
L'OTAN n'est qu'une « couverture pour l'hégémonie américaine », a souligné avec acuité le journal belge Le Soir. En passant en revue l’histoire de l’organisation, on comprend vite qu’il s’agit d’un outil permettant aux États-Unis de former des factions et de s'engager dans une confrontation de groupes. Après la fin de la guerre froide, l’OTAN a perdu sa raison d’être et est entrée dans un état de « mort cérébrale ». Le déclenchement de la crise ukrainienne a donné à l'OTAN l’opportunité de « revenir à la vie », et les États-Unis sont impatients de promouvoir l'expansion de l'OTAN, voulant même participer au sein de la région Asie-Pacifique. Prendre la Chine comme un ennemi imaginaire est devenu pour l'OTAN un sombre moyen de « résurrection ».
Lorsque les États-Unis désignent la Chine comme leur « plus grand concurrent stratégique », l’OTAN a une fois de plus joué son rôle de sbire. Il n’y a pas si longtemps, le secrétaire d’État américain Anthony Blinken a affirmé dans son discours sur la diplomatie qu’il voulait « façonner » l’environnement stratégique autour de la Chine. Le sommet de l’OTAN de cette année a invité pour la première fois les dirigeants du Japon, de la Corée du Sud, de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande, ce qui laisse entrevoir l’ambition des États-Unis et mérite la haute vigilance des pays de la région.
Mais depuis longtemps, il existe des divergences profondes au sein de l'OTAN. Dans la plus grande alliance militaire au monde, les États-Unis sont le chef de file et l'Europe s’apparente plus à un suiveur... Or, ces pays européens sont lucides : ils n'ont ni conflits d'intérêts majeurs ni contradictions géopolitiques avec la Chine. C'est pourquoi le dernier document stratégique de l'OTAN se contredit : il calomnie la Chine comme un « défi systémique » d’une part, mais de l’autre, les pays membres se disent « ouverts à un engagement constructif avec la Chine ». Présenter la Chine comme un défi pour l'OTAN est donc déraisonnable et absurde.
La Chine ne s'immisce jamais dans les affaires intérieures d'autres pays, ni n'exporte d'idéologie ou ne s'engage dans la juridiction au bras long, la coercition économique ou les sanctions unilatérales. Comment peut-elle représenter un « défi systémique » pour l'OTAN ? En revanche, l'OTAN, qui prétend être une « organisation défensive », viole son engagement à s'étendre sans cesse vers l'est, contournant encore et encore le Conseil de sécurité pour lancer des guerres contre des pays souverains, devenant une véritable « organisation offensive ».
Les gens n'oublieront jamais qu'en 1999, la coalition de l'OTAN a lancé des frappes aériennes contre la Yougoslavie, causant la mort de trois Chinois, qu’en 2001, la coalition de l'OTAN dirigée par les États-Unis a envahi l'Afghanistan, laissant derrière elle une situation désastreuse 20 ans après. En 2003, la force conjointe de l'OTAN, dominée par les troupes américaines et britanniques, a lancé la guerre en Irak après avoir montré un tube avec, sans doute, de la lessive à l’intérieur. Au bout de cinq cycles d'expansion vers l'est, l'OTAN a érodé l'espace de vie de la Russie, la poussant à entrer en conflit avec l'Ukraine. Au fil des ans, l'OTAN a créé d'innombrables troubles et catastrophes dans le monde, mettant gravement en danger la sécurité et la stabilité du monde.
Lors de ce sommet, les membres de l'OTAN ont convenu d'inviter la Finlande et la Suède à les rejoindre, ce qui marque le début du sixième cycle d'expansion. L'histoire l’a prouvé : chaque cycle d'élargissement de l'OTAN aggravera la situation sécuritaire globale en Europe. Les gens doivent apprendre de leurs erreurs et éviter de nuire aux intérêts des autres pays en construisant des blocs de façon unilatérale.
