​Opinion : Rivaliser avec l'initiative « La Ceinture et la Route », ou le nouveau chèque en bois des politiciens américains
RCI 2022-06-28 21:08:00

Le président américain Joe Biden a annoncé le 26 juin un plan intitulé « Partenariat pour les infrastructures et les investissements mondiaux » (PGII) lors du sommet du G7 en Allemagne, qui vise à lever environ 600 milliards de dollars, dont 200 milliards viendraient des États-Unis, pour financer des projets d’infrastructures dans des pays en développement.

Joe Biden n'a pas mentionné la Chine dans son discours, mais Jake Sullivan, son conseiller à la sécurité nationale, avait clairement indiqué que « cela pourrait être une alternative à ce que les Chinois ont à offrir ». Ledit plan PGII est largement considéré comme une initiative destinée à rivaliser avec l'initiative « La Ceinture et la Route » de la Chine. Et ce n'est pas la première fois que les États-Unis agissent ainsi.

Il y a un an, lors du sommet du G7, un partenariat intitulé « Reconstruire un monde meilleur » (« Build Back a Better World ou B3W) a été proposé et prévoyait d'investir plus de 40 000 milliards de dollars dans les besoins en infrastructures des pays en développement. Mais à ce jour, seuls 6 millions de dollars ont été investis dans des projets concernés : un cas typique de l’adage « plus de fumée que de flammes ».

Qu'il s'agisse de B3W ou de PGII, l'aspect le plus important de l'investissement dans les infrastructures mondiales est la source des fonds. D'où vient l'argent dit du PGII ? La partie américaine a déclaré qu'elle mobiliserait 200 milliards de dollars de subventions, de fonds fédéraux et d'investissements privés au cours des cinq prochaines années, avec des centaines de milliards de fonds supplémentaires susceptibles de provenir de banques multilatérales de développement, d'institutions financières de développement, de fonds souverains et d'autres fonds. L’AFP estime que le financement de ce plan provient essentiellement d'investisseurs privés et ne peut donc être garanti.

De plus, compte tenu de multiples facteurs tels que la polarisation politique aux États-Unis, qui entrave gravement l'avancement des projets d'infrastructure dans le pays, et de la forte inflation à laquelle sont confrontés les pays du G7 dans leur ensemble, il est probable que le soi-disant PGII soit un autre « chèque sans provision » des États-Unis.

La raison pour laquelle l'initiative « la Ceinture et la Route » a été accueillie par plus de 100 pays n'est pas seulement d’esquisser une grande vision. Derrière cela, il y a la volonté de la Chine de partager les opportunités de développement avec le monde pour un bénéfice mutuel, la capacité en terme de technologie, d'envergure industrielle et  d'efficacité que les entreprises chinoises ont accumulé pendant une décennie, et l'argent que la Chine a réellement dépensé dans de grands projets de coopération.

Au cours des 9 années qui se sont écoulées depuis que l’initiative « La Ceinture et la Route » a été lancée, elle a apporté des avantages tangibles aux peuples des pays le long de cette fameuse « route ». Selon les estimations de la Banque mondiale, si tous les projets d'infrastructures de transport dans le cadre de « La Ceinture et la Route » étaient mis en œuvre, ils devraient générer 1 600 milliards de dollars de bénéfices annuels à l'échelle mondiale d'ici à 2030, soit 1,3 % du PIB mondial, dont 90 % seraient partagés entre les pays partenaires, et notamment les pays à revenu faible et moyen inférieur. Entre 2015 et 2030, 7,6 millions de personnes sortiront ainsi de l'extrême pauvreté et 32 millions de la pauvreté modérée.

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