L'exclusion de pays de forums multilatéraux sur la base de différences politiques, comme l'ont fait les Etats-Unis lors du récent Sommet des Amériques, constitue une position "insoutenable" qui va "à l'encontre de l'histoire et de l'avenir", estime le ministre mexicain des Affaires étrangères, Marcelo Ebrard.

Dans une tribune parue vendredi dans le journal Reforma, il réitère le rejet par le Mexique de l'exclusion de Cuba, du Nicaragua et du Venezuela de la réunion qui s'est tenue à Los Angeles au début du mois, défendant le refus du président Andrés Manuel Lopez Obrador d'y assister en signe de protestation.

Cette tribune constitue une réponse directe à celle publiée jeudi dans le même journal par le sénateur américain Bob Menendez, qui a critiqué l'absence de M. Lopez Obrador et a qualifié d'erreur le fait de défendre les gouvernements exclus.

"Le président croit en l'inclusion et la pluralité, où les différents points de vue sont entendus et pesés parmi des nations souveraines et égales", note le ministre mexicain.

M. Ebrard ajoute que l'absence de M. Lopez Obrador et son objection envers ces exclusions du sommet "ont envoyé un message puissant en faveur de l'inclusion", une idée "largement soutenue dans les Amériques et (qui n'est) pas seulement un caprice mexicain".

"Nous n'acceptons pas le principe d'une intervention ou de décisions unilatérales pour décider qui est américain et qui ne l'est pas lors d'un sommet de toute la région", dit-il, tout en réitérant le rejet par son pays du blocus américain contre Cuba.

Le chef de la diplomatie mexicaine souligne le message de son pays selon lequel il est temps de mettre en place "un système interaméricain fondé sur le respect, l'égalité de traitement et le bien commun, une conception panaméricaine pour le XXIe siècle".