La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva, a déclaré vendredi qu'il existait "une voie étroite" pour éviter une récession aux Etats-Unis, faisant valoir "d'importants risques de ralentissement".

"Sur la base de la trajectoire de politique décrite lors de la réunion du FOMC (comité monétaire de la Réserve fédérale) de juin et d'une réduction attendue du déficit budgétaire, nous nous attendons à un ralentissement de l'économie américaine", a-t-elle dit lors d'une conférence de presse sur l'examen annuel de l'économie américaine par le FMI.

Le FMI pense que la trajectoire donnée par la Fed en matière de taux directeur, à savoir porter rapidement le taux des fonds fédéraux à 3,5 ou 4%, est la bonne politique pour faire baisser l'inflation, a dit Mme Georgieva.

"Nous sommes conscients que la voie pour éviter une récession aux Etats-Unis est étroite. Nous devons également prendre en compte l'incertitude de la situation actuelle", a-t-elle averti.

La patronne du FMI a ajouté que son institution était consciente des risques pour l'économie américaine. "Nous voyons des risques de baisse très importants cette année et surtout l'an prochain", a-t-elle dit, notant que des chocs importants secouaient l'économie en raison du conflit entre la Russie et l'Ukraine et des confinements en Chine.

Parallèlement, l'économie américaine entre dans cette période de resserrement avec des comptes solides dans les entreprises et les ménages, tandis que l'importante épargne accumulée constitue un "coussin", qui incite l'économie à fonctionner, a ajouté Mme Georgieva.

Notant que les Etats-Unis constituaient un moteur essentiel de la croissance mondiale, la directrice générale du FMI a estimé que lorsque ce moteur ralentit, cela se traduit par un impact allant "bien au-delà".

"Nous sommes particulièrement attentifs aux implications du resserrement des conditions financières aux Etats-Unis, ainsi qu'à l'appréciation du taux de change qui affecte les marchés émergents et les économies en développement, en particulier celles qui ont un niveau élevé de dette libellée en dollars", a-t-elle noté.